Je n'étais nullement dans le besoin de l'Occident pour avoir une idée sur le salafisme. Les centres culturels saoudiens, ce n'est pas ce qui manque au Maroc. Ils m'ont permis de découvrir le salafisme à travers les uvres d'Ibn Taymiya, Ibn Wahhab, Albani, Otaïmini, Ibn Baz, et le reste des cheikhs de l'Arabie Saoudite.
La pensée de ce mouvement représente pour moi un danger. Je n'aimerai pas la voir dominer mon monde un jour. Pas parce qu'elle s'attaque à la fornication, la prostitution, les alcools, les drogues, les discothèques, les clubs de nuit, etc. Une purification du Maroc de ces souillures me fera plaisir. Mais parce qu'elle s'attaque au sport, aux arts, ma liberté d'opinion et d'expression, des libertés et des droits de la femme, elle fait de ma fille un bout de chair qui ne sert qu'à l'exploitation sexuelle, l'éducation des enfants et les tâches ménagères, elle légitime l'assassinat de mon enfant s'il apostasie un jour l'islam, etc.
Voilà pourquoi le salafisme est honni, et voilà pourquoi ses adeptes sont perçus comme un danger. Quant au lien salafisme/terrorisme, ça n'a aucun lien avec la Salafiya Djihadiya et ses groupements terroristes (Al Qaïda & Co)... le lien est intrinsèquement lié à l'assassinat des apostats, des blasphémateurs, l'emprisonnement des dé-jeûneurs, les opposants politiques, etc.
Ce terrorisme d'Etat fait peur et pas seulement aux non-musulmans. Tariq Ramadan est interdit de séjour en Arabie Saoudite, pour info. La cause : sa position vis-à-vis des châtiments corporels. Heureusement qu'il n'est pas saoudien. S'il était citoyen saoudien, la peine de mort serait son sort.