Requête parlementaire contre Gorbatchev, jugé à l’origine de la crise actuelle
Conseil de l'Europe: Suspension du droit de vote des députés russes
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Si Moscou avait habitué les observateurs à des réactions inattendues tout au long de la crise ukrainienne, un groupe de députés russes vient de battre tous les records. Il a tout bonnement demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre de l’ex-président Mikhaïl Gorbatchev, jeudi 10 avril. Ces députés le tiennent pour responsable de l’éclatement de l’URSS en 1991 et, par transitivité, de la mort de la centaine de manifestants dans la répression de la contestation qui a entraîné la chute de Viktor Ianoukovitch.
Mikhaïl Degtiarev, l’un des députés signataires de la requête, est conscient qu’à 84 ans, «personne ne mettra Gorbatchev derrière les barreaux». Pour autant, «sans ce jugement, nous ne pourrons avancer ni en tant que pays, ni en tant que nation», estime-t-il.
Quelques heures plus tard à peine, 18 autres députés faisaient parler d’eux. Cette fois, ils boycottaient un débat de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), à l’issu duquel ils se seraient vus privés de leurs droits de vote en réaction à l’annexion de la Crimée. L'APCE a tout de même voté la suspension du droit de vote de la délégation russe, qui dénonçait pour sa part une «farce politique qui ne peut susciter que le rejet».
Pendant ce temps, la situation restait tendue à la frontière orientale de l’Ukraine, où les séparatistes refusaient de lâcher du lest, prenant les bâtiments officiels d’assaut et réclamant au moins une fédéralisation de l’Ukraine, à défaut d’un rattachement à la Russie.
Un ultimatum voilé du pouvoir central, qui promet «une solution politique à ceux qui acceptent le dialogue» et «une réponse forte aux marginaux qui cherchent le conflit», n’a réussi qu’à mettre de l’huile sur le feu. Le Kremlin a répliqué par une mise en garde adressée à Kiev, l’enjoignant d’éviter toute action «irréparable» avant les négociations quadripartites prévues la semaine prochaine.
Ces négociations sont censées réunir les Etats-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne autour d’une même table, même si les Occidentaux ne semblent pas s’attendre à un miracle. -
l'économiste
Conseil de l'Europe: Suspension du droit de vote des députés russes
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Si Moscou avait habitué les observateurs à des réactions inattendues tout au long de la crise ukrainienne, un groupe de députés russes vient de battre tous les records. Il a tout bonnement demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre de l’ex-président Mikhaïl Gorbatchev, jeudi 10 avril. Ces députés le tiennent pour responsable de l’éclatement de l’URSS en 1991 et, par transitivité, de la mort de la centaine de manifestants dans la répression de la contestation qui a entraîné la chute de Viktor Ianoukovitch.
Mikhaïl Degtiarev, l’un des députés signataires de la requête, est conscient qu’à 84 ans, «personne ne mettra Gorbatchev derrière les barreaux». Pour autant, «sans ce jugement, nous ne pourrons avancer ni en tant que pays, ni en tant que nation», estime-t-il.
Quelques heures plus tard à peine, 18 autres députés faisaient parler d’eux. Cette fois, ils boycottaient un débat de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), à l’issu duquel ils se seraient vus privés de leurs droits de vote en réaction à l’annexion de la Crimée. L'APCE a tout de même voté la suspension du droit de vote de la délégation russe, qui dénonçait pour sa part une «farce politique qui ne peut susciter que le rejet».
Pendant ce temps, la situation restait tendue à la frontière orientale de l’Ukraine, où les séparatistes refusaient de lâcher du lest, prenant les bâtiments officiels d’assaut et réclamant au moins une fédéralisation de l’Ukraine, à défaut d’un rattachement à la Russie.
Un ultimatum voilé du pouvoir central, qui promet «une solution politique à ceux qui acceptent le dialogue» et «une réponse forte aux marginaux qui cherchent le conflit», n’a réussi qu’à mettre de l’huile sur le feu. Le Kremlin a répliqué par une mise en garde adressée à Kiev, l’enjoignant d’éviter toute action «irréparable» avant les négociations quadripartites prévues la semaine prochaine.
Ces négociations sont censées réunir les Etats-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne autour d’une même table, même si les Occidentaux ne semblent pas s’attendre à un miracle. -
l'économiste