PSA va confirmer aujourd’hui l’implantation d’une usine au Maroc, selon les syndicat du groupe cité par l’AFP. Elle serait située à Kenitra à 200 km au sud de Tanger et fabriquerait ses moteurs.
PSA poursuit son internationalisation à marche forcée. . Carlos Tavares , président du directoire de PSA doit signer l’implantation industrielle du groupe français au Maroc lors d’une cérémonie avec le roi Mohammed VI ce vendredi 19 juin dans l’après-midi à Rabat.
Le site serait situé à Kenitra sur la côte atlantique à 200 km au sud de Tanger, selon les propos des syndicats rapportés par l'AFP à l'issue d'un comité stratégique qui s’est tenu à Paris ce vendredi 19 juin au matin.
L’usine PSA serait taillée pour produire dans un premier temps 90 000 véhicules et moteurs par an, chiffre pouvant être porté à 200 000 unités, de même source.
Les véhicules couvriront les segments B et C-Entry (comme les actuels modèles low-cost Citroën C-Élysée et Peugeot 301). Aucune indication précise n'a été donnée sur les voitures fabriquées à Kénitra, mais elles devraient remplacer ces actuels modèles low-cost. La ligne de moteurs pourrait elle produire des blocs existants. L’essentiel de la production serait exporté.
La principale région automobile du Maroc est celle de Tanger où s’est implanté en février 2012 Renault Nissan avec une usine d’une capacité de 350 000 véhicules. Celle-ci emploie près de 6 000 salariés et produit des Dacia pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient. De nombreux équipementiers et sous-traitants l’avaient suivi.
Au-delà de l'usine, PSA compte lui aussi créer un véritable tissu industriel. Le groupe se basera d'abord sur un taux d'intégration de 60%, pour passer à 80% de fournisseurs locaux lorsque l'usine tournera à plein régime. "PSA a déjà des fournisseurs au Maroc, explique une source en interne. Les câbles utilisés dans l'usine de Poissy (Yvelines) par exemple viennent du Maroc". Des activités d'ingénierie seront également implantées sur place.
La ville de Kenitra dispose quant à elle déjà d’un pôle automobile mais essentiellement dans le câblage (Lear, Hirschmann, Sews, Delphi, Fujikura, Coficab). Faurecia (sièges) et Saint Gobain Sekurit y sont aussi présents. La ville abrite en périphérie une zone franche d’exportation (AFZ) proche de l'autoroute Rabat-Tanger.
Si ce projet "Maroc" avait déjà été étudié sous l'ère Varin, l'implantation marocaine bénéficie pleinement de l'expérience de Carlos Tavares. "C’est un marché qu'il connait bien, par son expérience avec Renault" explique Bertrand Rakoto, fondateur du cabinet de conseil D3 Intelligence.
LE MAROC, HUB AUTOMOBILE
Le Maroc est aujourd'hui le quatrième marché du continent africain, derrière l'Afrique du Sud, l'Egypte et la Tunisie, avec 122 000 voitures vendues l'année dernière. Fort de son usine à Tanger, Renault domine ce marché à 40%. PSA avec ses marques Peugeot et Citroën, distribuées par la société Sopriam, détient environ 13% du marché marocain.
Plus qu'un marché, le Maroc veut devenir un hub automobile pour le Maghreb, et plus largement pour l'Afrique. Le pays a donc mis en place des zones franches à Tanger et Kénitra, assorties de différentes aides. La zone de Kénitra doit en outre bénéficier de la construction d'ici 2018 ou 2019 d'un port en eau profonde. Les échanges seront facilitées dans tout le bassin méditerranéen.
L'AFRIQUE ET LE MOYEN-ORIENT EN LIGNE DE MIRE
En Afrique, l'usine marocaine s'ajoute à un atelier de CKD lancé fin 2014 avec PAN Nigeria Limited pour produire dans ce pays des Peugeot 301, 308 et 508.
PSA a par ailleurs confirmé hier les propos de François Hollande tenus lors de sa visite en Algérie le 15 juin. "PSA étudie les opportunités de développement fans la région Moyen-Orient-Afrique et en Algérie en particulier, déclarait un porte-parole. L'optimisation d'un projet industriel est à l'étude". Au Moyen-Orient, le groupe espère aussi la reprise du marché iranien, qui offre un potentiel de 450 000 véhicules par an.
DES SYNDICATS PLUTÔT SATISFAITS MAIS PRUDENTS
Globalement, les syndicats sont plutôt satisfaits de cette implantation marocaine, vu la situation précaire de PSA ces dernières années. "C’est une modification de la stratégie de PSA, avec une vraie stratégie mondiale, j’applaudis des deux mains, se félicite Christian Lafaye, délégué syndical central FO. PSA a longtemps été présent en Afrique mais n’y était plus depuis quelques années. C’est un bon coup !"
Cependant, tous affichent une certaine prudence. "Nous ne sommes pas opposés à ce que le groupe fasse des investissements au Maroc, commente Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT chez PSA. Nous sommes opposés à ce que ces investissements se fassent sur le dos des salariés, à travers des suppressions d’emploi. Depuis 27 mois, PSA a supprimé 14 800 postes en France !"
La CGT organise cet après-midi une conférence de presse, suite au comité paritaire stratégique. Beaucoup de syndicalistes citent l'exemple de Trnava, l'usine Slovaque de PSA qui ne devait produire que des véhicules pour les pays de l'est, et a récupéré depuis la production de la majorité des Peugeot 208 à destination de l'Europe de l'Ouest.
l'Usine Nouvelle
PSA poursuit son internationalisation à marche forcée. . Carlos Tavares , président du directoire de PSA doit signer l’implantation industrielle du groupe français au Maroc lors d’une cérémonie avec le roi Mohammed VI ce vendredi 19 juin dans l’après-midi à Rabat.
Le site serait situé à Kenitra sur la côte atlantique à 200 km au sud de Tanger, selon les propos des syndicats rapportés par l'AFP à l'issue d'un comité stratégique qui s’est tenu à Paris ce vendredi 19 juin au matin.
L’usine PSA serait taillée pour produire dans un premier temps 90 000 véhicules et moteurs par an, chiffre pouvant être porté à 200 000 unités, de même source.
Les véhicules couvriront les segments B et C-Entry (comme les actuels modèles low-cost Citroën C-Élysée et Peugeot 301). Aucune indication précise n'a été donnée sur les voitures fabriquées à Kénitra, mais elles devraient remplacer ces actuels modèles low-cost. La ligne de moteurs pourrait elle produire des blocs existants. L’essentiel de la production serait exporté.
La principale région automobile du Maroc est celle de Tanger où s’est implanté en février 2012 Renault Nissan avec une usine d’une capacité de 350 000 véhicules. Celle-ci emploie près de 6 000 salariés et produit des Dacia pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient. De nombreux équipementiers et sous-traitants l’avaient suivi.
Au-delà de l'usine, PSA compte lui aussi créer un véritable tissu industriel. Le groupe se basera d'abord sur un taux d'intégration de 60%, pour passer à 80% de fournisseurs locaux lorsque l'usine tournera à plein régime. "PSA a déjà des fournisseurs au Maroc, explique une source en interne. Les câbles utilisés dans l'usine de Poissy (Yvelines) par exemple viennent du Maroc". Des activités d'ingénierie seront également implantées sur place.
La ville de Kenitra dispose quant à elle déjà d’un pôle automobile mais essentiellement dans le câblage (Lear, Hirschmann, Sews, Delphi, Fujikura, Coficab). Faurecia (sièges) et Saint Gobain Sekurit y sont aussi présents. La ville abrite en périphérie une zone franche d’exportation (AFZ) proche de l'autoroute Rabat-Tanger.
Si ce projet "Maroc" avait déjà été étudié sous l'ère Varin, l'implantation marocaine bénéficie pleinement de l'expérience de Carlos Tavares. "C’est un marché qu'il connait bien, par son expérience avec Renault" explique Bertrand Rakoto, fondateur du cabinet de conseil D3 Intelligence.
LE MAROC, HUB AUTOMOBILE
Le Maroc est aujourd'hui le quatrième marché du continent africain, derrière l'Afrique du Sud, l'Egypte et la Tunisie, avec 122 000 voitures vendues l'année dernière. Fort de son usine à Tanger, Renault domine ce marché à 40%. PSA avec ses marques Peugeot et Citroën, distribuées par la société Sopriam, détient environ 13% du marché marocain.
Plus qu'un marché, le Maroc veut devenir un hub automobile pour le Maghreb, et plus largement pour l'Afrique. Le pays a donc mis en place des zones franches à Tanger et Kénitra, assorties de différentes aides. La zone de Kénitra doit en outre bénéficier de la construction d'ici 2018 ou 2019 d'un port en eau profonde. Les échanges seront facilitées dans tout le bassin méditerranéen.
L'AFRIQUE ET LE MOYEN-ORIENT EN LIGNE DE MIRE
En Afrique, l'usine marocaine s'ajoute à un atelier de CKD lancé fin 2014 avec PAN Nigeria Limited pour produire dans ce pays des Peugeot 301, 308 et 508.
PSA a par ailleurs confirmé hier les propos de François Hollande tenus lors de sa visite en Algérie le 15 juin. "PSA étudie les opportunités de développement fans la région Moyen-Orient-Afrique et en Algérie en particulier, déclarait un porte-parole. L'optimisation d'un projet industriel est à l'étude". Au Moyen-Orient, le groupe espère aussi la reprise du marché iranien, qui offre un potentiel de 450 000 véhicules par an.
DES SYNDICATS PLUTÔT SATISFAITS MAIS PRUDENTS
Globalement, les syndicats sont plutôt satisfaits de cette implantation marocaine, vu la situation précaire de PSA ces dernières années. "C’est une modification de la stratégie de PSA, avec une vraie stratégie mondiale, j’applaudis des deux mains, se félicite Christian Lafaye, délégué syndical central FO. PSA a longtemps été présent en Afrique mais n’y était plus depuis quelques années. C’est un bon coup !"
Cependant, tous affichent une certaine prudence. "Nous ne sommes pas opposés à ce que le groupe fasse des investissements au Maroc, commente Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT chez PSA. Nous sommes opposés à ce que ces investissements se fassent sur le dos des salariés, à travers des suppressions d’emploi. Depuis 27 mois, PSA a supprimé 14 800 postes en France !"
La CGT organise cet après-midi une conférence de presse, suite au comité paritaire stratégique. Beaucoup de syndicalistes citent l'exemple de Trnava, l'usine Slovaque de PSA qui ne devait produire que des véhicules pour les pays de l'est, et a récupéré depuis la production de la majorité des Peugeot 208 à destination de l'Europe de l'Ouest.
l'Usine Nouvelle