M. Salek : “la femme de Med Abdelaziz, Khadija Bent Hamdi, la "Trabelsia de Tindouf"

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M. Salek : “Les Sahraouis ne veulent plus de Abdelaziz”

GROGNE. Le dirigeant du mouvement dissident du Polisario Khat Ach-Chahid nous entretient à propos des manifestations qui ont eu lieu dans les camps de Tindouf et sur le nécessaire départ de Mohamed Abdelaziz.

Maroc Hebdo International: Votre mouvement Khat Ach-Chahid participe- t-il aux manifestations contre la direction du Polisario?
Mahjoub Salek: Khat Ach-Chahid n’est pas l’initiateur des marches de protestation du mois de mars 2011, mais nous les avons soutenues. Quand nous avons appris que des jeunes groupes appellaient à manifester contre la direction du Polisario, une première dans l’histoire sahraouie, nous avons tout de suite adhéré, même si nous ne partageons pas les mêmes demandes ni les mêmes objectifs.

Quels sont les points de divergence entre vous?
Mahjoub Salek: Pour nous, comme pour la majorité des habitants des camps, le changement ne peut se faire qu’avec le départ de la direction du Polisario et la récupération des fonds détournés par Mohamed Abdelaziz et son clan. Les protestataires de mars, eux, donnaient plus l’impression de vouloir s’approcher des dirigeants de la RASD. Ils avaient plus l’air de réclamer leur part du gâteau que de réclamer justice. Vu cette mascarade, les militants de Khat Ach-Chahid se sont contentés d’une présence symbolique.

Dans quelle ambiance se prépare le 13ème congrès du Polisario?
Mahjoub Salek: La grogne monte. De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la démission de Mohamed Abdelaziz. Personne n’ignore qu’il y a une scission au sein même de la direction du Polisario. D’ici juin 2011, date limite de la tenue du 13ème congrès, les Sahraouis doivent décider de leur sort. Veulent-ils rester sous l’emprise de dirigeants sclérosés? Cela m’étonnerait. Je peux vous assurerque les Sahraouis n’en veulent plus de Abdelaziz.

Qui mène la fronde au sein du Polisario?
Mahjoub Salek: Mohamed Lamine El Bouhali, ministre de la Défense, a appelé à maintes reprises au rajeunissement des instances dirigeantes. Il a aussi réclamé haut et fort le départ de Mohamed Abdelaziz. Comment voulez-vous que l’on tolère un chef pendant plus de trente-cinq ans? Comment voulez-vous garder des milliers de personnes entassées dans les camps sans aucune perspective d’avenir? Si les Tunisiens ont pu chasser leur dictateur et les Egyptiens le leur, pourquoi pas les Sahraouis?

Vous comparez la situation en Tunisie et en Egypte à celle qui prévaut dans les camps de Tindouf ?
Mahjoub Salek: Certes, les cas tunisien, égyptien ou yéménite ne correspondent pas réellement à ce qui se passe à Tindouf. Mais la direction du Polisario ne laisse aucune place aux avis divergents, encore moins aux opposants.Un point commun toutefois avec la Tunisie, c’est la femme de Mohamed Abdelaziz, Khadija Bent Hamdi, qui fait tout dans les camps et grossit ses comptes bancaires à l’étranger. On la surnomme la Trabelsia de Tindouf, allusion faite à Leila Trabelsi, femme du président tunisien déchu. On peut même comparer le comportement têtu de Mohamed Abdelaziz à celui du chef libyen Mouammar Kadhafi pour qui seule compte sa propre voix. Ceci étant, les Sahraouis de Tindouf sont des êtres humains qui ont des idées à défendre, des objectifs à atteindre… Ils sont soumis au joug de la direction du Polisario et ne peuvent que se soulever pour réclamer leurs droits.
 
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