Devant l'inextricable situation au Nord-Mali et les dernières offensives d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), le dernier verrou qui bloquait une intervention militaire vient de sauter, l'hostilité de l'Algérie quant à la solution armée. Tous les pays ouest-africains étaient déjà prêt et attendaient le feu vert de l'Algérie, qui partage une frontière de mille kilomètres avec le Mali. L'assaut semble désormais imminent.
Depuis quelques semaines, un intense ballet diplomatique a lieu à Alger. Après les Français, les Américains et les Britanniques, ce sont les Ivoiriens, puis les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) qui ont fait escale dans la capitale algérienne, et bien sûr l'émissaire burkinabè, son président, Blaise Compaoré, ayant été désigné médiateur dans la crise malienne par la Cédeao:
«Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali est extrêmement important», a insisté Djibril Bassolé, pendant que les observateurs notaient que, depuis le départ de Nicolas Sarkozy, les Etats de la Cédéao ne se concertent plus avec la France sur la crise malienne, mais avec l'Algérie.
Ansar Dine et MNLA contre le Mujao
En réalité, Alger attendait plutôt de voir qui allait prendre le dessus entre les groupes touareg du MNLA (mouvement national de libération de l'Azawad), et les groupes islamistes (Ansar Dine, Aqmi, et le Mujao).
D'ailleurs, il y a quelques jours, Alger recevait même des émissaires de Ansar Dine venus officiellement négocier la libération des 7 otages algériens kidnappés au consulat algérien de Gao, en avril 2012, des mains du Mujao, qui demande 15 millions d'euros de rançon et la libération de 30 des leurs, détenus dans les prisons algériennes.
Pour Alger, qui est déjà en contact permanent avec le MNLA, il s'agit de neutraliser le Mujao, le groupe le plus offensif et le plus hostile à l'Algérie, quitte à s'allier temporairement avec Ansar Dine.
Rien n'a filtré sur les négociations. Mais quelques jours après, le 30 juin 2012, une source gouvernementale algérienne déclarait sous couvert d'anonymat que «en définitive, l'usage de la force ne peut être exclu. Mais il restera l'ultime recours dans le cadre d'une action concertée des pays du champ.»
L'Algérie n'est plus hostile à une intervention militaire et dans la foulée, le lendemain, c'est la dernière visite, celle du ministre malien des Affaires étrangères, lui-même, Sadio Lamine Sow: «Les positions algériennes et maliennes convergent», résume-t-il, soulagé, à l'issue de sa rencontre.
La bête noire de l'Algérie
Contrairement à Ansar Dine, islamistes mais de composante touareg, qui ne se sont jamais attaquée directement à l'Algérie, le Mujao a signé une déclaration de guerre contre le grand voisin du Nord.
Ces attaques, opérées dans les trois grandes régions militaires du sud algérien, sont ciblées. Le Mujao, dissidence du groupe Aqmi, entre en guerre ouverte avec l'Algérie. Selon un autre diplomate qui a requis l'anonymat, «c'est la goutte de sang qui a fait déborder le vase». Prêts ?
suite de l'article http://www.slateafrique.com/90331/m...saut-sera-imminent-mnla-ansar-dine-mujao-aqmi
Depuis quelques semaines, un intense ballet diplomatique a lieu à Alger. Après les Français, les Américains et les Britanniques, ce sont les Ivoiriens, puis les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) qui ont fait escale dans la capitale algérienne, et bien sûr l'émissaire burkinabè, son président, Blaise Compaoré, ayant été désigné médiateur dans la crise malienne par la Cédeao:
«Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali est extrêmement important», a insisté Djibril Bassolé, pendant que les observateurs notaient que, depuis le départ de Nicolas Sarkozy, les Etats de la Cédéao ne se concertent plus avec la France sur la crise malienne, mais avec l'Algérie.
Ansar Dine et MNLA contre le Mujao
En réalité, Alger attendait plutôt de voir qui allait prendre le dessus entre les groupes touareg du MNLA (mouvement national de libération de l'Azawad), et les groupes islamistes (Ansar Dine, Aqmi, et le Mujao).
D'ailleurs, il y a quelques jours, Alger recevait même des émissaires de Ansar Dine venus officiellement négocier la libération des 7 otages algériens kidnappés au consulat algérien de Gao, en avril 2012, des mains du Mujao, qui demande 15 millions d'euros de rançon et la libération de 30 des leurs, détenus dans les prisons algériennes.
Pour Alger, qui est déjà en contact permanent avec le MNLA, il s'agit de neutraliser le Mujao, le groupe le plus offensif et le plus hostile à l'Algérie, quitte à s'allier temporairement avec Ansar Dine.
Rien n'a filtré sur les négociations. Mais quelques jours après, le 30 juin 2012, une source gouvernementale algérienne déclarait sous couvert d'anonymat que «en définitive, l'usage de la force ne peut être exclu. Mais il restera l'ultime recours dans le cadre d'une action concertée des pays du champ.»
L'Algérie n'est plus hostile à une intervention militaire et dans la foulée, le lendemain, c'est la dernière visite, celle du ministre malien des Affaires étrangères, lui-même, Sadio Lamine Sow: «Les positions algériennes et maliennes convergent», résume-t-il, soulagé, à l'issue de sa rencontre.
La bête noire de l'Algérie
Contrairement à Ansar Dine, islamistes mais de composante touareg, qui ne se sont jamais attaquée directement à l'Algérie, le Mujao a signé une déclaration de guerre contre le grand voisin du Nord.
Ces attaques, opérées dans les trois grandes régions militaires du sud algérien, sont ciblées. Le Mujao, dissidence du groupe Aqmi, entre en guerre ouverte avec l'Algérie. Selon un autre diplomate qui a requis l'anonymat, «c'est la goutte de sang qui a fait déborder le vase». Prêts ?
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