4000 cas de corruption présentés devant les tribunaux marocains en 2011
« Il s'agit d'une première action. Nous pouvons aussi faire grève si nos revendications ne sont pas satisfaites, y compris celle des salaires des juges qui sont dérisoires et qui favorisent la corruption », souligne Yassine Moukhli.
Salaire dérisoire ou pratique ancrée dans les murs sociétales, la corruption est en effet quasi-institutionnalisée au sein de lappareil judiciaire marocain. Comme le relevait le ministre marocain de la Justice, Mustafa Ramid, en Avril dernier, plus de 4000 cas de corruption impliquant des juges, magistrats ou autres corps de la magistrature ont été présentés devant les tribunaux marocains en 2011. Qualifiant la situation « dalarmante », le ministre PJDiste a ainsi rappelé que « le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a suspendu huit juges pour affaires de corruption, prononcé des sanctions à l'encontre de 44 magistrats et averti 650 membres du corps de la magistrature » lan dernier.
Aussi, cet éclairage sur la corruption qui grangrène l'appareil judiciaire marocain doit-il nous amener à l'interpellation suivante : quel objectif, de lindépendance de la justice, pratique constitutionnelle mais non-institutionnalisée, ou de léradication de la corruption, pratique anticonstitutionnelle mais quasi-institutionnalisée, sera le plus rapidement atteint par le Maroc ? Et surtout, qui, de la corruption ou du manque d'indépendance, entrave le plus le fonctionnement actuel de l'appareil judiciaire de l'Etat?