Maroc. Crédit immobilier: BAM s’attaque au «noir»

(10/11/2008) - Maroc. Crédit immobilier: BAM s’attaque au «noir»



• Le prêt ne doit pas dépasser la valeur déclarée dans le compromis de vente

• Taux d’intérêt, commissions, frais, etc. il faut tout expliquer au client



Le code d’éthique de Bank Al-Maghrib (BAM) donne des réponses aux questions qui accompagnent généralement le crédit immobilier. Le document relatif au financement des actifs immobiliers invite en effet les banques à la vigilance. Cette notion s’entend dans des sens divers. Il s’agit de s’assurer de la solvabilité des clients et de l’usage qu’ils comptent faire du crédit mais aussi de s’imposer des garde-fous contre un appétit commercial démesuré pouvant encourager les banques à financer l’informel ou à cacher des informations à leur clientèle. En clair, il est question du «noir», du dessous de table. «Les établissements de crédit doivent s’interdire de financer l’informel en limitant le financement au prix d’achat déclaré tel qu’il ressort des compromis de vente et ce aussi bien pour les crédits à l’achat de logements que pour les crédits à l’acquisition de terrains», peut-on lire dans le Code d’éthique de BAM. Lors de plusieurs sorties médiatiques, le gouverneur de la Banque centrale avait en effet mis en garde les banques contre des formules de financement à 120% et plus de la valeur nominale du bien immobilier acheté (cf. www.leconomiste.com).
Autre anomalie, l’achat de plusieurs logements économiques par des gens qui n’en sont pas la cible première et le plus souvent pour des raisons de spéculation. Ainsi, les banques sont invitées à «s’assurer que leurs financements ne soient pas accordés pour l’acquisition de plusieurs logements économiques par un seul client». Aussi, doivent-elles s’assurer que le crédit ne sert pas à «l’acquisition de logements économiques par des clients non agréés ou à l’achat de terrains dans un but lucratif». Mais de quels moyens disposent les banques pour vérifier, a priori, que le bien est acheté à bon escient? En tout cas, il est prévu, dans le cadre de ce texte, la mise en place d’un comité de suivi composé de représentants de BAM et du GPBM pour «veiller à l’application et à l’amélioration des dispositions du code d’éthique». Les banques auront ainsi l’occasion de faire part des problèmes posés à l’application de cette charte. La publicité des crédits immobiliers doit être honnête et fidèle à leur réalité. Les établissements de crédit «s’efforcent de ne pas s’attribuer, par rapport à la concurrence, un caractère de supériorité ou d’exclusivité par une présentation publicitaire exagérée, insidieuse, dénigrante ou trompeuse», précise Bank Al-Maghrib dans son code d’éthique.


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Taux variable: 49% des crédits logement




La relation avec la clientèle occupe un espace considérable du code d’éthique de BAM pour le financement des actifs immobiliers. C’est la transparence qui est mise en avant. «Les établissements de crédits veillent à informer leurs clients de manière transparente et fidèle sur les services et produits offerts», est-il expliqué. La transparence concerne notamment «toutes les commissions et autres frais liés à la constitution des dossiers de crédit». Les banques «doivent également informer leur clientèle des avantages et risques liés à chaque type de taux d’intérêt, fixe ou variable». Une disposition d’autant plus importante que, à fin 2007, 49% des crédits à l’habitat sont à taux variable, c’est-à-dire près de la moitié.
Néanmoins, BAM affirme que «globalement, les crédits à taux fixe sont majoritaires».

Nabil TAOUFIK

L’Economiste
 
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