Explications du HCP, organisme independant et qui généralement minore les chiffres du gouvernement
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112.000 emplois créés, le chômage recule à 9,8%
Les demandeurs d’emploi découragés en hausse
Les femmes, les jeunes et les diplômés toujours à la peine
Le gouvernement pourrait surfer sur la baisse du taux de chômage qui a cédé quelques points: 9,8% à fin 2018 contre 10,2% l’année précédente. Au total, l’économie a créé 112.000 d’emplois contre 86.000 en 2017: 91.000 en milieu urbain et 21.000 dans le rural. Sauf que le repli du taux de chômage tient plus de l’effet mécanique lié au recul du taux d’activité et du taux d’emploi qu’à la dynamique de l’activité économique.
Pas de quoi jubiler surtout avec une croissance économique peu tonique, 3% selon le HCP!
Découragés, plusieurs demandeurs d’emploi ne se présentent plus sur le marché du travail. Les statistiques du Haut-Commissariat au plan révèlent que 84.000 personnes étaient dans cette situation en 2018. Ce qui représente 7,2% des personnes au chômage contre 7% en 2017.
Le taux d’activité a cédé 0,5 point. Le phénomène est observé aussi bien dans le rural que dans l’urbain et il touche davantage les femmes que les hommes. L’écart des taux d’activité entre les deux sexes atteint 48,7 points. Le taux d’activité des femmes ne dépasse pas 22,2%.
Le taux d’emploi, c’est-à-dire le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler, a également cédé 0,2 point à 41,7%. Il a baissé dans le milieu urbain et stagné dans le rural. L’écart des taux d’emploi entre hommes et femmes est de 46 points.
Ces statistiques renvoient à un phénomène alarmant: moins de la moitié de la population en âge de travailler contribue actuellement à la création de richesses et l’économie se caractérise par une faible capacité à insérer les jeunes et les femmes. Or, dans les pays émergents, le taux d’emploi tourne autour de 60% en moyenne!
Tous les secteurs ont créé de l’emploi. L’agriculture, forêt et pêche compte 19.000 nouveaux postes dont 15.000 dans la campagne. Il en a créé deux fois moins comparé à 2017 (42.000)! Ce secteur a enregistré une perte annuelle moyenne de 75.000 emplois en 2015 et 2016.
Le secteur des services, principal pourvoyeur d’emplois ces dix dernières années, a assuré 65.000 postes, essentiellement en ville. Ce qui correspond à une hausse de 1,4% du volume d’emplois dans ce secteur. Ils sont pourvus dans des activités où l’informel est important: 34.000 dans le «commerce de détail hors magasin», 13.000 dans les «services personnels et domestiques» et 12.000 dans la «restauration et hôtellerie».
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https://www.leconomiste.com/article/1040391-le-chomage-en-baisse-le-taux-d-activite-aussi