Dans une lettre ouverte à Al Adl Wal Ihsane, le cheikh salafiste Mohamed Fizazi, gracié en avril par le roi, sen est pris aux adeptes dAbdessalam Yassine. En leur donnant des conseils de modération.
Depuis sa résidence tangéroise, Mohamed Fizazi a lancé, le 6 août, une nouvelle pierre dans le jardin dAl Adl Wal Ihsane, en linterpellant frontalement sur sa stratégie dopposition au pouvoir du roi. Libéré de prison en avril après une grâce royale, le cheikh salafiste avait déjà défrayé la chronique en invitant le Mouvement du 20 février à nettoyer ses rangs « des athées et des dépravés ». Appel à la purge quil réitère aujourdhui dans une lettre ouverte de cinq pages adressée aux adeptes dAl Adl. En persévérant dans ses attaques contre les déjeûneurs et les homosexuels, Fizazi flatte les ultraconservateurs. En sérigeant en défenseur de la modération en politique, il semploie à rassurer le pouvoir qui la libéré.
"Que voulez-vous ?"
Exprimant dabord sa bienveillance à légard du mouvement de contestation, le cheikh sen affranchit aussitôt en invoquant la réforme constitutionnelle voulue par le roi : « Jétais à deux doigts de vous rejoindre lorsque jai lu le discours historique du 9 mars. Il dépassait le seuil des revendications des jeunes manifestants. »
Aujourdhui, ce qui le chiffonne, ce sont les intentions des ouailles de Yassine. « Que voulez-vous au juste ? leur demande-t-il. Combattre la corruption, une réforme sérieuse et immédiate ? Le peuple entier le veut. » Au-delà des slogans, Fizazi entend sonder les intentions de la force la mieux organisée du Mouvement du 20 février. Et note, au passage, les divergences étouffées au sein dAl Adl : un cheikh Yassine arc-bouté sur son modèle califal, sa fille, Nadia, favorable à une république, et des cadres de plus en plus ouverts à une monarchie parlementaire. Même cachée sous une question rhétorique, lattaque est franche : « Vous voulez renverser le régime, la monarchie et le roi ? Je ne crois pas que vous oserez. Car vous vous couperiez alors de la majorité de ce peuple. Vous allumeriez la flamme de la fitna [« discorde »]. Ne jouez pas avec le feu. » Après sêtre justifié (« Je ne défends pas le Makhzen, lÉtat a ses défenseurs »), Fizazi invite les Adlistes à « mettre [leurs] mains dans les mains du roi, qui na pas fui ses responsabilités ». « À chacun le droit de sopposer, mais de lintérieur des institutions, pas hors delles », conclut-il. À lheure où la nouvelle gauche souvre au dialogue avec Al Adl, ce mouvement sinvite chaque jour un peu plus dans le débat politique.
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Maroc : quand Fizazi sème la zizanie | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Depuis sa résidence tangéroise, Mohamed Fizazi a lancé, le 6 août, une nouvelle pierre dans le jardin dAl Adl Wal Ihsane, en linterpellant frontalement sur sa stratégie dopposition au pouvoir du roi. Libéré de prison en avril après une grâce royale, le cheikh salafiste avait déjà défrayé la chronique en invitant le Mouvement du 20 février à nettoyer ses rangs « des athées et des dépravés ». Appel à la purge quil réitère aujourdhui dans une lettre ouverte de cinq pages adressée aux adeptes dAl Adl. En persévérant dans ses attaques contre les déjeûneurs et les homosexuels, Fizazi flatte les ultraconservateurs. En sérigeant en défenseur de la modération en politique, il semploie à rassurer le pouvoir qui la libéré.
"Que voulez-vous ?"
Exprimant dabord sa bienveillance à légard du mouvement de contestation, le cheikh sen affranchit aussitôt en invoquant la réforme constitutionnelle voulue par le roi : « Jétais à deux doigts de vous rejoindre lorsque jai lu le discours historique du 9 mars. Il dépassait le seuil des revendications des jeunes manifestants. »
Aujourdhui, ce qui le chiffonne, ce sont les intentions des ouailles de Yassine. « Que voulez-vous au juste ? leur demande-t-il. Combattre la corruption, une réforme sérieuse et immédiate ? Le peuple entier le veut. » Au-delà des slogans, Fizazi entend sonder les intentions de la force la mieux organisée du Mouvement du 20 février. Et note, au passage, les divergences étouffées au sein dAl Adl : un cheikh Yassine arc-bouté sur son modèle califal, sa fille, Nadia, favorable à une république, et des cadres de plus en plus ouverts à une monarchie parlementaire. Même cachée sous une question rhétorique, lattaque est franche : « Vous voulez renverser le régime, la monarchie et le roi ? Je ne crois pas que vous oserez. Car vous vous couperiez alors de la majorité de ce peuple. Vous allumeriez la flamme de la fitna [« discorde »]. Ne jouez pas avec le feu. » Après sêtre justifié (« Je ne défends pas le Makhzen, lÉtat a ses défenseurs »), Fizazi invite les Adlistes à « mettre [leurs] mains dans les mains du roi, qui na pas fui ses responsabilités ». « À chacun le droit de sopposer, mais de lintérieur des institutions, pas hors delles », conclut-il. À lheure où la nouvelle gauche souvre au dialogue avec Al Adl, ce mouvement sinvite chaque jour un peu plus dans le débat politique.
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