Empêtré dans ses contradictions, otage de ses composantes extrêmes, au Maroc, le Mouvement du 20 février semble donner des signes dessoufflement.
Né dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le Mouvement du 20 février faisait sa rentrée sociale et politique le 11 septembre. À Rabat, Casablanca et Tanger, les manifestants ont de nouveau chanté « dignité, liberté et justice sociale ! » et appelé à larrêt du « cumul entre richesse et pouvoir ». Mais les observateurs nont pas manqué de noter que le mouvement avait perdu de sa superbe. À Rabat, moins dun millier de personnes se sont déplacées. À Casablanca, où les responsables du mouvement avaient choisi de défiler dans le quartier populaire de Sidi Moumen, ils étaient entre 2 000 et 3 000. Plus de six mois après sa création, le Mouvement donne-t-il des signes dessoufflement ?
Pour ses militants, lheure est au bilan, voire au mea-culpa. « Cest vrai, on a eu quelques petits problèmes, reconnaît pudiquement une membre de la coordination de Marrakech. Mais tout cela va vite se régler. » Oussama El Khlifi, figure de proue du Mouvement, a fait le tour des médias pour reconnaître que « des erreurs avaient été commises », sinquiétant notamment du rôle des islamistes dAl Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance). Alors que se préparent les législatives du 25 novembre, et après un référendum sur la réforme de la Constitution qui a vu une écrasante victoire du oui, le Mouvement se retrouve isolé et décontenancé. Le pouvoir a imposé son calendrier et son rythme de réformes, prenant de court les militants. « La difficulté majeure pour ces activistes se trouve du côté du régime, qui a su répondre avec un grand sens politique et fait des gestes substantiels », explique le chercheur Jean-Pierre Filiu, auteur de La Révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique (Fayard). « Il faut se rendre à lévidence : le pouvoir nous a opposé une fin de non-recevoir, puisque notre revendication principale était la monarchie parlementaire », clame au contraire la militante Zineb El Rhazoui.
http://www.jeuneafrique.com/Article...trop-de-contestation-tue-la-contestation.html
Né dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le Mouvement du 20 février faisait sa rentrée sociale et politique le 11 septembre. À Rabat, Casablanca et Tanger, les manifestants ont de nouveau chanté « dignité, liberté et justice sociale ! » et appelé à larrêt du « cumul entre richesse et pouvoir ». Mais les observateurs nont pas manqué de noter que le mouvement avait perdu de sa superbe. À Rabat, moins dun millier de personnes se sont déplacées. À Casablanca, où les responsables du mouvement avaient choisi de défiler dans le quartier populaire de Sidi Moumen, ils étaient entre 2 000 et 3 000. Plus de six mois après sa création, le Mouvement donne-t-il des signes dessoufflement ?
Pour ses militants, lheure est au bilan, voire au mea-culpa. « Cest vrai, on a eu quelques petits problèmes, reconnaît pudiquement une membre de la coordination de Marrakech. Mais tout cela va vite se régler. » Oussama El Khlifi, figure de proue du Mouvement, a fait le tour des médias pour reconnaître que « des erreurs avaient été commises », sinquiétant notamment du rôle des islamistes dAl Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance). Alors que se préparent les législatives du 25 novembre, et après un référendum sur la réforme de la Constitution qui a vu une écrasante victoire du oui, le Mouvement se retrouve isolé et décontenancé. Le pouvoir a imposé son calendrier et son rythme de réformes, prenant de court les militants. « La difficulté majeure pour ces activistes se trouve du côté du régime, qui a su répondre avec un grand sens politique et fait des gestes substantiels », explique le chercheur Jean-Pierre Filiu, auteur de La Révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique (Fayard). « Il faut se rendre à lévidence : le pouvoir nous a opposé une fin de non-recevoir, puisque notre revendication principale était la monarchie parlementaire », clame au contraire la militante Zineb El Rhazoui.
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