Toute société, même la plus égalitaire, a des élites. La formation, la sélection, la place quelle offre à celles-ci sont révélatrices de son régime de valeurs, de son idéologie, de ses blocages.
Au Maroc, conseillers du souverain, ministres et dirigeants doffice publics composent un type de dirigeants singulièrement homogène. Etudes poussées à létranger, expérience professionnelles auprès des grandes multinationales, double attache française et anglo-saxonne (par le diplôme ou lexpérience professionnelle). Cela pour le « whos who » visible. Ajoutons lextraction sociale limitée à un petit cercle, les alliances matrimoniales renforçant cet exclusivisme, et une sociabilité frénétique au sein de clubs ou dans lentourage des grands, renforçant ces attaches.
Dans ce contexte, la désignation de Benkirane comme chef du gouvernement, les noms prévus de ministres, tranchent et jettent un trouble dans les eaux calmes du « cursus honorum » de lhomme public marocain.
Benkirane, Daoudi, Othmani, Khalfi nont pas fait détudes à létranger. Ils nont pas travaillé chez McKinsey ou à la Barclays Bank. Ils ne sont pas époux, beaux-frères ou cousins les uns des autres, ou de tel ou tel. Ils parlent peu ou mal les langues étrangères. Et quand ils les parlent cest en les écorchant. La chemise sans cravate de Benkirane nest pas une coquetterie, mais la métonymie dun plus vaste changement, tout comme il nest pas tant barbu que mal rasé.
http://www.lesoir-echos.com/mckinsey-et-benkirane/zoom/35930/
Au Maroc, conseillers du souverain, ministres et dirigeants doffice publics composent un type de dirigeants singulièrement homogène. Etudes poussées à létranger, expérience professionnelles auprès des grandes multinationales, double attache française et anglo-saxonne (par le diplôme ou lexpérience professionnelle). Cela pour le « whos who » visible. Ajoutons lextraction sociale limitée à un petit cercle, les alliances matrimoniales renforçant cet exclusivisme, et une sociabilité frénétique au sein de clubs ou dans lentourage des grands, renforçant ces attaches.
Dans ce contexte, la désignation de Benkirane comme chef du gouvernement, les noms prévus de ministres, tranchent et jettent un trouble dans les eaux calmes du « cursus honorum » de lhomme public marocain.
Benkirane, Daoudi, Othmani, Khalfi nont pas fait détudes à létranger. Ils nont pas travaillé chez McKinsey ou à la Barclays Bank. Ils ne sont pas époux, beaux-frères ou cousins les uns des autres, ou de tel ou tel. Ils parlent peu ou mal les langues étrangères. Et quand ils les parlent cest en les écorchant. La chemise sans cravate de Benkirane nest pas une coquetterie, mais la métonymie dun plus vaste changement, tout comme il nest pas tant barbu que mal rasé.
http://www.lesoir-echos.com/mckinsey-et-benkirane/zoom/35930/
En portant Benkirane à la tête du gouvernement, les urnes et ladoubement royal introduisent au Maroc la légitimité brute du militant. Car même El Youssoufi, militant de longue date, avait, au titre de chef de gouvernement, dautres qualités : son parcours historique, ses réseaux, ses relations internationales qui finissaient par amoindrir le profil politique pur au profit dune image dopposant aristocratique. Est-ce la fin des courtisans et des technocrates ? Les premiers perdront de leurs prérogatives politiques, sans doute, mais continueront dêtre présents dans des domaines affaires internationales, réseaux caritatifs où la délimitation des frontières entre le gouvernement et le palais ne fait que commencer.