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Contactée par L'Express, la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) assure que "l'affaire est prise très au sérieux". Démentant être à l'origine de la fermeture de la page Facebook, fin décembre, la DAP précise s'être servie des photos pour repérer les détenus. "Il y a eu une fouille de cinq cellules des Baumettes, avec les Eris (Équipes régionales d'intervention et de sécurité) [le GIGN de la Pénitentiaire]... Cinq cellules choisies en analysant les photos publiées par FB où les visages de détenus n'étaient pas floutés. Trois téléphones portables et une clé USB ont été saisis... mais pas de barrette de shit." Quant aux détenus identifiés sur Facebook, ils vont "passer en commission disciplinaire et leur emploi rémunéré dans la prison a été immédiatement suspendu."
"Centre de vacances"
Interrogé par France 3, David Cuchietti, représentant CGT de la prison a marqué son désarroi face à la situation. "Ce n'est vraiment pas valorisant pour nous, reconnaît-il, mais d'un autre coté, cela montre ce que nous dénonçons depuis des mois: nous n'avons plus les moyens pour encadrer correctement les prisonniers."
Pour la délégué Force ouvrière, Catherine Forzi, interviewée par le quotidien régional, le centre de détention est devenu un "centre de vacances". Désemparés, les gardiens avaient déjà manifesté le 30 octobre contre des moyens insuffisants. D'après eux, 50 personnes supplémentaires seraient nécessaires aux Baumettes pour effectuer correctement leur travail.
Taubira visée par l'opposition
"Stop au laxisme !" Le maire de Nice, Christian Estrosi (UMP) a réagi vivement au fait divers et s'est attaqué, comme à son habitude, à la garde des Sceaux. "Madame Taubira, prenez vos responsabilités et mettez en place des mesures fortes pour faire respecter l'ordre", a-t-il demandé sur sa page Facebook. Plus tôt dans la journée, Eric Ciotti (UMP), député des Alpes-Maritimes, a lui appelé à un "plan Marshall à la française pour les prisons".