Salam,
Après avoir déposé mon amie, je suis allé me balader, seul.
Comme chaque Samedi, les places grouillaient de monde et j'ai du jouer du coude pour arpenter les ruelles à la recherche d'un truc à faire. En réalité j'espérais croiser un ami et me faire inviter à boire un kawa gratos ou, mieux, manger à l'oeil.
En effet des mesures d'austérité s'imposait car mon amie tenait absolument à ce que je lui offre le parfum qui trônait sur cette devanture du Sephora. 150 euros le flacon de 100 ml ! Lorsqu'elle vit que j'hésitais, elle me susurra quelques grivoiseries à l'oreille et donc j'ai cédé. Le problème c'est qu'après avoir composer mon numéro de carte et reçu mon ticket de caisse, mon amie se senti mal. Une sorte de syncope.
Elle était déçue parce qu'elle tenait vraiment à réaliser ce qu'elle m'avait chuchoter à l'oreille tout à l'heure. Je la rassurais en lui disant que ce n'était pas grave, que l'important pour moi était qu'elle soit bien.
Mais elle m'aimait tellement que ça l'a tuait d'être mal. Car c'était la cinquième fois en une semaine. A chaque fois que j'effectuais un achat pour elle et que je lui tendais son dû, elle se sentait mal. A force, elle craignait de me décevoir ou que j'y vois là une forme d'entourloupe.
Elle se trompait. Je voyais qu'elle m'aimait. Ça crevait les yeux. D'ailleurs, elle s'approcha de moi pour m'embrasser, mais lorsque je lui tendis mes lèvres, elle eut un mouvement de recul comme dégoûtée et m'embrassa la joue. Elle me dit qu'elle ne voulait pas me refiler ses bactéries. Savait-on jamais si elle couvait un rhume ou quoi. Une larme perla sur ma joue car j'étais ému de la voir si attentionnée. N'étais-ce pas là, de sa part, une belle preuve d'amour ?
Plus tard, je croisais Hamid, une ami de longue date, attablé à une terrasse chauffée, qui m'invita à ses cotés. Je fis mine de refuser en lui expliquant que j'avais oublié mon larfeuille et que je ne voulais pas profiter de sa générosité. En mon for intérieur, je priais le Très Haut pour qu'il insista. Ce qu'il fit. Mais lorsque je demandais au serveur de m'apporter un jus d'orange pressé accompagné d'un double expresso bien chaud, Hamid réprima une objection. J'avais compris et je le rassurais en lui expliquant que je ne voulais rien manger et le remerciait. Visiblement ce n'était pas cela qu'il voulait me communiquer. Bref.
Ensuite nous nous mîmes à deviser et comme Hamid voyait bien que j'étais préoccupé, je lui racontais la nature de mon inquiétude. Je lui expliquais que j'étais angoissé pour mon amie et ses syncopes à répétition.
Hamid se tue un moment et me dévisagea longuement. Après quelques instants, il se mit à claquer de rire en me disant qu'elle me prenait pour un pigeon. J'étais très vexé. Je bus d'une traite le jus d'orange et le café en manquant de me brûler la langue. Je mis les sucrettes et le spéculos dans ma poche et je quittais Hamid sans lui dire au revoir (en écrivant ceci, je réalise que j'ai un spéculos dans la poche de ma veste, hamdoulillah mon repas du soir est assuré).
Mais je vous avoue que cela me travail maintenant. Pensez vous, que mon amie me prend pour un pigeon ? Elle m'a dit qu'elle m'aimait !
Je suis disponible au besoin, si jamais vous auriez des questions pour mieux comprendre les choses.