Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi.
Le goût de la possession n’est qu’une autre forme du désir de durer ; c’est lui qui fait le délire impuissant de l’amour. Aucun être, même le plus aimé, et qui nous le rende le mieux, n’est jamais en notre possession. Sur la terre cruelle où les amants meurent parfois séparés, naissent toujours divisés, la possession totale d’un être, la communion absolue dans le temps entier de la vie est une impossible exigence.
Transformer l'amour en haine pour avancer et laisser le temps agir ne fera qu'attendrir le coeur pour désirer retourner.
Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé ; il y a du malheur à ne point aimer.
L’homme est ainsi, cher monsieur, il a deux faces : il ne peut pas aimer sans s’aimer.
Tout homme est un criminel qui s’ignore. Le criminel objectif est celui qui, justement, croyait être innocent. Son action, il la jugeait subjectivement inoffensive, ou même favorable à l’avenir de la justice.