Moscou : une fusillade devant le siège des services spéciaux russes fait un mort et cinq blessés

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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L'attaque a eu lieu jeudi soir. On ignore l'identité et les motivations de l'assaillant, qui a été tué


Les images, filmées par un passant, font froid dans le dos. On y voit deux policiers courir à toutes jambes vers des voitures pour tenter de se mettre à couvert, avant d’être fauchés par des rafales de fusil d’assaut. Il est alors environ 18 h 15, heure de Moscou, et un assaillant vient d’ouvrir le feu sur les gardes en faction à l’entrée du siège du FSB, les services spéciaux russes, place Loubianka. Un agent est tué, cinq autres sont blessés, dont deux très grièvement. D’après le ministère russe de la Santé, un passant a également été hospitalisé. L’homme prend la fuite et est abattu, quelques minutes plus tard, dans une fusillade avec la police. Sur des images de vidéosurveillance rendues publiques par le journal indépendant Novaïa Gazeta, on le voit, mal dissimulé par les colonnades d’un bâtiment de l’autre côté de la place, échanger plusieurs salves de tirs puis s’effondrer au sol.

Dans les heures qui suivent, la confusion règne, aidée par le silence des médias publics russes. Plusieurs sites d’information indépendants ont, de leur côté, couvert l’attaque pratiquement en temps réel. D’après les premières informations diffusées par le service de presse du FSB, on dénombrerait trois assaillants, qui auraient ouvert le feu à l’intérieur du bâtiment dédié à l’accueil du public. Peu après 20 heures, un second communiqué vient contredire ces premières informations et établir la version officielle des faits : l’attaquant était seul, et toute la fusillade s’est déroulée à l’extérieur. Le quartier de la Loubianka restera bouclé plusieurs heures par la police et la garde nationale russe avant que la situation ne revienne peu à peu à la normale et que la circulation ne soit rétablie. Vendredi matin, plusieurs médias russes ont annoncé avoir identifié l’assaillant. Il s’agirait d’un certain Evgeny M., 39 ans, juriste de formation, employé pendant plusieurs années dans des sociétés de sécurité privées et amateur de tir sportif. Sa photo circule déjà sur les réseaux russes.


Le FSB déjà visé

Les motivations restent floues. D’après le quotidien Vedomosti, l’une des pistes suivies par l’enquête serait celle d’une action «organisée par des cellules terroristes pour organiser une provocation pendant la célébration par le président Poutine de la "Fête des services de contre-espionnage" au Kremlin». D’autres sources font état d’un possible lien avec la grande conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine, qui s’était tenue le jour même ; certaines, enfin, évoquent l’hypothèse d’une attaque menée par un ancien agent du FSB. Une perquisition au domicile de Evgeny M. aurait permis de découvrir une dizaine d’armes à feu et des munitions de fusil d’assaut. L’instruction officielle, confiée au très puissant Comité d’enquête, ne mentionne toutefois pas de possible motif terroriste, mais simplement une «tentative d’assassinat de représentant des forces de l’ordre».

Ce n’est pas la première fois que les services de sécurité russes sont la cible d’attaques. Le 31 octobre 2018, un adolescent de 17 ans se revendiquant «anarcho-communiste» s’était fait exploser dans le siège du FSB de la ville d’Arkhangelsk, dans le nord du pays, blessant trois policiers. Dans un message diffusé sur Telegram, il revendiquait son geste, accusant le FSB de «fabriquer des affaires et de torturer les gens».

 
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