GUERRE DE POSITIONS ENTRE LALGéRIE ET LE MAROC
Vent de révolte à la Grande-Mosquée de Paris
La lettre de M. Chibout, transmise à Liberté, n'hésite pas à désigner cette piste. La Grande-Mosquée de Paris répond aux ordres de lÉlysée et de lIntérieur plutôt qu'à ceux de sa base.
Un vent de révolte souffle sur la vénérable institution dirigée par Dalil Boubakeur. Une illustration en est donnée par une lettre de Kamel Chibout, président de la Fédération régionale de la Grande-Mosquée de Paris pour lest de la France. Rappel des faits : le 2 juin, soit trois jours avant le renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman (CFCM), la GMP exhibait ses forces à Lille en présence dun membre du gouvernement algérien qui se trouve ainsi impliqué dans les décisions de la grand-messe. La GMP appelait à boycotter les élections du
5 juin, menaçant des feux de
lenfer un de ses membres égaré, Abdallah Zekri, pas convaincu
par cette décision et résolu à ne pas sy conformer. Le scrutin passé, M. Zekri élu, Dalil Boubakeur sempressa de dénoncer lillégitimité du CFCM, dominé par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche de la monarchie marocaine.
Une position logique du recteur, reflétant la teneur des débats qui se sont déroulés à Lille. Deuxième étape : le 19 juin, les délégués régionaux du CFCM se retrouvent à Paris pour élire son conseil dadministration au sein duquel un tiers des sièges est attribué sans vote. Deux reviennent à la GMP. Et là, coup de théâtre : alors que lUnion des organisations islamiques de France, autre composante qui a boycotté les élections, refuse doccuper les sièges qui lui reviennent, la GMP décide de les pourvoir et fait pression pour que lélu Abdallah Zekri ny siège pas. En plus, Dalil Boubakeur accepte le poste de président dhonneur sans avoir réussi à le doter du droit de veto quil souhaitait. Un titre purement honorifique qui le conduit à célébrer lunité retrouvée du CFCM qualifié deux semaines plus tôt dillégitime. Que sest-il passé pour quon en arrive à ce retournement ?
On sait que le ministère de lIntérieur, en charge des cultes, tenait absolument à organiser les élections alors que la GMP et lUOIF en demandaient le report.
La lettre de M. Chibout, transmise à Liberté, nhésite pas à désigner cette piste. La Grande-Mosquée de Paris répond aux ordres de lÉlysée et de lIntérieur plutôt quà ceux de sa base, accuse le document, qui se présente sous la forme dune lettre dexcuses à M. Zekri. Nous avons fait fausse route dans notre précipitation à juger notre frère Abdallah Zekri davoir bravé linterdiction de participer aux élections du CFCM, afin de décrocher un siège délu au CFCM et non se contenter dun strapontin de droit, même si ce dernier est recouvert dun honorable velours, écrit M. Chibout. Nous ne distinguons plus qui fait quoi dans cette fédération et quels sont les intérêts que poursuit notre structure et surtout au service de qui est-elle, observe-t-il, avant dasséner : Lobservateur lambda na fait que voir, médiatiquement, une GMP qui tourne une seconde fois sa veste, il ne comprend pas pourquoi notre président se retrouve président dhonneur dune structure quil a dénigrée et rabaissée une semaine avant.
Vent de révolte à la Grande-Mosquée de Paris
La lettre de M. Chibout, transmise à Liberté, n'hésite pas à désigner cette piste. La Grande-Mosquée de Paris répond aux ordres de lÉlysée et de lIntérieur plutôt qu'à ceux de sa base.
Un vent de révolte souffle sur la vénérable institution dirigée par Dalil Boubakeur. Une illustration en est donnée par une lettre de Kamel Chibout, président de la Fédération régionale de la Grande-Mosquée de Paris pour lest de la France. Rappel des faits : le 2 juin, soit trois jours avant le renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman (CFCM), la GMP exhibait ses forces à Lille en présence dun membre du gouvernement algérien qui se trouve ainsi impliqué dans les décisions de la grand-messe. La GMP appelait à boycotter les élections du
5 juin, menaçant des feux de
lenfer un de ses membres égaré, Abdallah Zekri, pas convaincu
par cette décision et résolu à ne pas sy conformer. Le scrutin passé, M. Zekri élu, Dalil Boubakeur sempressa de dénoncer lillégitimité du CFCM, dominé par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche de la monarchie marocaine.
Une position logique du recteur, reflétant la teneur des débats qui se sont déroulés à Lille. Deuxième étape : le 19 juin, les délégués régionaux du CFCM se retrouvent à Paris pour élire son conseil dadministration au sein duquel un tiers des sièges est attribué sans vote. Deux reviennent à la GMP. Et là, coup de théâtre : alors que lUnion des organisations islamiques de France, autre composante qui a boycotté les élections, refuse doccuper les sièges qui lui reviennent, la GMP décide de les pourvoir et fait pression pour que lélu Abdallah Zekri ny siège pas. En plus, Dalil Boubakeur accepte le poste de président dhonneur sans avoir réussi à le doter du droit de veto quil souhaitait. Un titre purement honorifique qui le conduit à célébrer lunité retrouvée du CFCM qualifié deux semaines plus tôt dillégitime. Que sest-il passé pour quon en arrive à ce retournement ?
On sait que le ministère de lIntérieur, en charge des cultes, tenait absolument à organiser les élections alors que la GMP et lUOIF en demandaient le report.
La lettre de M. Chibout, transmise à Liberté, nhésite pas à désigner cette piste. La Grande-Mosquée de Paris répond aux ordres de lÉlysée et de lIntérieur plutôt quà ceux de sa base, accuse le document, qui se présente sous la forme dune lettre dexcuses à M. Zekri. Nous avons fait fausse route dans notre précipitation à juger notre frère Abdallah Zekri davoir bravé linterdiction de participer aux élections du CFCM, afin de décrocher un siège délu au CFCM et non se contenter dun strapontin de droit, même si ce dernier est recouvert dun honorable velours, écrit M. Chibout. Nous ne distinguons plus qui fait quoi dans cette fédération et quels sont les intérêts que poursuit notre structure et surtout au service de qui est-elle, observe-t-il, avant dasséner : Lobservateur lambda na fait que voir, médiatiquement, une GMP qui tourne une seconde fois sa veste, il ne comprend pas pourquoi notre président se retrouve président dhonneur dune structure quil a dénigrée et rabaissée une semaine avant.