Personnage séducteur, brillant, décontracté, parfois ténébreux, Moulay Hicham, cousin germain de Mohammed VI et troisième dans lordre de succession du trône alaouite, a repris du service dans les médias internationaux depuis le déclenchement des révolutions arabes: sur France 24, France 2, dans les colonnes du Monde, le quotidien français, et dans El Pais, le quotidien espagnol, notamment.
Ce retour du «prince rouge» sur la scène médiatique intervient après un long retrait marqué par la déception de voir la transition démocratique tant espérée au Maroc mourir dans les arcanes du Palais.
«C'est une figure atypique dans l'establishment du monde arabe. Prince authentique, cousin germain du roi Mohammed VI du Maroc, Hicham ben Abdallah el-Alaoui, dit Moulay Hicham, est aussi, par sa mère, le petit-fils de Riyad es-Solh, le premier des Premiers ministres libanais issu de l'une des plus grandes familles sunnites du pays, le cousin du prince saoudien Al-Walid bin Talal et un "ami d'enfance" du roi Abdallah de Jordanie. Ce lignage ne l'empêche pas de professer des idées démocratiques. Chercheur aux Etats-Unis, homme d'affaires dans le Golfe et en Thaïlande, investi dans le business écolo, c'est un homme dont la parole est libre» écrit LExpress, le magazine français, à qui il a accordé une interview dans laquelle il rappelle les grands principes démocratiques quil défend, tout en restant fortement convaincu que seule une monarchie rénovée peut assurer un avenir serein au royaume.
Je reste convaincu quun changement dans le cadre dune monarchie réformée représente la solution la moins coûteuse pour le Maroc. Je mentirais si jaffirmais que la biologie est étrangère à cette inclinaison», estime non sans franchise le prince, sur la défense de son rang et de son lignage.
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Moulay Hicham a souvent dit que «le Maroc est passé dune monarchie répressive à une dictature institutionnalisée à laquelle la classe politique a donné lonction de la légalité et de stabilité».Provoquant ainsi des sueurs froides à ceux qui avaient fini par orchestrer son assassinat médiatique: ses ennemis au cur du pouvoir lanceront une campagne de dénigrement sans précédent contre «celui qui veut être calife à la place du calife» le poussant à lexil aux Etats-Unis
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«La "sacralité" nest pas compatible avec la démocratie. On peut concevoir que la personne du roi soit inviolable parce quil est le représentant de la nation. On peut conserver une commanderie des croyants si celle-ci est dotée dune dimension morale, un peu comme la reine dAngleterre est la chef de léglise dAngleterre et le "defender of the faith". Mais il faut renoncer au caractère sacré de la personne du roi. Si on garde cette notion-là, copiée sur labsolutisme français, au milieu dun dispositif institutionnel par ailleurs démocratique, tout sera biaisé. A terme cela ne marchera pas», explique Moulay Hicham.
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