moyens de plaire...

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
Hello les bladinautes;)

Le poste de phoenix m'a amené à reparcourir l'art d'aimer d'Ovide, une poète latin antique...

Ds son livre, il donne des conseils aux hommes sur ce qu'il appelle "l'art d'aimer", je trouve que bcp de choses restent en fait encore d'actualité :eek:

dc voilà un petit extrait réservé aux garcons qui veulent plaire ms ne savent pas tjs cmt s'y prendre:

Moyens de plaire [1,263-768]
Jusqu'ici ma muse, portée sur un char aux roues inégales, t'a indiqué les lieux ou tu dois tendre tes filets et choisir une maîtresse. Maintenant, je vais t'apprendre par quel art tu captiveras celle qui t'a charmé; c'est ici le point la plus important de mes leçons. Amants de tous pays, prêtez à ma voix une oreille attentive; et que mes promesses trouvent un auditoire favorable.


Confiance en toi [1,269-350]
Sois d'abord bien persuadé [1,270] qu'il n'est point de femmes qu'on ne puisse vaincre, et tu seras vainqueur : tends seulement tes filets. Le printemps cessera d'entendre le chant des oiseaux, l'été celui de la cigale; le lièvre chassera devant lui le chien du Ménale, avant qu'une femme résiste aux tendres sollicitations d'un jeune amant. Celle que tu croiras peut-être ne pas vouloir se rendre le voudra secrètement. L'amour furtif n'a pas moins d'attraits pour les femmes que pour nous. L'homme sait mal déguiser, et la femme dissimule mieux ses désirs. Si les hommes s'entendaient pour ne plus faire les premières avances, bientôt nous verrions à nos pieds les femmes vaincues et suppliantes. Dans les molles prairies, la génisse mugit d'amour pour le taureau; [1,280] la cavale hennit à l'approche de l'étalon. Chez nous, l'amour a plus de retenue, et la passion est moins furieuse. Le feu qui nous brûle ne s'écarte jamais des lois de la nature.

Citerai-je Byblis, qui brûla pour son frère d'une flamme incestueuse, et, suspendue à un gibet volontaire, se punit bravement de son crime ?

Myrrha, qui conçut pour son père des sentiments trop tendres, et maintenant cache sa honte sous l'écorce qui la couvre ? Arbre odoriférant, les larmes qu'elle distille nous servent de parfums et conservent le nom de cette infortunée.

Un jour, dans les vallées ombreuses de l'Ida couvert de forêts, [1,290] paissait un taureau blanc, l'orgueil du troupeau. Son front était marqué d'une petite tache noire, d'une seule, entre les deux cornes; tout le reste de son corps avait la blancheur du lait. Les génisses de Gnosse et de Cydon se disputèrent à l'envi ses caresses. Pasiphaé se réjouissait d'être son amante; elle voyait d'un oeil jaloux les génisses qui lui semblaient les plus belles. C'est un fait avéré : la Crète aux cent villes, la Crète, toute menteuse qu'elle est, ne peut le nier. On dit que Pasiphaé, d'une main non accoutumée à de pareils soins, dépouillait les arbres de leurs tendres feuillages, les prés de leurs herbes nouvelles, [1,300] pour les offrir à son cher taureau. Attachée à ses pas, rien ne l'arrête : elle oublie son époux : un taureau l'emporte sur Minos ! Pourquoi, Pasiphaé, te parer de ces habits précieux ? Ton amant connaît-il le prix des richesses ? Pourquoi, le miroir à la main, suivre les troupeaux jusqu'au sommet des montagnes ? Insensée ! Pourquoi sans cesse rajuster ta coiffure ? Ah ! du moins, crois-en ton miroir : il te dira que tu n'es pas une génisse. Oh ! combien tu voudrais que la nature eût armé ton front de cornes ! Si Minos t'est cher encore, renonce à tout amour adultère; [1,310] ou, si tu veux tromper ton époux, que ce soit du moins avec un homme. Mais non, transfuge de sa couche royale, elle court de forêts en forêts, pareille à la Bacchante pleine du dieu qui l'agite. Que de fois, jetant sur une génisse des regards courroucés, elle s'écria : "Qu'a-t-elle donc pour lui plaire ? Voyez comme à ses côtés elle bondit sur l'herbe tendre ! l'insensée ! elle croit sans doute en paraître plus aimable." Elle dit; et, par son ordre, arrachée du nombreux troupeau, l'innocente génisse allait courber sa tête sous le joug, ou, dans un faux sacrifice, tomber aux pieds des autels; [1,320] puis la cruelle touchait avec joie les entrailles de sa rivale. Que de fois, immolant de semblables victimes, elle apaisa le prétendu courroux des dieux, et tenant en main de pareils trophées : "Allez maintenant, dit-elle, allez plaire à mon amant !" Tantôt, elle voudrait être Europe; tantôt, elle envie le sort d'Io : l'une, parce qu'elle fut génisse, l'autre, parce qu'un taureau la porta sur son dos. Cependant, abusé par le simulacre d'une vache d'érable, le roi du troupeau couvrit Pasiphaé; et le fruit qu'elle mit au jour trahit l'auteur de sa honte.

Si cette autre Crétoise eût su se défendre d'aimer Thyeste, (mais qu'il est difficile à une femme de ne plaire qu'à un seul homme !), Phébus, au milieu de sa course, [1,330] n'eût point fait rebrousser chemin à ses coursiers, et ramené son char du couchant à l'aurore.

La fille de Nisus, pour avoir dérobé à son père le cheveu fatal, tomba de la poupe d'un vaisseau, et fut transformée en oiseau.

Échappé sur terre à la colère de Mars, et sur mer à celle de Neptune, le fils d'Atrée périt sous le poignard de sa cruelle épouse.

Qui n'a donné des larmes aux amours de Créuse de Corinthe ? Qui n'a détesté les fureurs de Médée, de cette mère souillée du sang de ses enfants ?

Les yeux de Phénix, privés de la lumière, versèrent des larmes.

Et vous, coursiers d'Hippolyte, dans votre épouvante, vous mîtes en pièces le corps de votre maître !

Phinée, pourquoi crever les yeux de tes fils innocents ? [1,340] Le même châtiment va retomber sur ta tête.

Tels sont, chez les femmes, les excès d'un amour effréné; plus ardentes que les nôtres, leurs passions sont aussi plus furieuses. Courage donc ! présente-toi au combat avec la certitude de vaincre; et, sur mille femmes, une à peine pourra te résister. Qu'une belle accorde ou refuse une faveur, elle aime qu'on la lui demande. Fusses-tu repoussé, un tel refus est pour toi sans danger. Mais pourquoi un refus ? on ne résiste pas aux attraits d'un plaisir nouveau : le bien d'autrui nous sourit toujours plus que le nôtre : la moisson nous semble toujours plus riche dans le champ du voisin, [1,350] et son troupeau plus fécond.



Voilà vs me direz si ca a marché ou pas :D
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
voilà encore un petit conseil d'ovide pr savoir qd ces messieurs doivent se jeter ds la gueule du loup...je veux dire par là aborder la fille qui leur plait au bon moment:)

Les circonstances favorables (1,397-434]
C'est une erreur de croire que les cultivateurs et les pilotes doivent seuls consulter le temps. Comme il ne faut pas en toute saison confier la semence à une terre qui peut tromper nos voeux, [1,400] ni livrer aux hasards de la mer un faible navire, de même il n'est pas toujours sûr d'attaquer une jeune beauté. Souvent on parvient mieux à son but en attendant une occasion plus propice.

Évite, par exemple, le jour de sa naissance, ou celui des calendes, que Vénus se plaît à prolonger pour Mars, son amant. Quand le Cirque est orné, non pas comme autrefois de figures en relief, mais des dépouilles des rois vaincus, alors il faut différer; alors approchent et le triste hiver et les Pléiades orageuses; [1,410] alors le Chevreau craintif se plonge dans l'Océan. C'est le moment du repos : quiconque ose affronter alors les dangers de la mer peut à peine se sauver avec les débris de son vaisseau naufragé.

Attends, pour tenter un premier essai, ce jour à jamais funeste où le sang des Romains rougit les flots de l'Allia, ou bien encore ce jour consacré au repos, que fête chaque semaine l'habitant de la Palestine. Que l'anniversaire de la naissance de ton amie t'inspire une sainte horreur, et regarde comme néfastes les jours où i1 faudra lui faire un présent.

Tu auras beau chercher à l'éviter, elle t'arrachera quelque cadeau : [1,420] une femme sait toujours trouver les moyens de s'approprier l'argent d'un amant passionné. Un colporteur à la robe traînante se présentera devant ta maîtresse, toujours prête à acheter, et, devant toi, il étalera toutes ses marchandises; et la belle; pour te fournir l'occasion de montrer ton bon goût, te priera de les examiner puis elle te donnera un baiser; puis enfin elle te suppliera de faire quelque emplette : "Ceci, dit elle, me suffira pour plusieurs années; j'en ai besoin aujourd'hui, et vous ne pourrez jamais acheter plus à propos". En vain tu allègueras que tu n'as pas chez toi l'argent nécessaire pour cet achat : on te demandera un billet, et tu regretteras alors de savoir écrire.

Combien de fois encore lui faudrait-il quelque cadeau pour le jour de sa naissance ! [1,430] Et cet anniversaire se renouvellera aussi souvent que ses besoins. Combien de fois, désolée d'une perte imaginaire, viendra-t-elle, les yeux en pleurs, se plaindre d'avoir perdu la pierre précieuse qui ornait son oreille ! car c'est ainsi qu'elles font. Elles vous demandent une foule de choses qu'elles doivent vous rendre plus tard; mais une fois qu'elles les tiennent, vous les réclamez en vain. C'est autant de perdu pour vous, sans qu'on vous en ait la moindre obligation. Quand j'aurais dix bouches et autant de langues je ne pourrais suffire à énumérer tous les manèges infâmes de nos courtisanes.


ps: ne suivez pas ts ces conseils qd meme, il est trop macho pfs :D
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
Les lettres et les paroles [1,435-484]
Tâte d'abord le terrain par un billet doux écrit sur des tablettes artistement polies. Que ce premier message lui apprenne l'état de ton coeur; qu'il lui porte les compliments les plus gracieux et les douces paroles à l'usage des amants; et, quel que soit ton rang, [1,440] ne rougis pas de descendre aux plus humbles prières. Touché de ses prières, Achille rendit à Priam les restes d'Hector. La colère même des dieux cède aux accents d'une voix suppliante.

Promettez, promettez, cela ne coûte rien; tout le monde est riche en promesses. L'espérance, lorsqu'on y ajoute foi, fait gagner bien du temps; c'est une déesse trompeuse, mais on aime à être trompé par elle. Si tu donnes quelque chose à ta belle, tu pourras être éconduit par intérêt : elle aura profité de tes largesses passées et n'aura rien perdu. Aie toujours l'air d'être sur le point de donner; mais ne donne jamais. [1,450] C'est ainsi qu'un champ stérile trompe souvent l'espoir de son maître; qu'un joueur ne cesse de perdre, dans l'espoir de ne plus perdre, et que le sort chanceux tente sa main cupide. Le grand art, le point difficile, c'est d'obtenir les premières faveurs d'une belle sans lui avoir fait encore aucun présent : alors, pour ne pas perdre le prix de ce qu'elle a donné, elle ne pourra plus rien refuser.

Qu'il parte donc ce billet conçu dans les termes les plus tendres; qu'il sonde ses dispositions et te fraye le chemin de son coeur. Quelques lettres, tracées sur un fruit, trompèrent la jeune Cydippe; et l'imprudente, en les lisant, se trouva prise par ses propres paroles.

Jeunes Romains, suivez mes conseils : livrez-vous à l'étude des belles-lettres; [1,460] non pas seulement pour devenir les protecteurs de l'accusé tremblant : aussi bien que le peuple, que le juge austère, aussi bien que les sénateurs, cette élite des citoyens, la beauté se laisse vaincre par l'éloquence.

Mais cache bien tes moyens de séduction, et ne va pas tout d'abord étaler ta faconde. Que toute expression pédantesque soit bannie de tes tablettes. Quel autre qu'un sot peut écrire à sa maîtresse sur le ton d'un déclamateur ? Souvent une lettre prétentieuse fut une cause suffisante d'antipathie. Que ton style soit naturel, ton langage simple, mais insinuant; et qu'en te lisant on croie t'entendre. Si elle refuse ton billet et te le renvoie sans le lire, [1,470] espère toujours qu'elle le lira, et persiste dans ton entreprise. L'indomptable taureau s'accoutume au joug avec le temps; avec le temps on force le coursier rétif à obéir au frein. Un anneau de fer s'use par un frottement sans cesse renouvelé, et le soc est rongé chaque jour par la terre qu'il déchire. Quoi de plus solide que le rocher, de moins dur que l'eau; et cependant l'eau creuse les rocs les plus durs. Persiste donc, et avec le temps tu vaincras Pénélope elle-même. Troie résista longtemps, mais fut prise à la fin. Elle te lit sans vouloir te répondre ? libre à elle. [1,480] Fais seulement en sorte qu'elle continue à lire tes billets doux : puisqu'elle a bien voulu les lire; elle voudra bientôt y répondre, tout viendra par degrés et en son temps. Peut-être recevras-tu d'abord une fâcheuse réponse, par laquelle on t'ordonnera de cesser tes poursuites. Elle craint ce qu'elle demande, et désire que tu persistes, tout en te priant de n'en rien faire. Poursuis donc; et bientôt tu seras au comble de tes voeux.
 

kolargool

schtroumpf CoCo
VIB
Des souvenirs de lycée, je ne connaissais d'Ovide que les Métamorphoses

et surtout le poeme : Pyrame et Thisbé

Pyrame et Thisbé sont deux jeunes Babyloniens qui habitent des maisons contigües et s'aiment malgré l'interdiction de leurs pères. Ils projettent de se retrouver une nuit en dehors de la ville, sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première, mais la vue d'une lionne à la gueule ensanglantée la fait fuir ; comme son voile lui échappe, il est déchiré par la lionne qui le souille de sang. Lorsqu'il arrive, Pyrame découvre le voile et les empreintes du fauve : croyant que Thisbé en a été victime, il se suicide. Celle-ci, revenant près du mûrier, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite.

« Ô vous, parents trop malheureux ! Vous, mon père, et vous qui fûtes le sien, écoutez ma dernière prière ! Ne refusez pas un même tombeau à ceux qu'un même amour, un même trépas a voulu réunir ! Et toi, arbre fatal, qui de ton ombre couvres le corps de Pyrame, et vas bientôt couvrir le mien, conserve l'empreinte de notre sang ! Porte désormais des fruits symboles de douleur et de larmes, sanglant témoignage du double sacrifice de deux amants ! »



C'est de là que viendrait la couleur rouge des mûres d'après Ovide. De fait, dans la tradition latine, le terme de Pyramea arbor (« arbre de Pyrame ») était parfois utilisé pour désigner le mûrier.

j'ai beaucoup aimé :rouge::rouge:

http://www.mediterranees.net/litterature/ovide/metamorphoses/livre4.html#Pyrame
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
Des souvenirs de lycée, je ne connaissais d'Ovide que les Métamorphoses

et surtout le poeme : Pyrame et Thisbé

Pyrame et Thisbé sont deux jeunes Babyloniens qui habitent des maisons contigües et s'aiment malgré l'interdiction de leurs pères. Ils projettent de se retrouver une nuit en dehors de la ville, sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première, mais la vue d'une lionne à la gueule ensanglantée la fait fuir ; comme son voile lui échappe, il est déchiré par la lionne qui le souille de sang. Lorsqu'il arrive, Pyrame découvre le voile et les empreintes du fauve : croyant que Thisbé en a été victime, il se suicide. Celle-ci, revenant près du mûrier, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite.

« Ô vous, parents trop malheureux ! Vous, mon père, et vous qui fûtes le sien, écoutez ma dernière prière ! Ne refusez pas un même tombeau à ceux qu'un même amour, un même trépas a voulu réunir ! Et toi, arbre fatal, qui de ton ombre couvres le corps de Pyrame, et vas bientôt couvrir le mien, conserve l'empreinte de notre sang ! Porte désormais des fruits symboles de douleur et de larmes, sanglant témoignage du double sacrifice de deux amants ! »



C'est de là que viendrait la couleur rouge des mûres d'après Ovide. De fait, dans la tradition latine, le terme de Pyramea arbor (« arbre de Pyrame ») était parfois utilisé pour désigner le mûrier.

j'ai beaucoup aimé :rouge:


je trouve ca pas mal, ms je préfère la partie dédiée aux amazones, je la posterai demain car je ne sais pas exactement ds quel livre des métamophoses elle se trouve :rouge:

ps: cette histoire m'a fait pensé à celle d'osimo je ne sais pas pq :D
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
Conseil important pr les femmes:

EVITEZ CERTAINES CATEGORIES D'HOMMES [433-466]

Mais évitez ces hommes qui font étalage de leur parure et de leur beauté, et qui craignent de déranger l'édifice de leur coiffure. Ce qu'ils vous diront, ils l'ont déjà répété à mille autres avant vous : leur amour vagabond ne se fixe nulle part. Que peut faire une femme, lorsqu'un homme est plus efféminé qu'elle, et peut-être a plus d'amants ? Ceci va vous paraître incroyable; et pourtant vous devez le croire : Troie serait encore debout, [3,440] si elle eût profité des avis du vieux Priam. Il est des hommes qui s'insinuent auprès des femmes sous les dehors d'un amour mensonger, et qui, par cette voie, ne cherchent qu'un gain honteux. Ne vous laissez séduire ni par leurs cheveux tout parfumés d'un nard liquide, ni par leur tunique de l'étoffe la plus fine, et dont une étroite ceinture retient les plis artistement arrangés, ni par les nombreux anneaux qui couvrent leurs doigts. Peut-être le mieux paré de ces galants n'est qu'un escroc qui brûle du désir de vous dépouiller de vos riches vêtements. "Rends-moi mon bien ! " s'écrient souvent les femmes ainsi trompées; [3,450] et le barreau tout entier retentit de ces cris redoublés : "Rends-moi mon bien ! " Du haut de tes autels tout resplendissants d'or, Vénus, et vous, déesses dont les temples s'élèvent sur la voie Appienne, vous contemplez ces débats sans en être émues. Parmi ces galants, il en est d'ailleurs dont la mauvaise réputation est si notoire, que les femmes trompées par eux méritent de partager leur opprobre.
Femmes, apprenez par les plaintes d'autrui à vous mettre à l'abri du même sort, et que votre porte ne s'ouvre jamais pour un suborneur. Gardez-vous, filles de Cécrops, de croire aux serments de Thésée : ce n'est pas la première fois qu'il prend les dieux à témoin d'un parjure. Et toi, héritier de la perfidie de Thésée, Démophoon, [3,460] après avoir trompé Phyllis, quelle confiance peux-tu inspirer ? Femmes, si vos amants vous font de belles promesses, agissez comme eux : s'ils vous font des présents, accordez-leur les faveurs convenues. Elle serait capable d'éteindre les feux éternels de Vesta, d'enlever de ton temple, ô fille d'Inachus ! les choses sacrées, et de présenter à son époux un breuvage où l'aconit mêle ses poisons à ceux de la ciguë, celle qui, après avoir reçu les dons d'un amant, lui refuse les plaisirs auxquels il a droit.
 

SKIMOU

HAppy
Conseil important pr les femmes:

EVITEZ CERTAINES CATEGORIES D'HOMMES [433-466]

Mais évitez ces hommes qui font étalage de leur parure et de leur beauté, et qui craignent de déranger l'édifice de leur coiffure. Ce qu'ils vous diront, ils l'ont déjà répété à mille autres avant vous : leur amour vagabond ne se fixe nulle part. Que peut faire une femme, lorsqu'un homme est plus efféminé qu'elle, et peut-être a plus d'amants ? Ceci va vous paraître incroyable; et pourtant vous devez le croire : Troie serait encore debout, [3,440] si elle eût profité des avis du vieux Priam. Il est des hommes qui s'insinuent auprès des femmes sous les dehors d'un amour mensonger, et qui, par cette voie, ne cherchent qu'un gain honteux. Ne vous laissez séduire ni par leurs cheveux tout parfumés d'un nard liquide, ni par leur tunique de l'étoffe la plus fine, et dont une étroite ceinture retient les plis artistement arrangés, ni par les nombreux anneaux qui couvrent leurs doigts. Peut-être le mieux paré de ces galants n'est qu'un escroc qui brûle du désir de vous dépouiller de vos riches vêtements. "Rends-moi mon bien ! " s'écrient souvent les femmes ainsi trompées; [3,450] et le barreau tout entier retentit de ces cris redoublés : "Rends-moi mon bien ! " Du haut de tes autels tout resplendissants d'or, Vénus, et vous, déesses dont les temples s'élèvent sur la voie Appienne, vous contemplez ces débats sans en être émues. Parmi ces galants, il en est d'ailleurs dont la mauvaise réputation est si notoire, que les femmes trompées par eux méritent de partager leur opprobre.
Femmes, apprenez par les plaintes d'autrui à vous mettre à l'abri du même sort, et que votre porte ne s'ouvre jamais pour un suborneur. Gardez-vous, filles de Cécrops, de croire aux serments de Thésée : ce n'est pas la première fois qu'il prend les dieux à témoin d'un parjure. Et toi, héritier de la perfidie de Thésée, Démophoon, [3,460] après avoir trompé Phyllis, quelle confiance peux-tu inspirer ? Femmes, si vos amants vous font de belles promesses, agissez comme eux : s'ils vous font des présents, accordez-leur les faveurs convenues. Elle serait capable d'éteindre les feux éternels de Vesta, d'enlever de ton temple, ô fille d'Inachus ! les choses sacrées, et de présenter à son époux un breuvage où l'aconit mêle ses poisons à ceux de la ciguë, celle qui, après avoir reçu les dons d'un amant, lui refuse les plaisirs auxquels il a droit.

conseil pour les les hommes : evitez toute femme qui vien sur internet !
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
COMMENT AGIR POUR ETRE AIMEE LONGTEMPS [3,577-610]

Qu'enfin la place se rende à discrétion; que les portes soient ouvertes à l'ennemi, et qu'il se croie en sûreté au sein même de la trahison. Des faveurs trop facilement accordées sont peu propres à nourrir longtemps l'amour : [3,580] il faut mêler à ses douces joies quelques refus qui l'irritent. Que votre amant, devant leseuil de votre chambre, s'écrie : "Porte cruelle ! " et qu'il emploie tour à tour la prière et la menace. Les aliments trop doux affadissent le palais; l'amertume réveille notre appétit; plus d'une barque périt par un vent favorable. Ce qui empêche les maris d'aimer leurs femmes; c'est qu'ils peuvent les voir autant qu'il leur plaît. Fermez donc votre porte, et que votre portier me dise d'un ton rébarbatif : "On n'entre pas ! " Ce refus irritera l'amour éconduit.
Quittez, il en est temps, les armes émoussées, pour en prendre de plus acérées, [3,590] dussé-je voir se tourner contre moi les traits que je vous ai fournis. Que le nouvel amant tombé captif dans vos filets se flatte d'abord d'être seul admis aux plaisirs de votre couche; que bientôt il craigne un rival; qu'il se croie réduit à partager avec lui vos faveurs : sans ces stratagèmes, l'amour vieillit promptement. Jamais un coursier généreux ne vole avec plus de rapidité dans la carrière que lorsqu'il a des rivaux à devancer ou à atteindre. Un affront réveille nos feux assoupis, et moi-même, je l'avoue, je ne saurais aimer si l'on ne me blesse un peu. Mais que votre amant n'ait pas, d'une façon trop évidente, sujet de se plaindre, [3,600] et que, dans son inquiétude, il se figure qu'il y en a plus qu'il n'en sait. Que la triste vigilance d'un gardien supposé et l'importune jalousie d'un époux trop sévère aiguillonnent sa passion. Un plaisir sans danger est un plaisir moins vif. Fussiez-vous plus libre que Thaïs, supposez des craintes imaginaires.

Quand il vous serait plus facile de le faire entrer par la porte, faites-le passer par la fenêtre, et qu'il lise sur votre visage tous les symptômes de l'effroi. Qu'une fine soubrette accoure tout à coup, en s'écriant : "Nous sommes perdus ! " Alors, cachez dans quelque coin le jeune homme tremblant. Mais que des plaisirs sans trouble succèdent enfin à ses alarmes, [3,610] de crainte que vos nuits ne lui semblent achetées trop cher à ce prix.

COMMENT ELUDER LA SURVEILLANCE [3,611-658]

J'allais passer sous silence les moyens de tromper un mari rusé et un gardien vigilant. Qu'une femme craigne son époux; qu'elle soit bien gardée; c'est dans l'ordre : ainsi le veulent les lois, l'équité et la pudeur. Mais qu'on vous soumette aussi à cet esclavage, vous que vient d'affranchir le préteur, qui de nous pourrait le souffrir ? Venez à mon école apprendre à tromper. Eussiez-vous autant de surveillants qu'Argus avait d'yeux, vous les duperez tous, si vous en avez la ferme volonté.
Un gardien, par exemple, pourra-t-il vous empêcher d'écrire [3,620] pendant le temps consacré au bain ? empêchera-t-il qu'une suivante, complice de vos amours, ne porte vos billets doux cachés dans son sein, sous une large écharpe ? ne peut-elle pas encore les soustraire aux regards, soit dans la tige de ses brodequins, soit sous la plante de ses pieds ? Mais supposons que votre gardien déjoue toutes ces ruses : eh bien, que votre confidente vous offre ses épaules en guise de tablettes, et que son corps devienne une lettre vivante. Des caractères tracés avec du lait qu'on vient de traire sont un moyen assuré de tromper les yeux : un peu de charbon pulvérisé suffira pour les rendre lisibles. Vous obtiendrez le même service d'un tuyau de lin vert; [3,630] et des tablettes dont on ne se défie pas emporteront ces caractères invisibles. Acrisius ne négligea rien pour surveiller Danaé, et pourtant, devenue criminelle, Danaé le fit grand-père.

Que peut le gardien d'une femme, quand il y a dans Rome tant de théâtres, quand elle assiste tantôt aux courses de chars, tantôt aux fêtes données en l'honneur de la génisse de Memphis; quand elle va dans des lieux interdits à ses gardiens; quand la Bonne Déesse exclut de son temple les hommes, excepté ceux qu'il lui plaît d'y admettre, quand le pauvre surveillant garde les habits de sa jeune maîtresse [3,640] à la porte de ces bains où se cachent sans crainte des amants inaperçus ? Ne trouvera-t-elle pas, tant qu'elle le voudra, une amie qui, tout en se disant malade, ne laissera pas de lui céder son lit ? Le nom d'adultère donné à une fausse clef n'indique-t-il pas l'usage qu'on en doit faire ? et la porte est-elle la seule voie pour pénétrer chez une belle ? On peut encore endormir la vigilance d'un argus en le faisant boire largement, fût-ce d'un vin récolté sur les coteaux de l'Espagne. Il est aussi des philtres qui procurent un profond sommeil, et qui font peser sur les yeux une nuit aussi épaisse que celle du Léthé. Votre confidente peut encore écarter un odieux Cerbère par l'appât du plaisir, [3,650] et le retenir longtemps par ses caresses.

Mais à quoi bon tant de détours et de conseils minutieux, lorsque le moindre présent suffit pour l'acheter ? Les présents, croyez-moi, séduisent les hommes et les dieux : Jupiter lui-même se laisse fléchir par les offrandes. Que fera donc le sage, lorsque le fou connaît lui-même toute la valeur d'un présent ? Il n'est pas jusqu'au mari qu'un présent ne rende muet. Mais il suffit d'acheter une seule fois l'année le silence de son gardien : la main qu'il aura tendue une première fois, il sera souvent disposé à la tendre encore.

(intéréssant celle là :D)


SE DEFIER DES AMIES[3,659-666]

J'ai déploré naguère, il m'en souvient, qu'il fallût se méfier de ses amis; [3,660] ce reproche ne s'adresse pas seulement aux hommes. Si vous êtes trop confiantes, d'autres goûteront les plaisirs qui vous étaient dus, et le lièvre que vous aurez levé ira se prendre dans les filets d'autrui. Cette officieuse amie, qui vous prête et sa chambre et son lit, s'y est trouvée plus d'une fois en tête-à-tête avec votre amant. N'ayez pas non plus de servantes trop jolies; plus d'une a pris auprès de moi la place de sa maîtresse.


LAISSER CROIRE AUX AMANTS QU'ILS SONT AIMES [3, 667-684]

Insensé ! où me laissé-je emporter ? Pourquoi offrir aux traits de l'ennemi ma poitrine découverte ? Pourquoi me trahir moi-même ? L'oiseau n'enseigne pas à l'oiseleur les moyens de le prendre : [3,670] la biche ne dresse pas à la course les chiens, ses ennemis. N'importe; pourvu que je sois utile, je continuerai à vous donner fidèlement mes leçons, dussé-je armer contre moi de nouvelles Lemniades. Femmes, faites en sorte que nous nous croyions aimés; rien n'est plus facile : on croit aisément ce qu'on désire. Jetez sur un jeune homme des regards séduisants; poussez de profonds soupirs, reprochez-lui de venir trop tard; ajoutez-y les larmes et le chagrin menteur d'une feinte jalousie, et que vos ongles mêmes déchirent le visage de votre amant. Il sera bientôt persuadé que vous l'adorez, et, touché de vos tourments : [3,680] "Cette femme, dira-t-il, est folle de moi !" surtout, si c'est un petit-maître qui se plaise à consulter son miroir, et qui se croie capable d'inspirer de l'amour aux déesses elles-mêmes. Mais, quelle que vous soyez, que ses torts envers vous vous émeuvent modérément, et n'allez pas perdre l'esprit au seul nom d'une rivale.
 
Tu ne peux pas le poster maintenant?
Car je sors ce soir,on sait jamais!!!
Et si je choppe une fille grace à ta technique,je t'envoie une boite de chocolat
 
Hello les bladinautes; )

Le poste de phoenix m'a amené à reparcourir l'art d'aimer d'Ovide, une poète latin antique...

Ds son livre, il donne des conseils aux hommes sur ce qu'il appelle "l'art d'aimer", je trouve que bcp de choses restent en fait encore d'actualité :ee k:

dc voilà un petit extrait réservé aux garcons qui veulent plaire ms ne savent pas tjs cmt s'y prendre:

Moyens de plaire [1,263-768]
Jusqu'ici ma muse, portée sur un char aux roues inégales, t'a indiqué les lieux ou tu dois tendre tes filets et choisir une maîtresse. Maintenant, je vais t'apprendre par quel art tu captiveras celle qui t'a charmé; c'est ici le point la plus important de mes leçons. Amants de tous pays, prêtez à ma voix une oreille attentive; et que mes promesses trouvent un auditoire favorable.


Confiance en toi [1,269-350]
Sois d'abord bien persuadé [1,270] qu'il n'est point de femmes qu'on ne puisse vaincre, et tu seras vainqueur : tends seulement tes filets. Le printemps cessera d'entendre le chant des oiseaux, l'été celui de la cigale; le lièvre chassera devant lui le chien du Ménale, avant qu'une femme résiste aux tendres sollicitations d'un jeune amant. Celle que tu croiras peut-être ne pas vouloir se rendre le voudra secrètement. L'amour furtif n'a pas moins d'attraits pour les femmes que pour nous. L'homme sait mal déguiser, et la femme dissimule mieux ses désirs. Si les hommes s'entendaient pour ne plus faire les premières avances, bientôt nous verrions à nos pieds les femmes vaincues et suppliantes. Dans les molles prairies, la génisse mugit d'amour pour le taureau; [1,280] la cavale hennit à l'approche de l'étalon. Chez nous, l'amour a plus de retenue, et la passion est moins furieuse. Le feu qui nous brûle ne s'écarte jamais des lois de la nature.

Citerai-je Byblis, qui brûla pour son frère d'une flamme incestueuse, et, suspendue à un gibet volontaire, se punit bravement de son crime ?

Myrrha, qui conçut pour son père des sentiments trop tendres, et maintenant cache sa honte sous l'écorce qui la couvre ? Arbre odoriférant, les larmes qu'elle distille nous servent de parfums et conservent le nom de cette infortunée.

Un jour, dans les vallées ombreuses de l'Ida couvert de forêts, [1,290] paissait un taureau blanc, l'orgueil du troupeau. Son front était marqué d'une petite tache noire, d'une seule, entre les deux cornes; tout le reste de son corps avait la blancheur du lait. Les génisses de Gnosse et de Cydon se disputèrent à l'envi ses caresses. Pasiphaé se réjouissait d'être son amante; elle voyait d'un oeil jaloux les génisses qui lui semblaient les plus belles. C'est un fait avéré : la Crète aux cent villes, la Crète, toute menteuse qu'elle est, ne peut le nier. On dit que Pasiphaé, d'une main non accoutumée à de pareils soins, dépouillait les arbres de leurs tendres feuillages, les prés de leurs herbes nouvelles, [1,300] pour les offrir à son cher taureau. Attachée à ses pas, rien ne l'arrête : elle oublie son époux : un taureau l'emporte sur Minos ! Pourquoi, Pasiphaé, te parer de ces habits précieux ? Ton amant connaît-il le prix des richesses ? Pourquoi, le miroir à la main, suivre les troupeaux jusqu'au sommet des montagnes ? Insensée ! Pourquoi sans cesse rajuster ta coiffure ? Ah ! du moins, crois-en ton miroir : il te dira que tu n'es pas une génisse. Oh ! combien tu voudrais que la nature eût armé ton front de cornes ! Si Minos t'est cher encore, renonce à tout amour adultère; [1,310] ou, si tu veux tromper ton époux, que ce soit du moins avec un homme. Mais non, transfuge de sa couche royale, elle court de forêts en forêts, pareille à la Bacchante pleine du dieu qui l'agite. Que de fois, jetant sur une génisse des regards courroucés, elle s'écria : "Qu'a-t-elle donc pour lui plaire ? Voyez comme à ses côtés elle bondit sur l'herbe tendre ! l'insensée ! elle croit sans doute en paraître plus aimable." Elle dit; et, par son ordre, arrachée du nombreux troupeau, l'innocente génisse allait courber sa tête sous le joug, ou, dans un faux sacrifice, tomber aux pieds des autels; [1,320] puis la cruelle touchait avec joie les entrailles de sa rivale. Que de fois, immolant de semblables victimes, elle apaisa le prétendu courroux des dieux, et tenant en main de pareils trophées : "Allez maintenant, dit-elle, allez plaire à mon amant !" Tantôt, elle voudrait être Europe; tantôt, elle envie le sort d'Io : l'une, parce qu'elle fut génisse, l'autre, parce qu'un taureau la porta sur son dos. Cependant, abusé par le simulacre d'une vache d'érable, le roi du troupeau couvrit Pasiphaé; et le fruit qu'elle mit au jour trahit l'auteur de sa honte.

Si cette autre Crétoise eût su se défendre d'aimer Thyeste, (mais qu'il est difficile à une femme de ne plaire qu'à un seul homme !), Phébus, au milieu de sa course, [1,330] n'eût point fait rebrousser chemin à ses coursiers, et ramené son char du couchant à l'aurore.

La fille de Nisus, pour avoir dérobé à son père le cheveu fatal, tomba de la poupe d'un vaisseau, et fut transformée en oiseau.

Échappé sur terre à la colère de Mars, et sur mer à celle de Neptune, le fils d'Atrée périt sous le poignard de sa cruelle épouse.

Qui n'a donné des larmes aux amours de Créuse de Corinthe ? Qui n'a détesté les fureurs de Médée, de cette mère souillée du sang de ses enfants ?

Les yeux de Phénix, privés de la lumière, versèrent des larmes.

Et vous, coursiers d'Hippolyte, dans votre épouvante, vous mîtes en pièces le corps de votre maître !

Phinée, pourquoi crever les yeux de tes fils innocents ? [1,340] Le même châtiment va retomber sur ta tête.

Tels sont, chez les femmes, les excès d'un amour effréné; plus ardentes que les nôtres, leurs passions sont aussi plus furieuses. Courage donc ! présente-toi au combat avec la certitude de vaincre; et, sur mille femmes, une à peine pourra te résister. Qu'une belle accorde ou refuse une faveur, elle aime qu'on la lui demande. Fusses-tu repoussé, un tel refus est pour toi sans danger. Mais pourquoi un refus ? on ne résiste pas aux attraits d'un plaisir nouveau : le bien d'autrui nous sourit toujours plus que le nôtre : la moisson nous semble toujours plus riche dans le champ du voisin, [1,350] et son troupeau plus fécond.



Voilà vs me direz si ca a marché ou pas : D


J'adore la littérature merci ;)

En revanche je ne suis pas d'accord avec ça :D :D
 

ruby_ghawi

Doctor ès Bitchology
Voilà les filles, les moyens de séduire d'après ce macho d'Ovide, qui considère que c'est l'homme qui doit venir à la femme et non le contraire :rolleyes:

LA COIFFURE [3,133-168]

Que votre coiffure ne soit jamais négligée; sa grâce dépend du plus ou moins d'adresse des mains qui président à ce soin. II est mille manières de la disposer : que chacune choisisse celle qui lui convient le mieux : elle doit avant tout consulter son miroir.
Un visage allongé demande des cheveux simplement séparés sur le front : telle était la coiffure de Laodamie. Un noeud léger sur le sommet de la tête, et [3,140] qui laisse les oreilles découvertes, sied mieux aux figures arrondies. Celle-ci laissera tomber ses cheveux sur l'une et l'autre épaules : tel est Apollon, lorsque sa main saisit sa lyre mélodieuse; cette autre doit en relever les tresses, à la manière de Diane, lorsqu'elle poursuit les bêtes fauves dans les forêts. L'une nous charme par les boucles flottantes de sa chevelure; l'autre par une coiffure aplatie et serrée sur les tempes. L'une se plaît à orner ses cheveux d'une écaille brillante, l'autre à donner aux siens les ondulations des flots. On compterait les glands d'un vaste chêne, [3,150] les abeilles de l'Hybla, les bêtes fauves qui peuplent les Alpes, plutôt que le nombre infini de parures et de modes nouvelles que chaque jour voit éclore.

Une coiffure négligée sied à plus d'une femme : on la croirait de la veille; elle vient d'être ajustée à l'instant même. L'art doit imiter le hasard. Telle Iole s'offrit aux regards d'Hercule, lorsqu'il la vit, pour la première fois dans une ville prise d'assaut : "Je l'adore," dit-il aussitôt. Telle était Ariane, abandonnée sur le rivage de Naxos, lorsque Bacchus l'enleva sur son char, aux acclamations des Satyres qui criaient : Evoé !

Femmes, combien la nature secourable à vos charmes [3,160] vous fournit de moyens pour réparer l'outrage du temps ! Quant à nous, il nous est impossible de le cacher; nos cheveux enlevés par l'âge tombent comme les feuilles de l'arbre battu par l'Aquilon. La femme teint ses cheveux blancs avec le suc des herbes de Germanie; et l'art leur donne une couleur d'emprunt, préférable à leur couleur naturelle. La femme se montre à nos yeux parée de l'épaisse chevelure qu'elle vient d'acheter, et, pour un peu d'argent, les cheveux d'autrui deviennent les siens. Elle ne rougit pas même d'en faire publiquement l'emplette, à la face d'Hercule et des neuf Soeurs.



LE VETEMENT [3,169-192]

Que dirai-je des vêtements ? que m'importent ces riches bordures ou [3,170] ces tissus de laine deux fois trempés dans la pourpre de Tyr ? Il est tant d'autres couleurs d'un prix moins élevé ! Pourquoi porter sur soi tout son revenu ? Voyez ce bleu azuré, pareil à un ciel pur et dégagé des nuages pluvieux que pousse le vent du midi; voyez ce jaune d'or, c'est la couleur du bélier qui jadis sauva Phryxus et Hellé des embûches d'Ino; ce vert a reçu son nom de l'eau qu'il imite : je croirais volontiers que c'est là le vêtement des Naïades.
Cette teinte ressemble au safran; c'est celle du manteau de l'Aurore, [3,180] lorsque, humide de rosée, elle attelle ses brillants coursiers. Là vous retrouvez la couleur du myrte de Paphos, ici l'améthyste pourprée, le rose tendre, la nuance des plumes de la grue de Thrace, ailleurs la couleur de tes châtaignes, ô Amaryllis ! celle de tes amandes, et celle de l'étoffe à laquelle la cire a donné son nom. Autant la terre produit de fleurs nouvelles, lorsque l'hiver paresseux s'éloigne, et que sous la tiède haleine du printemps la vigne se couvre de bourgeons, autant et plus encore la laine reçoit de teintures variées. Choisissez avec goût; car les couleurs ne conviennent pas également toutes à toutes; Le noir sied à la blonde : il embellissait Briséis; [3,190] elle était vêtue de noir, lorsqu'elle fut enlevée. Le blanc convient aux brunes : le blanc, ô Andromède ! te rendait plus charmante, et c'était 1a couleur de ta parure, lorsque tu descendis dans l'île de Sériphe.



AUTRES MOYENS D'ETRE BELLE [3,193-208]

J'allais presque vous avertir de prendre garde que vos aisselles n'offensent l'odorat, et que vos jambes velues ne se hérissent de poils. Mais ce n'est point aux filles grossières du Caucase que s'adressent mes leçons, ni à celles qui boivent les eaux du Caïque. A quoi bon vous recommander de ne point laisser par négligence noircir l'émail de vos dents, et de laver tous les matins votre bouche avec une eau limpide ? Vous savez emprunter à la céruse sa blancheur artificielle, [3,200] et au carmin les couleurs que la nature vous a refusées. Votre art sait encore remplir les lacunes d'un sourcil trop peu marqué, et voiler, au moyen d'un cosmétique, les traces trop véridiques de l'âge. Vous ne craignez pas d'animer l'éclat de vos yeux avec une cendre fine, ou avec le safran qui croît sur les rives du Cydnus.
J'ai parlé des moyens de réparer la beauté, dans un ouvrage peu volumineux, mais d'une grande importance par le soin que j'ai donné à tous ces détails. Cherchez-y les secours dont vous avez besoin, jeunes femmes peu favorisées de la nature : mon art n'est point pour vous avare de conseils utiles.



NE PAS LAISSER VOIR SA TOILETTE [3,209-250]

Il ne faut pas toutefois que votre amant vous surprenne entourée des petites boîtes qui servent à ces apprêts. [3,210] Que l'art vous embellisse sans se montrer. Qui de nous pourrait, sans dégoût, voir le fard qui enduit votre visage tomber entraîné par son poids, et couler sur votre sein ? Que dirai-je de l'odeur nauséabonde de l'oesype, quoiqu'on tire d'Athènes ce suc huileux, extrait de l'immonde toison des brebis ? Je vous blâmerais aussi d'employer la moelle de cerf, ou de nettoyer vos dents en présence de témoins. Tout cela, je le sais, fera briller vos charmes; mais la vue n'en est pas moins désagréable : que de choses nous choquent quand nous les voyons faire, et nous plaisent quand elles sont faites ! Ces statues, chefs-d'oeuvre du laborieux Myron, [3,220] ne furent jadis qu'un bloc inutile, qu'une masse informe. Il faut battre l'or pour en faire un anneau; les étoffes que vous portez ont été une laine malpropre. Ce marbre fut d'abord une pierre brute : maintenant, statue fameuse, c'est Vénus toute nue, exprimant l'eau de ses cheveux humides.
Ainsi, laissez-nous croire que vous dormez encore, lorsque vous travaillez à votre toilette : vous paraîtrez avec plus d'avantage, lorsque vous y aurez mis la dernière main. Pourquoi saurais-je à quelle cause est due la blancheur de votre teint ? Fermez la porte de votre chambre, et ne me montrez pas un ouvrage imparfait. Il est une foule de choses que les hommes doivent ignorer : la plupart de ces apprêts [3,230] nous choqueront, si vous ne les dérobez à nos yeux. Voyez ces décors brillants qui ornent la scène : examinés de près, ce n'est qu'un bois recouvert d'une mince feuille d'or. Mais on ne permet aux spectateurs d'en approcher que lorsqu'ils sont achevés : ainsi ce n'est qu'en l'absence des hommes que vous devez préparer vos attraits factices.

Je ne vous défends point cependant de faire peigner vos cheveux devant nous; j'aime à les voir tomber en tresses flottantes sur vos épaules. Mais gardez-vous alors de toute humeur chagrine, et ne retouchez pas trop souvent à vos boucles. Que la coiffeuse n'ait rien à craindre de vous : je hais ces mégères qui lui déchirent [3,240] la figure avec leurs ongles ou qui lui enfoncent des aiguilles dans les bras. Elle dévoue aux dieux infernaux la tête de sa maîtresse qu'elle tient entre ses mains, et trempe à la fois de sang et de larmes cette odieuse chevelure. Toute femme qui a peu de cheveux doit mettre une sentinelle à sa porte ou se faire toujours coiffer dans le temple de la Bonne Déesse. Un jour, on annonce à une belle mon arrivée subite : dans son trouble, elle met à l'envers sa chevelure postiche. Puisse un si honteux affront n'arriver qu'à nos ennemis ! Puisse tant d'opprobre n'être réservé qu'aux filles du Parthe ! Un animal mutilé, un champ sans verdure, [3,250] un arbre sans feuilles, sont choses hideuses; une tête chauve ne l'est pas moins.
 
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