Mririda N'ayt Atiq, poétesse berbère
Courtisane et poétesse berbère originaire de la vallée de la Haute Tassout cachée au cœur du Haut Atlas, Mririda N'ayt Atiq composait et chantait en tachelit, la langue berbère pratiquée dans la majeure partie de l'Atlas, une poésie sensuelle et libertine.
Née au début des années 1900 dans le village de Magdaz dans la région d'Azilal, Mririda était une belle jeune femme libérée et avant-gardiste - elle choisissait elle-même ses amants - vivant simplement dans un environnement traditionnellement dominé par les hommes et culturellement replié sur lui-même.
Sa poésie chantée en langue berbère a conquis un instituteur français, René Euloge, qui de passage à Azilal en 1927, découvre la belle poétesse sur le marché de la bourgade montagnarde. Afin de les sauver de l'oubli, Il recueillit alors ses poèmes emplis de sensualité et d'amour dans le but de les traduire et les présenter à un plus large public.
Ses poèmes sont inspirés par ses propres aventures sentimentales, ses joies et ses déceptions. La dureté de la vie montagnarde, les choses simples et quotidiennes de la vie composent également ses chants, tout comme la souffrance des femmes et la domination des hommes ainsi que la soumission à l'occupant français.
René Euloge recueillera et traduira du tachelit 120 des compositions de Mririda N'ayt Atiq jusquà ce que celle-ci disparaisse en 1946 reniée pas les siens pour ses mœurs dissolus et choquants aux yeux de ses contemporains montagnards. René Euloge apprendra par une courtisane de ses amies que la jeune femme avait quitté la région avec un ancien adjudant des Goums.
Depuis, nulle nouvelle de la jeune poétesse rebelle et libertine.