Najat Vallaud-Belkacem raconte ses 7 premiers mois de ministre

"C'est une journée étrange. J'espère évidemment que mon téléphone va sonner, mais je sais aussi ce qu'est la formation d'un exécutif pour l'avoir vécu à la ville de Lyon et à la Région : des logiques antinomiques peuvent être à l'oeuvre, rien n'est jamais assuré. C'est une journée très courte et très longue. Je l'ai passée avec des amis, à la terrasse de cafés. On se racontait des histoires drôles pour faire passer le temps, puis on a fini par toutes les épuiser. On voit alors passer Pierre Bellemare. On se met au défi d'aller le voir pour qu'il nous raconte des histoires. [rires] J'y vais, je ne sais pas s'il me reconnaît mais il accepte de nous rejoindre. Il est adorable. Et en plein milieu de son récit, le téléphone sonne : il est entre 15h30 et 16H. C'est l'assistante de François Hollande qui me met en attente : retentit la musique de l'Elysée. Comme je crains le canular, je le laisse longuement parler pour être sûr de reconnaître sa voix, mais c'est bien lui. A la fin de sa proposition il me demande si j'accepte. J'accepte évidemment. Jean-Marc Ayrault me rappelle quelques heures plus tard pour me confirmer les choses".

Le premier conseil des ministres

"La nuit est très courte. Les premières urgences tombent, notamment la passation de pouvoir avec Valérie Pécresse qui doit s'effectuer le matin même. La veille, on cherche son numéro. C'est finalement elle qui a la gentillesse de m'appeler. Durant notre entretien, elle me donne des conseils et m'explique la difficulté du job (de porte-parole du gouvernement, ndlr). Puis, dans l'après-midi, c'est le premier conseil des ministres. Nous arrivons à pied, une haie d'honneur se forme de passants qui nous applaudissent. Je ne peux pas vous dire que ça se passe comme ça tous les mercredis [rires]. A l'intérieur, c'est évidemment un moment très solennel. C'est dans l'attitude de gens côtoyés durant toute la campagne que l'on voit que les choses ont changé. Le Président nous appelle par l'intitulé de notre ministère. Toute le monde se vouvoie".

La suite de l'interview : http://www.lyoncapitale.fr/Journal/...kacem-raconte-ses-7-premiers-mois-de-ministre
 
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