"Numéro ou pas, si le collègue est en tort..." : les policiers divisés sur l'obligation de porter leur matricule

Les bavures existent et pas seulement chez les policiers
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Le matricule, c’est ce petit badge en tissu que le policier "scratche" sur son uniforme ou son brassard police et qui lui permet d’être identifié grâce à numéro à sept chiffres, le RIO ("référentiel des identités et de l'organisation", soit l’ensemble des matricules de sept chiffres qui identifient individuellement les agents sous l'autorité du ministère de l'Intérieur). Il est obligatoire depuis le 1er janvier 2014 mais dans les faits, les policiers sont loin de le porter systématiquement.
Or, depuis six ans, nous avons constaté à de nombreuses reprises lors de reportages en commissariat, sur la voie publique, lors de contrôle d’identité ou en maintien de l’ordre, que le port du matricule n’est pas la règle. Chaque jour, le policier choisit individuellement de porter ou non son matricule, selon son humeur ou le contexte des interventions... Parfois, le matricule est porté mais est, volontairement ou non, caché par un gilet tactique ou un vêtement. Certains, confie ainsi à franceinfo un CRS, ont même gratté les chiffres pour qu’ils soient illisibles. Aucune sanction n’a jamais été prononcée en France pour défaut de matricule : jusqu’ici, la hiérarchie n’en a jamais fait une priorité et ne souhaite pas se saisir du problème.
Déconsidéré par les policiers
Pour beaucoup de policiers de terrain, le RIO n’est pas enjeu de déontologie ni de transparence pour restaurer la confiance vis-à-vis du citoyen. C’est, pour eux, clairement une nouvelle façon de gêner leur travail, de les exposer à des poursuites judiciaires, fondées ou non. Voire, confie à franceinfo un policier de la BAC (brigade anti-criminalité), de servir de "cible" : le matricule, imprimé sur une bande réfléchissante, brille la nuit sur leur poitrine. Régis Debord, du syndicat Unsa-Police, CRS depuis vingt ans, résume le sentiment parmi ses collègues : "Numéro ou pas, si le collègue est en tort, il sera reconnu, indique-t-il. Certains collègues ne le mettent pas volontairement, peut-être parce qu’ils ont peur de déraper. On ne sait jamais comment un maintien de l’ordre va se passer."
On sait très bien que, parfois, les journées font 20 heures et qu’en fin de journée, il peut y avoir des dérapages… Régis Debordà franceinfo
Durant la crise des "gilets jaunes", l’IGPN - la police des polices – a identifié des policiers impliqués dans des violences présumées contre des manifestants grâce au matricule, mais le défaut de matricule a aussi empêché certains fonctionnaires d’être identifiés. La question n’est donc pas anecdotique mais le port obligatoire du matricule est très impopulaire parmi les syndicats. "On ne peut pas être défavorable au port du RIO, estime de son côté Denis Jacob, du syndicat d’Alternative police-CFDT, minoritaire sur la question. "Il faut que l’on puisse démontrer que le policier fait bien son travail et plus on sera transparents, mieux ce sera."
Cela part d’un rapprochement entre la police et la population : il y a une nécessité de transparence dans une société 2.0 où tout est tout de suite retransmis, sur les réseaux sociaux notamment.Denis J
acobà franceinfo
 
Remarque d'une personne sur Francetvinfo
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Si ces images n'étaient pas diffusées, certains n'auraient jamais obtenu de procès, ni de justice. Quand c'est parole contre parole on a tendance à croire le policier. Quand on voit qu'on peut se faire tuer lors d'un banal contrôle routier, c'est surréaliste. Je suppose que ce sénateur LR pense bien faire en lien avec l'attentat de Magnanville? Moi je suis plutôt pour que les forces de l'ordre portent TOUS des caméras avec le son pour que lorsqu'il y a litige, la justice ait toute l'histoire.

PS: Aux usa ils ont des caméras embarquées
 
C'est assez cocasse, la police, garante du maintient de l'ordre et de la loi se refuse à respecter cette même loi qu'ils n'hésitent pourtant pas à faire respecter aux citoyens lambda.
2 poids, 2 mesures ?

Verraient-on d'un bon œil, un automobiliste qui ne mettrait pas sa plaque d'immatriculation sous prétexte que durant une longue journée de travail, il ferait un excès de vitesse ?
 
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