Olivier Besancenot jugés pour séquestration

Le procès de 16 postiers dont Olivier Besancenot, poursuivis pour "séquestration" après l'occupation de la direction départementale de La Poste le 10 mai 2010, s'est ouvert lundi à Nanterre, où plusieurs personnalités de gauche doivent venir soutenir les prévenus.

Le procès a été suspendu entre 10h30 et 11H00 à la suite d'une alerte incendie qui a conduit à l'évacuation du tribunal de Nanterre. Il s'agissait d'un exercice demandé par la présidence du tribunal "afin de voir comment se passait une évacuation quand se tenaient plusieurs procès, dont un très médiatique avec beaucoup de public", a expliqué à l'AFP le président du tribunal, Jean-Michel Hayat.

Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, accusent les prévenus de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet "Facteurs d'avenir", prévoyant une restructuration de la distribution du courrier.

Le leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, présent à l'ouverture du procès, a affirmé à la presse, que ces accusations n'étaient qu'"une mise en scène débile".

"S'il y avait eu séquestration, on la revendiquerait aujourd'hui. La Poste a ciblé les principaux animateurs du mouvement de contestation. Nous ne sommes qu'un exemple parmi tant d'autres de salariés qui subissent la criminalisation de faits de grève", a ajouté M. Besancenot.

Pour soutenir les 16 postiers, poursuivis également pour "entrave à la liberté du travail", une tente et des drapeaux siglés du logo du syndicat SUD avaient été disposés lundi matin devant les grilles du tribunal de Nanterre et une vingtaine de personnes s'étaient rassemblées à proximité.

Une manifestation plus politique est prévue à 13H00 devant les grilles du tribunal de Nanterre. Plusieurs personnalités sont attendues, dont le porte-parole du PS Benoît Hamon, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, Nicolas Hulot, Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Mgr Jacques Gaillot et Annick Coupé (Solidaires).

"La gauche sociale et politique se sent concernée et je crois que c'est très important", a estimé M. Besancenot, ajoutant que Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche pour 2012, avait été invité à cette manifestation.

En raison du grand nombre de prévenus et de témoins (plus d'une quinzaine) que les parties comptent faire citer, la 17e chambre du tribunal a programmé l'audience sur quatre jours, les 20, 21, 22 et 27 juin.

Les 16 prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

http://www.lepoint.fr/societe/16-po...-pour-sequestration-20-06-2011-1343834_23.php
 
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