Un Etat fascisant s'installe de plus en plus sûrement en Turquie
Alors que le vice-président américain est en visite en Turquie, le politologue Cengiz Aktar dénonce "l'opinion internationale (qui) joue aujourd'hui aux trois singes : je ne vois pas, je n'entends pas et je n'en parle pas."
Le vice-président américain Joe Biden est en visite en Turquie. Une nouvelle fois, des voix s'élèvent pour réclamer qu'il aborde avec le président Erdogan la question des droits de l'homme de plus en plus gravement bafoués.
Comment expliquez-vous le silence de la communauté internationale face à l'absence de liberté de la presse, la répression policière ou la violence d'Etat dans le sud-est ?
- Il y aura plusieurs sujets sur la table lors de la visite du vice-président américain, que ce soit le déploiement d'une force turque en territoire irakien ou bien encore la dernière incursion en territoire syrien qui aurait eu pour but de poser des mines anti-personnelles ou encore les pourparlers à Chypre en vue de la création, enfin, d'un Etat fédéral de Chypre qui unifierait les deux entités.
Je ne sais pas à l'avance si la question des droits de l'homme sera abordée ou non. Mais jusque là, en effet, l'opinion internationale joue un peu aux trois singes : je ne vois pas, je n'entends pas et je n'en parle pas.
Surtout en Europe où le propos est, si je résume : "bien sûr il y a les droits de l'homme mais pour nous le plus important c'est le contrôle des flux migratoires". Mais ils rêvent !
Tout d'abord, il faut prendre en compte la règle d'or de la question migratoire : lorsque quelqu'un craint pour sa vie quelque part, il s'enfuit. Ce n'est pas la Turquie ou n'importe quel autre pays qui empêchera ces gens de s'en aller.
Il suffit de regarder les chiffres : près de 4.000 personnes sont mortes noyées cet automne et cela n'a pas dissuadé les autres de tenter de traverser la Méditerranée. Les 15 premiers jours de l'année, ils sont 31.224 réfugiés à avoir traversé contre 1.472 sur la même période l'année dernière. Ensuite, le trafic de réfugiés fait désormais partie de la côte égéenne.
Enfin, les réfugiés qui traversent aujourd'hui sont ceux qui viennent tout juste d'arriver en Turquie et transitent en 24 heures.
Que la Turquie n'ait pas de politique de réfugiés digne de ce nom ne change rien pour ces derniers.
N'est-ce pas justement vers une nouvelle politique vis-à-vis des réfugiés que les Européens souhaitent amener la Turquie, notamment grâce à des aides financières ?
article à lire jusqu'au bout...
la suite sur http://actualites.nouvelobs.com/mon...-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20160122
mam
Alors que le vice-président américain est en visite en Turquie, le politologue Cengiz Aktar dénonce "l'opinion internationale (qui) joue aujourd'hui aux trois singes : je ne vois pas, je n'entends pas et je n'en parle pas."
Le vice-président américain Joe Biden est en visite en Turquie. Une nouvelle fois, des voix s'élèvent pour réclamer qu'il aborde avec le président Erdogan la question des droits de l'homme de plus en plus gravement bafoués.
Comment expliquez-vous le silence de la communauté internationale face à l'absence de liberté de la presse, la répression policière ou la violence d'Etat dans le sud-est ?
- Il y aura plusieurs sujets sur la table lors de la visite du vice-président américain, que ce soit le déploiement d'une force turque en territoire irakien ou bien encore la dernière incursion en territoire syrien qui aurait eu pour but de poser des mines anti-personnelles ou encore les pourparlers à Chypre en vue de la création, enfin, d'un Etat fédéral de Chypre qui unifierait les deux entités.
Je ne sais pas à l'avance si la question des droits de l'homme sera abordée ou non. Mais jusque là, en effet, l'opinion internationale joue un peu aux trois singes : je ne vois pas, je n'entends pas et je n'en parle pas.
Surtout en Europe où le propos est, si je résume : "bien sûr il y a les droits de l'homme mais pour nous le plus important c'est le contrôle des flux migratoires". Mais ils rêvent !
Tout d'abord, il faut prendre en compte la règle d'or de la question migratoire : lorsque quelqu'un craint pour sa vie quelque part, il s'enfuit. Ce n'est pas la Turquie ou n'importe quel autre pays qui empêchera ces gens de s'en aller.
Il suffit de regarder les chiffres : près de 4.000 personnes sont mortes noyées cet automne et cela n'a pas dissuadé les autres de tenter de traverser la Méditerranée. Les 15 premiers jours de l'année, ils sont 31.224 réfugiés à avoir traversé contre 1.472 sur la même période l'année dernière. Ensuite, le trafic de réfugiés fait désormais partie de la côte égéenne.
Enfin, les réfugiés qui traversent aujourd'hui sont ceux qui viennent tout juste d'arriver en Turquie et transitent en 24 heures.
Que la Turquie n'ait pas de politique de réfugiés digne de ce nom ne change rien pour ces derniers.
N'est-ce pas justement vers une nouvelle politique vis-à-vis des réfugiés que les Européens souhaitent amener la Turquie, notamment grâce à des aides financières ?
article à lire jusqu'au bout...
la suite sur http://actualites.nouvelobs.com/mon...-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20160122
mam