Il y a au moins 3 masahif en Turquie qui sont censés être de la main de Othman, et il y en a plus de dix dans l'ensemble du monde islamique. Ce sont tous des faux, ils ne correspondent en rien aux données paléographiques du premier siècle de l'hégire, ni au rasm spécifique qu'ils sont censés posséder d'après les savants en ilm al-qira'at, par exemple al-Dani.
Parfois, l’attribution [au calife Othman] prend appui sur un colophon, mais dans d’autres cas, il s’agit juste de on-dit – comme pour la copie de Tashkent, par exemple. Par ailleurs, il devrait être noter qu’il n’est pas toujours clair de savoir si ces copies constituent le manuscrit de la main du calife – la copie qu’Othman est dit avoir lu pendant qu’il fut tué – ou l’un des masahif al-amsar, en d’autres termes, les copies qu’il envoya aux principales cités de son empire. Salah al-din al-Munajjid dévoua un chapitre de ses Dirasat à la question et vint à la conclusion que, en dépit de leur âge, ces copies n’étaient en rien liées à Othman ou à quiconque des personnes mentionnées. Plus récemment, Tayyar Altikulaç publia un facsimilé de trois de ces copies situées, l’une dans la Bibliothèque Topkapi Sarayi, l’autre dans le Muséum des Arts Islamiques et Turcs – aussi à Istanbul – et le troisième au Caire. Utilisant les informations fournies par les traités spécialisés dévoués au rasm uthmani, il a également conclu qu’aucune de ces trois copies ne pouvaient être celles de Othman, même si le nom du dernier apparaît dans le colophon de la copie du Muséum des Arts Islamiques et Turcs – laquelle copie est en fait une forgerie. Aussi loin que la copie personnelle de Othman est concernée, la question était en fait déjà résolue à une date ancienne par Malib b. Anas qui pouvait répondre, quand on l’interrogeait à ce sujet, que cette copie avait disparu.
DÉROCHE F., Qurʾans of the Umayyads. A First Overview, Brill, Leiden, 2014, coll. « Leiden Studies in Islam and Society », n° 1, p. 3.
Parce qu'une vidéo youtube est un argument en soi ?
Un peu de sérieux si tu veux débattre.
Je ne pose pas de question, en fait.
Sauf éventuellement à demander des précisions sur un argument adverse.
Ce qui est coranique et ce qui ne l'est pas est aussi décidé par l'homme.