François Fillon pourrait lâcher le navire. S'il est favorable à la déchéance de nationalité, l'ancien premier ministre émet une certaine réserve quant au procédé utilisé par le gouvernement de Manuel Valls. "Plus le temps passe, moins j'ai envie de voter cette réforme", glisse-t-il au micro de RTL. Selon lui, la modification de la Constitution est "de l'enfumage". "Il n'y a aucune raison d'inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution pour pouvoir déchoir les terroristes. La Constitution n'évoque pas la nationalité, c'est le Code civil, une loi suffirait" détaille-t-il.
Si certains évoquent un "symbole" dans ce projet de réforme, François Fillon rejette cette idée. "La Constitution c'est le texte sacré auquel on doit toucher avec le plus de précautions possibles", explique-t-il s'appuyant sur l'exemple des États-Unis. "Nous on n'arrête pas d'y toucher. Je pense qu'aujourd'hui c'est une erreur, demain on inscrira n'importe quoi dans la Constitution parce que l'opinion publique le souhaite, parce qu'il y a un courant général, parce qu'on fait de la communication", liste-t-il. Avant d'affirmer : "Je suis pour la déchéance de nationalité, je suis contre la modification de la Constitution".