Que la paix soit sur vous les bladinautes !
La semaine dernière, au cours d’une conversation avec une amie, la raison pour laquelle je matais les femmes m'est remonté à l’esprit.
Elle me parlait de son ami proche en me disant qu’elle le pensait homosexuel parce qu’il n’avait jamais rien tenté ni avec elle, ni avec ses amies. Et quand je lui ai demandé quelle aurait été sa réaction s’il avait tenté quelque chose, elle m’a répondu qu’elle l’aurait évidemment repoussé. Intrigué, je lui explique que peut-être avait-il senti qu’il n’avait aucune chance avec elle et que c’était pour cela qu’il n’avait rien tenté. Là, elle a rétorqué que ma théorie était bancale. En effet, en tant qu’homme hétérosexuel, il aurait fatalement à un moment ou à un autre tenté quelque chose. Tels étaient les hommes, selon elle.
En l'écoutant, je suis resté silencieux. C'est à ce moment précis que j'ai repensé à l'époque où une turque avait été embauchée depuis quelques mois dans ma boite. Elle travaillait dans un étage différent du mien et était la collègue d’un ami avec qui j’avais l’habitude de prendre un café en salle de pause. Tous les matins, vers 10h, je l’attendais sur le seuil de son bureau, un open space où il était assis face à la jolie turque, et quand il me voyait adossé à l’embrasure de la porte, il se levait et nous descendions en pause.
Parfois, il arrivait qu’il mettait du temps à me rejoindre parce qu’il écrivait un mail ou devait finir une tâche. Donc je restais quelques minutes à l’attendre en silence dans son bureau en le fixant du regard.
Les mois passèrent et mon ami a quitté la boite pour s’envoler vers d’autres cieux.
Un jour, alors que je revenais au bureau après la pause de midi, je croise les anciens collègues de mon ami. Parmi eux, il y’avait la jolie turque. L’un d’eux m’interpelle :
« Hey, comment va ? Tu as des nouvelles de Fouad* ? »
« Yes, il est bosse au Lux »
« L’enfoiré il doit palper là bas ! J’aurais aussi aimé partir d’ici mais ma femme m’en empêche ». Il avait dit ça en passant son bras autour de cou de la jolie turque avant de s’esclaffer. J’ai balancé ma tête en signe d’acquiescement, j’ai souri et je suis monté à mon bureau.
Quelques minutes plus tard, je reçois un message via le Skype du taf. C’était un prénom turc. Je clique sur l’onglet et je lis : « Va pas cafarder n’importe quoi. Je ne suis pas la femme de Damien ». J’ai tout de suite compris qu’il s’agissait de la jolie turque. J’ai répondu sur le champ :
« De un je m’en fous de ces histoires, de deux je savais qu’il rigolait »
« Je préfère être claire. Je sais comment ça se passe ici et comment une rumeur peut vite se répondre ».
« Lol, je suis pas de ce genre là. Je m’en fous des histoires des gens »
« Je ne sais même pas pourquoi il s’est permis de dire ça. Il voulait surement te rendre jaloux. Mais ça sert à rien vu que tu es gay ».
Là, mes amis, j’ai vu rouge ! Elle m’insultait au calme ! Quand je lui ai demandé des explications, elle m’avait dit avoir établi mon homosexualité parce que - tenez vous bien- lorsque j’allais chercher Fouad en pause, je ne la regardais jamais. Parce qu’aussi, lorsqu’on se croisait dans les couloirs du bâtiment, je ne la regardais pas. Et aussi parce que tout à l’heure, quand je les avais croisé en bas de l’immeuble, je n’avais discuté qu’avec Damien, sans jeter le moindre regard vers elle. Même quand il avait passé son bras autour de son cou.
J’étais, à l’époque sidéré ! Je peux vous l’assurer que cette histoire m’avait fait beaucoup réfléchir à l’époque. Donc voilà quel était le dilemme : soit on mate les femmes quitte à être taxé de pervers, soit on ne les regarde pas et on passe pour un homosexuel !
J’en ai passé des nuits blanches à imaginer toutes ces filles que je croisais autour de chez moi, dans le bus ou à la boulangerie et que j’évitais de regarder. Je me disais : « mais … si ça se trouve elle me pense gay ! Elle m’imagine … Oh Doux Jésus non ! ».
Bien des années après cette histoire, la conversation que je venais de tenir avec mon ami n’avait fait que valider mon choix : celui de mater les femmes !
Vous en pensez quoi ? Vous aussi les filles vous pensez que les mecs qui ne vous regardent pas sont des mateurs ? Et vous les gars ? Vous en pensez quoi ?
C'est triste mais j'imagine que j'en aurais peut-être inconsciemment déduit la même chose. Non pas que ce soit de ta faute mais au regard des habitudes que nous ont donné la plupart des hommes en fait. Ta collègue a certainement eu le même raisonnement, il ne faut pas lui en tenir rigueur. Mais j'avoue c'est violent écrit comme cela...Personnellement, j'en aurais déduit que je suis laide ou pas à son goût mais si tu nous dit qu'elle est très belle, ca a dû effectivement toucher son égo.
