Passionné ou nostalgique de l’allemagne nazie, un père condamné pour apologie de crime de guerre et

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Justice. Confronté au placement de son fils, un sexagénaire a crié des insanités, estimant que « le travail d’extermination » n’avait pas été achevé.

«Le travail d’extermination n’a pas été terminé en 1944 et il faudra le finir... Vous, la conseillère d’éducation, vous êtes comme une gardienne de camp...» et bien d’autres insanités : cela aurait été le discours, jamais formellement reconnu, de Patrick B., 65 ans, père d’un adolescent qui récemment a été placé par l’aide sociale à l’enfance. C’est pour protester contre ce placement que le père, passionné par la Seconde Guerre mondiale, aurait crié ces insultes mais il se défend de toute apologie de cette période sombre. Il a néanmoins été condamné à 1 000 € d’amende et à la confiscation de toutes ses armes (de guerre ou non) que les gendarmes avaient retrouvées à son domicile.

Son fils allait être placé

Les faits se sont déroulés devant le collège de Buchy, le 27 janvier dernier. Quelques jours auparavant, son fils l’avait menacé d’un cutter et l’aide sociale à l’enfance avait décidé de le placer, en l’absence de contact avec Patrick B. «J’ai appris la mesure le jour même, quelques minutes seulement avant son exécution, alors même que je ne m’y attendais pas», précise le prévenu aux cheveux blancs, dégarni et à la veste noire un peu usée. «C’est un peu inhumain quand même, vous ne trouvez pas?»

- «Mais avez-vous prononcé les phrases que l’on vous reproche?», demande le tribunal.

- «Des choses ont été dites, c’est vrai, mais je ne me souviens pas du phrasé exact. J’ai eu tort. J’étais haineux envers les gens de l’aide sociale à l’enfance.»

- «Mais, quand même, insiste le tribunal, dire qu’il faut exterminer des juifs, c’est pas de l’apologie de crime de guerre?»

- «Je ne suis pas coutumier du fait. Ça fait des années que je m’intéresse à la Seconde Guerre mondiale. J’ai travaillé dans un milieu très ouvert et je n’ai jamais eu de problème de racisme», dit cet ancien employé d’une société de transport public.

Le problème, c’est que non seulement il y a eu les paroles mais aussi les armes. En perquisition, les gendarmes ont retrouvé trois fusils à pompe, un revolver, deux carabines et un gomme-cogne. La plupart de ces armes étaient démunies d’autorisation.

La caisse restituée, pas les munitions ni les armes

- «Beaucoup d’armes, beaucoup d’impulsivité, et l’apologie d’un crime contre l’humanité», résume le procureur de la République qui réclame 500 € d’amende à l’encontre de cet «admirateur de l’Allemagne nazie». «Vous savez, il n’y a pas que moi qui sois passionné par la Seconde Guerre mondiale», se défend le prévenu, sans grand succès. Toutes les armes du collectionneur ont été saisies mais une caisse en bois d’époque lui sera restituée. «Sans les munitions, elle doit être rendue vide», martèle la présidente du tribunal en rendant son délibéré.

B.M.-C.

http://www.paris-normandie.fr/detai...-detention-d-armes-pres-de-rouen#.Vfftk9LtlBc
 
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