Historique
Il s'est formé le 10 mai 1973 à Zouérate (Mauritanie), dans le but de mettre fin à l'occupation espagnole du Sahara occidental[1]. Après l'annonce du départ des Espagnols, il s'est opposé à l'annexion du territoire par le Maroc et la Mauritanie. Il a annoncé en février 1976 la création de la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD). Après avoir contraint la Mauritanie à le reconnaître en 1979, il s'est ensuite opposé au seul Maroc, par une lutte armée, jusqu'au cessez-le-feu de 1991.
La RASD possède un gouvernement en exil, dont Mohamed Abdelaziz, né en août 1947 à Marrakech au Maroc, est le président. La RASD est membre de l'Union africaine, mais pas des Nations unies ou de la Ligue arabe. Elle est aujourd'hui reconnue par « près d'une quarantaine »[2] d'États, 32 selon le « portail du Sahara marocain »[3], pour la plupart en Afrique ou en Amérique latine.
Le Front Polisario est un successeur du Mouvement de libération du Sahara qui existait dans les années 1960, sous l'impulsion de Mohammed Bassiri, et dont le soulèvement fut écrasé par les troupes de Franco. Après sa création en 1973, sous la direction de son premier chef, El-Ouali Moustapha Sayed, le Front Polisario mena une série de coups de main en vain contre des objectifs militaires, que ce soit au Sahara occidental ou sur le territoire de la Mauritanie. En 1975, après le départ du Front Polisario pour Tindouf (Algérie), une mission de l'ONU reconnut sa légitimité, tandis que l'ancêtre de la Cour internationale de justice à la Haye arbitra en faveur de l'auto-détermination du peuple sahraoui.
Le Front Polisario signa un traité de paix avec la Mauritanie le 5 août 1979, par lequel Nouakchott reconnaissait la RASD, tout en abandonnant ses revendications territoriales. La Mauritanie se retira, mais le territoire qu'elle abandonna fut annexé par le Maroc.
Sahara Occidental, frontière des territoire contrôlés par le Polisario et le Maroc, près de Tifariti.Le Front Polisario revendique toujours ce territoire, même si le Maroc a réussi à contenir ses assauts, grâce à la construction d'un mur défensif, le Mur marocain, qui comprend des champs de mines, des palissades et de nombreux bunkers. Le Front Polisario contrôle en fait la partie du Sahara occidental qui se trouve à l'est de cette ligne de défense, qu'il appelle « zone libre » et que les Marocains appellent « zone tampon », et qui est quasiment inhabitée. La présence du Polisario dans cette zone est considérée illégale par le Maroc car selon les accord relatifs au cessez-le-feu qui ont été signés sous l'égide de la MINURSO du 6 septembre 1991 aucun contingent militaire ne doit circuler dans cette zone.
Près de Tindouf, le Front Polisario administre des camps de réfugiés sahraouis, mais il détenait également des centaines de prisonniers de guerre marocains, certains depuis plus de vingt-cinq ans. Ces prisonniers étaient les plus anciens captifs de guerre au monde. Le 17 août 2005, les 404 derniers prisonniers de guerre marocains ont été relâchés par le Front Polisario après des pressions internationales menées principalement par les États-Unis.
Le Front Polisario trouve ses principaux soutiens chez les rivaux traditionnels du Maroc dans le monde arabe, et auprès de certains pays du tiers monde et de certaines dictatures militaires. Sur le plan politique et militaire, les soutiens venaient notamment de l'Algérie, de la Libye (soutien interrompu) et de Cuba, d'organisations caritatives espagnoles et de mouvements de guérilla dans d'autres pays, notamment le Front de Libération pour l'Indépendance du Timor-Oriental, liens qui ont perduré après l'indépendance de ce territoire qui cherche à avoir des relations économiques avec le Maroc.
Au début des années 1980, la Libye retira son soutien au Front Polisario, après avoir formé une union politique éphémère avec le Maroc. Elle apportait de temps à autre un soutien du bout des lèvres à l'organisation sahraouie.
En 2004, l'Afrique du Sud a annoncé qu'elle reconnaissait officiellement la RASD, dix ans après que Nelson Mandela s'y était engagé après la chute de l'apartheid. L'Uruguay et l'Équateur firent de même en 2005, cependant le Tchad a retiré sa reconnaissance de la RASD le 18 mars 2006, tout comme le Cambodge le 8 août 2006, le Kenya en octobre 2006 , le Cap-Vert le 31/07/2007, et les Seychelles le 18/03/2008 . Plusieurs pays ont retiré leur reconnaissance de la RASD ces dernières années (Yougoslavie, Albanie , Madagascar , Équateur)..., ce qui réduit le nombre de pays la reconnaissant à 19 en novembre 2009.[réf. nécessaire]
source : Wikipédia.fr