Pillage de joueurs africains par les anciens pays colonisateurs

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Pillage de joueurs africains par les anciens pays colonisateurs

Par Rédaction Afrique

Les colonisateurs devraient se réjouir de ne pas être accusés du pillage des talents footballistiques du continent africain.

Joseph Opio / Twenty Ten

Les colonisateurs sont souvent accusés de dépouiller leurs colonies africaines de leurs ressources minières.Accusation vigoureusement rejetée par des pays comme la Grande Bretagne, la France et le Portugal.
Pourtant, ces colonisateurs devraient se réjouir de ne pas être accusés d'un faute plus grave – le pillage des talents footballistiques du continent africain. Accusation qu'ils auraient du mal à nier.

L'un des plus grands talents que l'Europe a enlevé à l'Afrique est sans doute Eusébio da Silva Ferreira, régulièrement cité parmi les grandes gloires du sport mondial. Né à Maputo en 1942, il fut aussitôt transféré au Portugal des que les colons découvrirent ses habiletés envoutantes. Le prodige n'a évidemment pas eu son mot à dire en la matière. Eusébio fut ainsi ravi au Mozambique en 1960. age alors de 18 ans.
Son billet d'avion a été l'investissement le plus lucratif que le Portugal ait jamais eu à faire.

La Panthère Noire, comme il était affectueusement connu, rejoignit l'équipe nationale portugaise moins d'un an après son arrivée et remporta la Coupe d'Europe des clubs avec Benfica l'année suivante. Au moment où le Mozambique devenait indépendant, Eusébio était couronné Meilleur joueur européen de l'année.

Un an après l'independance du Mozambique, ses compatriotes ne pouvaient que regarder la fusée Eusébio propulser le Portugal en demi-finales du Mondial 1966. Il était si précieux que les clubs européens s'alignaient avec des offres de contrat et faisaient de lui une fierté nationale. Antonio Oliveira Salazar, alors souverain du Portugal, s'était dépêché de le déclarer trésor national, interdit de vente hors des frontières portugaises.

Le Portugal et les autres puissances coloniales ont utilisé le colonialisme pour exporter illégalement les plus grands talents africains, mais la fin de l'ère coloniale n'a pas mis fin à cette pratique. Des preuves irréfutables existent et prouvent que ces puissances ont plutôt adopté de nouvelles méthodes, plus acceptables politiquement.

Au Mondial 2010, des joueurs qui devraient normalement faire partie des équipes africaines représentent des équipes européennes, après avoir changé de nationalité. Alors que Eusebio et ses semblables n'avaient pas eu de choix en la matière, actuellement, les joueurs africains qui choisissent de jouer pour des équipes européennes ont été attires par d'autres moyens. Dans les années 1990, lorsque les clubs européens ne pouvaient aligner qu'un nombre limité de joueurs hors l'Union, l'obtention d'une nationalité de l'Union européenne était devenu un objectif de carrière pour les joueurs d'origine africaine. Les passeports ainsi obtenus les rendaient infiniment plus attractifs aux yeux des recruteurs européens que leurs homologues non européens.

Il est bien entendu qu'avec ou sans passeport européen , choisir de représenter un pays européen aux dépens de l'Afrique est en-soi une décision prudente. Zinedine Zidane, le célèbre milieu de terrain, avait choisi la France sur l'Algérie. Il n'est pas certain que Zidane aurait atteint de tels sommets s'il était resté fidèle à ses racines Nord-africaines. La France, avec ses nombreuses ressources et l'absence de tracasseries logistiques et administratives qui caractérisent l'Afrique, est une plate-forme de lancement vers la gloire éternelle nettement plus sûre que l'Algérie.

La même logique est inversement applicable au cas de George Weah, qui s'est fait un nom en France avec l'Association sportive de Monaco, avant de partir pour le Milan AC. Pourtant, bien qu'ayant remporté une multitude de trophées, y compris le ballon d'or africain, européen et mondial, Weah a payé cher pour avoir repoussé les avances de la France. La Coupe du monde, la plus grande scène sportive de toutes, n'a jamais vu ses talents exceptionnels et le patrimoine du libérien en sera éternellement diminué.

De telles raisons illustrent clairement pourquoi les pays européens arrivent encore à attirer les talents africains malgré la fin du colonialisme. La force impériale du Portugal, de la France et compagnie a fait place à l'appât moderne sous forme de richesse économique.

Un aperçu des équipes présentes en Afrique du Sud condamne la France comme la plus effrontée des coupables. Représentant de l'Europe dans le groupe A, la France pourrait facilement passer pour une équipe africaine. Elle a presqu'autant de ressortissants africains que l'Afrique du Sud, représentante officielle de l'Afrique dans ce groupe.
 
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