tu fais quoi des gens qui ne veulent pas d'une totale égalité ?
ceux qui veulent se sentir prioritaire devant des gens avec lesquelles ils ne partagent rien
Je leur répond que si les autres font pareil, ils ne sont pas sortis du bourbier.
Si tout le monde se croit plus important que tout le monde, ça ne peut pas marcher, ça ne demande qu’un peu de bon sens pour le comprendre.
Cependant, c’est intéressant que tu relève ce type d’attente incohérente, parce que cette attente là est typique du populisme (tous pays confondus, pas seulement celui en france).
Au pire, cette attente ne peut fonctionner (et encore, si on appel ça fonctionner, voir plus bas), que si le groupe qui se croit supérieur aux autres est majoritaire dans la population. Et ce n’est pas le cas actuellement, parce que les blancs ne se croient pas tous supérieurs aux Maghrébins par exemple, ou encore les Chrétiens ne se croient pas tous supérieurs aux Musulmans, pour un autre exemple. Il ne suffit pas d’appartenir à ce groupe dont certains membres se croient supérieurs pour qu’il soit majoritaire, il faut aussi que tous ses membres ou un nombre suffisant, le croit.
Ça peut donner l’illusion de fonctionner, mais quand on a, comme en Hongrie, des gens qui travaillent pour un certain salaire et d’autres, considérés inférieurs ou non‑prioritaires, qui font le même travail pour un salaire 6 fois moindre, ça ne peut pas être stable pour toujours, ça crée des tensions (quand ce n’est pas du dumping social intramuros)
Tocqueville avait pressenti ce type de danger contre lequel la démocratie ne peut pas protéger, quand il a dit en gros « Le premier risque de la démocratie, c’est la tyrannie de la majorité ». Il faisait référence au risque d’une partie de la population qui se déciderait à devenir nuisible pour une autre partie de la population.
Pour reprendre ta question initiale, je dirais que c’est ça qui met la notion de civilisation moderne à l’épreuve, c’est là qu’on voit si les gens sont vraiment civilisés ou si ce n’est qu’un vernis d’apparence qui craque à la première occasion.