Face au printemps marocain, la presse espagnole ne se distingue pas toujours de ses homologues étrangers même si
le ton est souvent plus agressif.
Le journaliste et écrivain Ignacio Cembrero, connu au Maroc pour avoir interviewé, en 2005, le roi Med VI,
explique "l'intérêt orienté " que portent les journaux espagnoles au Maroc.
Extraits de son interview au magazine "Actuel"
question : Pourquoi la presse espagnole se focalise sur le roi au détriment des affaires intérieures ?
Réponse
Avec lancienne Constitution, et la nouvelle, le roi est linstitution la plus importante du pays. Cest le pivot, le centre de décision de
ce que vous appelez les affaires intérieures.
....
question : Pourquoi y a-t-il plus de 20 jourrnalistes espagnols au Maroc, soit le plus grand nombre de correspondants étrangers dans
le Royaume ?
Réponse
Le Maroc est un voisin important pour lEspagne. Qui plus est, cest le seul voisin avec lequel nous ayons de temps en temps
des problèmes.....
Les papiers sur le Maroc sont bien lus sur les journaux ou les pages web dinformation espagnoles.
question : Dans votre livre Voisins lointains, vous expliquez la nécessité duvrer pour un bon voisinage. Est-ce que la presse espagnole
en général, et vos articles en particulier, participent à cet effort ?
Réponse
Vous laissez entendre que mes articles sont critiques vis-à-vis de la réalité marocaine. Mais est-ce que vous pensez que mon journal
est tendre envers David Cameron, Nicolas Sarkozy ou, plus encore, Silvio Berlusconi dont nous avons publié des photos compromettantes ?
Avez-vous lu ce que racontaient les diplomates américains accrédités au Maroc dans les télégrammes quils envoyaient à Washington
en 2008 ou 2009 ? Ils sont encore sur le site de WikiLeaks et sur ceux dEl País ou du Monde.
Ils nétaient pas du tout tendres quand ils parlaient de la corruption, des magouilles électorales, des défaillances de la justice ou
de la liberté de la presse au Maroc...
....
Mon rôle nest pas duvrer pour un bon voisinage. Cest le rôle des diplomates , des hommes politiques, des hommes daffaires, etc.
Le rôle des journalistes nest pas non plus de raconter que les trains arrivent à lheure. Les bonnes nouvelles nont, sauf quelques
rares exceptions, aucun intérêt. Le rôle des journalistes est, en revanche, de raconter que les trains ont du retard, pourquoi, à qui cela cause
préjudice et quelles mesures vont être prises pour quils soient ponctuels.
Cest cela informer.
Sil y a 9 millions de Marocains qui ont voté au référendum constitutionnel et que le nombre dadultes en âge de voter est de 22 millions de personnes,
on peut difficilement dire que la participation a été de 73% comme laffirme le ministère de lIntérieur, non ?
La participation doit se calculer sur le nombre dadultes en âge de voter et non pas en fonction du nombre de cartes délecteur distribuées.
Eh bien, quand on est journaliste, il faut rappeler ces chiffres-là, que cela uvre ou pas au bon voisinage dont vous parlez.
Cela étant dit, mes observations critiques ne sadressent quau système politique marocain et, en aucun cas, à un pays ou à un peuple que jaime,
et où je me sens comme chez moi.
Source :
http://www.actuel.ma/Dossier/Interview_Pourquoi_serions-nous_differents/645.html
le ton est souvent plus agressif.
Le journaliste et écrivain Ignacio Cembrero, connu au Maroc pour avoir interviewé, en 2005, le roi Med VI,
explique "l'intérêt orienté " que portent les journaux espagnoles au Maroc.
Extraits de son interview au magazine "Actuel"
question : Pourquoi la presse espagnole se focalise sur le roi au détriment des affaires intérieures ?
Réponse
Avec lancienne Constitution, et la nouvelle, le roi est linstitution la plus importante du pays. Cest le pivot, le centre de décision de
ce que vous appelez les affaires intérieures.
....
question : Pourquoi y a-t-il plus de 20 jourrnalistes espagnols au Maroc, soit le plus grand nombre de correspondants étrangers dans
le Royaume ?
Réponse
Le Maroc est un voisin important pour lEspagne. Qui plus est, cest le seul voisin avec lequel nous ayons de temps en temps
des problèmes.....
Les papiers sur le Maroc sont bien lus sur les journaux ou les pages web dinformation espagnoles.
question : Dans votre livre Voisins lointains, vous expliquez la nécessité duvrer pour un bon voisinage. Est-ce que la presse espagnole
en général, et vos articles en particulier, participent à cet effort ?
Réponse
Vous laissez entendre que mes articles sont critiques vis-à-vis de la réalité marocaine. Mais est-ce que vous pensez que mon journal
est tendre envers David Cameron, Nicolas Sarkozy ou, plus encore, Silvio Berlusconi dont nous avons publié des photos compromettantes ?
Avez-vous lu ce que racontaient les diplomates américains accrédités au Maroc dans les télégrammes quils envoyaient à Washington
en 2008 ou 2009 ? Ils sont encore sur le site de WikiLeaks et sur ceux dEl País ou du Monde.
Ils nétaient pas du tout tendres quand ils parlaient de la corruption, des magouilles électorales, des défaillances de la justice ou
de la liberté de la presse au Maroc...
....
Mon rôle nest pas duvrer pour un bon voisinage. Cest le rôle des diplomates , des hommes politiques, des hommes daffaires, etc.
Le rôle des journalistes nest pas non plus de raconter que les trains arrivent à lheure. Les bonnes nouvelles nont, sauf quelques
rares exceptions, aucun intérêt. Le rôle des journalistes est, en revanche, de raconter que les trains ont du retard, pourquoi, à qui cela cause
préjudice et quelles mesures vont être prises pour quils soient ponctuels.
Cest cela informer.
Sil y a 9 millions de Marocains qui ont voté au référendum constitutionnel et que le nombre dadultes en âge de voter est de 22 millions de personnes,
on peut difficilement dire que la participation a été de 73% comme laffirme le ministère de lIntérieur, non ?
La participation doit se calculer sur le nombre dadultes en âge de voter et non pas en fonction du nombre de cartes délecteur distribuées.
Eh bien, quand on est journaliste, il faut rappeler ces chiffres-là, que cela uvre ou pas au bon voisinage dont vous parlez.
Cela étant dit, mes observations critiques ne sadressent quau système politique marocain et, en aucun cas, à un pays ou à un peuple que jaime,
et où je me sens comme chez moi.
Source :
http://www.actuel.ma/Dossier/Interview_Pourquoi_serions-nous_differents/645.html