Sharmine NARWANI
Les ennemis d’ISIS ne sont pas à la fête. L’État islamique a réussi un parfait tour du chapeau* en envahissant la ville stratégique de Ramadi, dans la province irakienne à majorité sunnite d’Anbar, en occupant Palmyre, le joyau historique de la Syrie, et en prenant Al-Tanf, le dernier point de passage frontalier avec l’Irak.
La « coalition » multinationale menée par les Américains et créée en août dernier pour contrecarrer l’avancée de l’État islamique (EI, anciennement ISIS) en Syrie et en Irak ... n’a rien fait.
Bagdad et Washington s’accusent donc maintenant mutuellement de dormir au travail.
Le Secrétaire américain à la Défense, Ash Carter, a décoché le premier coup bas, dimanche, dans une interview à CNN : « Ce qui est arrivé est apparemment que les soldats irakiens n’ont montré aucune volonté de se battre. Ils étaient beaucoup plus nombreux que les assaillants. Et donc je crois... que le problème, c’est la volonté des Irakiens de se battre et de se défendre ».
Carter doit avoir oublié que les Irakiens ont réussi à empêcher ISIS d’entrer à Ramadi pendant près de 18 mois. Il a aussi oublié que ce sont les Irakiens qui ont défendu et/ou repris Amerli, Suleiman Beg, Tuz Khurmatu, Jurf al-Sakhar, Jalula, Saadiyah, Khanaqin, Muqdadiyah, Baquba, Udhaim Dam, Tharthar Dam, Habbaniyah, Haditha, Al-Baghdadi, le barrage de Mossoul, Mont Sinjar, Zoumar, Erbil, Gwer, Makhmur, des dizaines de villages chrétiens dans les plaines de Ninive, Tikrit, Samarra, Balad, Dhuluiya, Doujaïl, Ishaqi, Al-Alam, Al-Dour, Albu Ajil, Awja, Al- Mutassim, Mukayshifa, Ajil et les champs pétrolifères d’Alas, les montagnes Hamrin, la raffinerie de pétrole de Baiji, des dizaines de villages dans les provinces de Salaheddine, Diyala, Kirkouk, Anbar et Babil - et la capitale, Bagdad.
Les Irakiens ont rétorqué. Hakim al-Zamili, un important membre du parlement, a imputé la responsabilité de la chute de Ramadi aux États-Unis qui n’ont pas fourni « l’équipement, les armes et le soutien aérien nécessaires » aux troupes.
Le Vice-premier ministre Saleh Mutlaq, qui est un sunnite originaire de la province d’Anbar, a déclaré que l’action des Américains était déficiente dans tous les domaines : « Les frappes aériennes de la coalition sont insuffisantes pour éliminer l’EI ». Et il a ajouté que la politique américaine de recruter des tribus sunnites pour la guerre, venait « trop tard » - que c’était « important, mais pas suffisant. » En matière d’euphémisme, on ne peut pas mieux faire.
L’objectif annoncé depuis longtemps par Washington, consistant à réunir une force de combat sunnite triée sur le volet - ou son équivalent sous la forme d’une garde nationale - a toujours servi d’alibi pour leur éviter d’affronter les réalités.
Une chose que nous avons apprise au fur et à mesure qu’EI prenait des petites et des grandes villes sunnites, est que le groupe extrémiste se targue d’avoir des cellules dormantes et des alliés à l’intérieur de ces zones. Les tribus comme les familles sunnites sont divisées sur la question du soutien à l’EI. Et les assaillants veillent à ce que tout le monde se soumette en terrorisant les populations par tous les moyens. Donc, la probabilité de la formation imminente d’une importante force de combat sunnite, bien formée et bien équipée est à peu près nulle.
Toute aussi nulle est la probabilité que la coalition aérienne menée par les USA parvienne à paralyser l’État islamique. Washington a opéré moins de frappes en Syrie et en Irak, en neuf mois, qu’Israël pendant son opération-éclair de trois semaines à Gaza, en 2008-09.
Où étaient les bombardiers américains quand Ramadi et Palmyre sont tombées ? Et pourquoi l’US Air Force ne semble s’engager sérieusement que lorsque leurs alliés kurdes sont menacés - comme à Kobani (Ain al-Arab en Syrie et à Erbil en Irak ?
Les calculs des États-Unis concernant la Syrie et l’Irak...............
http://www.legrandsoir.info/pour-ba...-la-coalition-dirigee-par-les-etats-unis.html
http://rt.com/op-edge/262393-isis-us-coalition-syria-iraq/
Les ennemis d’ISIS ne sont pas à la fête. L’État islamique a réussi un parfait tour du chapeau* en envahissant la ville stratégique de Ramadi, dans la province irakienne à majorité sunnite d’Anbar, en occupant Palmyre, le joyau historique de la Syrie, et en prenant Al-Tanf, le dernier point de passage frontalier avec l’Irak.
La « coalition » multinationale menée par les Américains et créée en août dernier pour contrecarrer l’avancée de l’État islamique (EI, anciennement ISIS) en Syrie et en Irak ... n’a rien fait.
Bagdad et Washington s’accusent donc maintenant mutuellement de dormir au travail.
Le Secrétaire américain à la Défense, Ash Carter, a décoché le premier coup bas, dimanche, dans une interview à CNN : « Ce qui est arrivé est apparemment que les soldats irakiens n’ont montré aucune volonté de se battre. Ils étaient beaucoup plus nombreux que les assaillants. Et donc je crois... que le problème, c’est la volonté des Irakiens de se battre et de se défendre ».
Carter doit avoir oublié que les Irakiens ont réussi à empêcher ISIS d’entrer à Ramadi pendant près de 18 mois. Il a aussi oublié que ce sont les Irakiens qui ont défendu et/ou repris Amerli, Suleiman Beg, Tuz Khurmatu, Jurf al-Sakhar, Jalula, Saadiyah, Khanaqin, Muqdadiyah, Baquba, Udhaim Dam, Tharthar Dam, Habbaniyah, Haditha, Al-Baghdadi, le barrage de Mossoul, Mont Sinjar, Zoumar, Erbil, Gwer, Makhmur, des dizaines de villages chrétiens dans les plaines de Ninive, Tikrit, Samarra, Balad, Dhuluiya, Doujaïl, Ishaqi, Al-Alam, Al-Dour, Albu Ajil, Awja, Al- Mutassim, Mukayshifa, Ajil et les champs pétrolifères d’Alas, les montagnes Hamrin, la raffinerie de pétrole de Baiji, des dizaines de villages dans les provinces de Salaheddine, Diyala, Kirkouk, Anbar et Babil - et la capitale, Bagdad.
Les Irakiens ont rétorqué. Hakim al-Zamili, un important membre du parlement, a imputé la responsabilité de la chute de Ramadi aux États-Unis qui n’ont pas fourni « l’équipement, les armes et le soutien aérien nécessaires » aux troupes.
Le Vice-premier ministre Saleh Mutlaq, qui est un sunnite originaire de la province d’Anbar, a déclaré que l’action des Américains était déficiente dans tous les domaines : « Les frappes aériennes de la coalition sont insuffisantes pour éliminer l’EI ». Et il a ajouté que la politique américaine de recruter des tribus sunnites pour la guerre, venait « trop tard » - que c’était « important, mais pas suffisant. » En matière d’euphémisme, on ne peut pas mieux faire.
L’objectif annoncé depuis longtemps par Washington, consistant à réunir une force de combat sunnite triée sur le volet - ou son équivalent sous la forme d’une garde nationale - a toujours servi d’alibi pour leur éviter d’affronter les réalités.
Une chose que nous avons apprise au fur et à mesure qu’EI prenait des petites et des grandes villes sunnites, est que le groupe extrémiste se targue d’avoir des cellules dormantes et des alliés à l’intérieur de ces zones. Les tribus comme les familles sunnites sont divisées sur la question du soutien à l’EI. Et les assaillants veillent à ce que tout le monde se soumette en terrorisant les populations par tous les moyens. Donc, la probabilité de la formation imminente d’une importante force de combat sunnite, bien formée et bien équipée est à peu près nulle.
Toute aussi nulle est la probabilité que la coalition aérienne menée par les USA parvienne à paralyser l’État islamique. Washington a opéré moins de frappes en Syrie et en Irak, en neuf mois, qu’Israël pendant son opération-éclair de trois semaines à Gaza, en 2008-09.
Où étaient les bombardiers américains quand Ramadi et Palmyre sont tombées ? Et pourquoi l’US Air Force ne semble s’engager sérieusement que lorsque leurs alliés kurdes sont menacés - comme à Kobani (Ain al-Arab en Syrie et à Erbil en Irak ?
Les calculs des États-Unis concernant la Syrie et l’Irak...............
http://www.legrandsoir.info/pour-ba...-la-coalition-dirigee-par-les-etats-unis.html
http://rt.com/op-edge/262393-isis-us-coalition-syria-iraq/