Oumshyrine
TANJA AL 3ALYA
Pourquoi il n’y a aucun « Israélien » dans l’Etat juif
« Imaginez le tollé dans les communautés juives aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, si les autorités essayaient de classer leurs citoyens en tant que "juifs" ou "chrétiens" ».
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Jonathan Cook
Lundi 12 Avril 2010
L’inscription de la nationalité (juive, arabe, bouddhiste...) sur la carte d’identité des Israéliens facilite la discrimination à l’encontre des citoyens arabes Des citoyens classés comme nationaux juifs ou nationaux arabes
Un groupe de juifs et d’arabes se bat devant les tribunaux israéliens pour que chacun soit reconnu en tant qu’ « Israélien », une nationalité qui leur est aujourd’hui refusée dans un dossier que les officiels voient comme une menace pour leur statut autoproclamé d’Etat juif.
Israël a refusé de reconnaître une nationalité israélienne à l’instauration du pays en 1948, faisant ainsi une distinction inaccoutumée entre « citoyenneté » et « nationalité ». Même si tous les Israéliens sont qualifiés « citoyens d’Israël », l’Etat, lui, est défini comme appartenant à la « nation juive », c’est-à-dire non seulement aux 5,6 millions de juifs israéliens mais encore aux plus de 7 millions de juifs de la diaspora.
Selon certains critiques, le statut spécial de nationalité juive est un moyen pour saper les droits de citoyenneté des non juifs en Israël, spécialement pour le cinquième de la population qui est arabe. Quelque 30 lois en Israël privilégient spécifiquement les juifs, notamment dans les domaines des droits relatifs à l’immigration, à la naturalisation, à l’accès à la terre et à l’emploi.
Les dirigeants arabes dénoncent aussi depuis longtemps le fait que l’indication de la nationalité « arabe » sur les cartes d’identité facilite le ciblage par la police et les fonctionnaires des citoyens arabes pour leur imposer un traitement plus sévère.
Le ministère de l’Intérieur a adopté plus de 130 nationalités possibles pour les citoyens israéliens, la plupart d’entre elles étant définies en des termes religieux ou ethniques, « juif » et « arabe » étant les principales.
Le dossier juridique du groupe est arrivé devant la Cour suprême après qu’ils aient été déboutés par un juge de district il y a deux ans, lequel a suivi la position de l’Etat à savoir qu’il n’existe pas de nation israélienne.
Pour le dirigeant de la campagne pour la nationalité israélienne, Uzi Ornan, professeur de linguistique en retraite, « Il est absurde qu’Israël, qui reconnaît des dizaines de nationalités différentes, refuse de reconnaître celle-là même que le pays est censé représenter. »