oldboy
doumta mountadah wa himah
La politique algérienne au Sahel trouve aussi son origine dans la situation intérieure en Algérie.
En effet. Alger, confronté à la présence de groupes djihadistes depuis de nombreuses années a tout fait pour les éloigner le plus possible de la capitale. Aqmi, héritier du Groupe salafiste pour la prédication et le combat -GSPC, est principalement composé d'Algériens, et les chefs des trois brigades sont Algériens. Le groupe terroriste a progressivement été repoussé vers le sud, dans le désert. La présence de la branche maghrébine d'Al Qaïda dans le nord du Mali est le résultat de cette politique d'endiguement. C'était d'ailleurs le principal reproche que faisait à l'Algérie l'ancien président malien Amadou Toumani Touré, renversé en mars par un coup d'Etat. Il estimait que la menace d'Aqmi, qui a fait de l'Adrar des Ifoghas dans le nord du Mali sa base de repli, était l'exportation du terrorisme algérien vers son pays parle voisin du nord.
Comment se positionne Alger face aux derniers développements au Mali ?
La priorité pour l'Algérie est d'éviter une intervention militaire étrangère occidentale (ou pilotée par les Occidentaux) dans ce qu'elle considère comme son arrière-cour. Pour l'empêcher, Alger s'est posé la question du choix de ses interlocuteurs. Il était pour eux hors de question de soutenir le MNLA qui revendique l'indépendance de l'Azawad, la région peuplée par les Touaregs au Mali par crainte donc, de contagion. Il est bien évidemment exclu pour Alger de soutenir Aqmi et le Mujao, filiales d'Al Qaïda que les généraux ont tout fait pour bouter hors de leurs frontières. La seule figure fréquentable est donc Ansar Eddine, dont le dirigeant, Iyad Ag Ghali, est un chef historique du mouvement touareg, qui désormais ne revendique plus l'indépendance de la région touareg.
Mais ce sont aussi des islamistes...
En parallèle, la prise de contrôle de cette région par Ansar Eddine, pourrait aboutir à la création d'un havre pour Aqmi, un peu comme les Talibans entre 1996 et 2001 ont offert une terre d'asile à Al Qaïda en Afghanistan, moyennant quelques exigences formulées aux héritiers de Ben Laden. Ansar Eddine pourrait imposer sa loi et faire régner un ordre relatif. Il l'a déjà en partie fait en demandant à Aqmi d'arrêter les enlèvements sur le territoire qu'il contrôle, et en obtenant du Mujao qu'il libère des touristes occidentaux. Pour les Algériens, Ansar Eddine deviendrait donc un partenaire "gérable", avec qui l'on peut négocier. Une intervention étrangère en revanche, risquerait, du point de vue algérien, de nuire à l'installation progressive de cet équilibre des forces et d'aboutir à une évolution "à la somalienne" de la région.
http://www.lexpress.fr/actualite/mo...ur-les-islamistes-d-ansar-eddine_1134319.html
En effet. Alger, confronté à la présence de groupes djihadistes depuis de nombreuses années a tout fait pour les éloigner le plus possible de la capitale. Aqmi, héritier du Groupe salafiste pour la prédication et le combat -GSPC, est principalement composé d'Algériens, et les chefs des trois brigades sont Algériens. Le groupe terroriste a progressivement été repoussé vers le sud, dans le désert. La présence de la branche maghrébine d'Al Qaïda dans le nord du Mali est le résultat de cette politique d'endiguement. C'était d'ailleurs le principal reproche que faisait à l'Algérie l'ancien président malien Amadou Toumani Touré, renversé en mars par un coup d'Etat. Il estimait que la menace d'Aqmi, qui a fait de l'Adrar des Ifoghas dans le nord du Mali sa base de repli, était l'exportation du terrorisme algérien vers son pays parle voisin du nord.
Comment se positionne Alger face aux derniers développements au Mali ?
La priorité pour l'Algérie est d'éviter une intervention militaire étrangère occidentale (ou pilotée par les Occidentaux) dans ce qu'elle considère comme son arrière-cour. Pour l'empêcher, Alger s'est posé la question du choix de ses interlocuteurs. Il était pour eux hors de question de soutenir le MNLA qui revendique l'indépendance de l'Azawad, la région peuplée par les Touaregs au Mali par crainte donc, de contagion. Il est bien évidemment exclu pour Alger de soutenir Aqmi et le Mujao, filiales d'Al Qaïda que les généraux ont tout fait pour bouter hors de leurs frontières. La seule figure fréquentable est donc Ansar Eddine, dont le dirigeant, Iyad Ag Ghali, est un chef historique du mouvement touareg, qui désormais ne revendique plus l'indépendance de la région touareg.
Mais ce sont aussi des islamistes...
En parallèle, la prise de contrôle de cette région par Ansar Eddine, pourrait aboutir à la création d'un havre pour Aqmi, un peu comme les Talibans entre 1996 et 2001 ont offert une terre d'asile à Al Qaïda en Afghanistan, moyennant quelques exigences formulées aux héritiers de Ben Laden. Ansar Eddine pourrait imposer sa loi et faire régner un ordre relatif. Il l'a déjà en partie fait en demandant à Aqmi d'arrêter les enlèvements sur le territoire qu'il contrôle, et en obtenant du Mujao qu'il libère des touristes occidentaux. Pour les Algériens, Ansar Eddine deviendrait donc un partenaire "gérable", avec qui l'on peut négocier. Une intervention étrangère en revanche, risquerait, du point de vue algérien, de nuire à l'installation progressive de cet équilibre des forces et d'aboutir à une évolution "à la somalienne" de la région.
http://www.lexpress.fr/actualite/mo...ur-les-islamistes-d-ansar-eddine_1134319.html