Depuis 1965 et les premières élections présidentielles de la Cinquième République, seulement 12 femmes ont été candidates au plus haut poste de l'État, contre 58 de leurs concurrents masculins... et avec le résultat que l'on connaît.
Mais où sont les présidentes de la République, Premières ministres ou présidentes de l'Assemblée nationale? Malgré les nombreuses lois paritaires et les efforts des derniers gouvernements pour donner plus de place aux femmes dans la vie politique, le temps semble encore long pour celles et ceux qui souhaitent élire une femme pour nous gouverner. Selon des spécialistes du sujet, comme Christèle Lagier, maîtresse de conférences à l'Université d'Avignon, «la féminisation est évidente mais la politique reste un domaine profondément masculin».
«Plus on monte dans les sphères politiques et de pouvoir, plus on se rend compte que le nombre de femmes diminue», analyse Christèle Lagier. Dans les partis politiques, à l'Assemblée nationale, ou au Sénat, plus les postes sont élevés, moins les femmes sont présentes.
«La présidence de la République a échappé à la question de la parité», estime Sandrine Lévêque, professeure de sciences politiques à Sciences Po Lille et chercheuse au Ceraps. La question ne s'est même jamais posée, alors que de nombreuses lois, comme celle du 6 juin 2000, imposent une parité dans des scrutins à liste. Inimaginable, une femme présidente?
Peut-être, puisque ce «rôle a été construit par et pour les hommes», remarque Sandrine Lévêque. Cette fonction a été taillée sur mesure pour le général de Gaulle, un militaire à la figure protectrice, père de la patrie, ce qui «rend particulièrement difficile qu'une femme puisse l'incarner». Dur de se mettre dans les chaussures du général quand la France a bien changé et que la fonction présidentielle a évolué avec elle.
Pourtant, une douzaine d'aventurières de la politique française ont tenté l'expérience de la candidature au plus haut poste de l'État. Et certaines plusieurs fois, comme la première à se présenter en 1974, Arlette Laguiller, qui renouvellera sa candidature à chaque suffrage jusqu'en 2007. Pourquoi Madame Laguiller –dont le positionnement politique, avouons-le, ne lui facilite pas la tâche– et les onze autres n'ont-elles pas eu de succès? Pourquoi seulement deux, Ségolène Royal et Marine Le Pen (respectivement en 2007 et 2017) ont-elles atteint le second tour?
Pourquoi n'a-t-on jamais eu de femme présidente de la République en France?
Depuis 1965 et les premières élections présidentielles de la Cinquième République, seulement 12 femmes ont été candidates au plus haut poste de l'État, contre 58 de leurs concurrents masculins... et avec le résultat que l'on connaît.
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