source : Le Nouvel Observateur
Cest ce que titre Le Journal du Dimanche, qui observe sur une page qu« interdisant les injections létales pour des bébés nés avec des lésions cérébrales, la loi Leonetti a ouvert la porte à une pratique rare mais controversée : larrêt de toute alimentation ». Le journal explique que le sociologue Philippe Bataille « brise ce tabou » dans un « livre coup de poing » (« A la vie, à la mort », Ed. Autrement). Le Journal du Dimanche relève ainsi qu« avant la loi de 2005, il arrivait que leuthanasie au berceau soit pratiquée, en toute illégalité, sur de grands prématurés ou des enfants nés à terme souffrant de troubles neurologiques irréversibles ». Le journal indique que « la loi Leonetti a souhaité mettre un terme à ces petits arrangements avec la mort : sil nest pas exclu, de lavis de nombreux professionnels, que des euthanasies sauvages surviennent encore, elles seraient aujourdhui exceptionnelles. Car, tout en gravant dans le marbre linterdit de leuthanasie, le texte législatif a aussi autorisé larrêt des traitements, lorsquil ny a plus despoir de guérison ». « Mais un enfant au cerveau lésé peut parfois respirer seul et survivre des mois dans un état végétatif. Cest dans ces circonstances rares et dramatiques [ ] que les médecins en viennent à la moins pire des solutions : débrancher les sondes alimentant le bébé », note lhebdomadaire. Le Journal du Dimanche constate cependant que « si lenfant ne souffre pas (ses douleurs sont calmées par des médicaments), quelques couples ont confié au sociologue Philippe Bataille navoir pas compris pourquoi il leur a fallu traverser cette longue agonie. Les médecins constatent que les morts consécutives aux arrêts dalimentation sont lentes : rarement moins dune journée, une petite semaine en moyenne, trois semaines dans un cas qui a choqué les équipes ». Le Pr Philippe Hubert, chef du service de réanimation pédiatrique et néonatale de lhôpital Necker-Enfants malades (Paris), remarque qu« il y a débat au sein de la communauté soignante autour de larrêt de lalimentation artificielle. [ ] On a fait quelques arrêts dalimentation artificielle. Mais léquipe sest parfois retrouvée scindée en deux. Pour certains, cest tout simplement inhumain. Faut-il coûte que coûte respecter la loi au risque darriver à des situations épouvantables ou la transgresser ? ». Le Dr Jean-François Magny (hôpital Necker) déclare que « comme pour le cas dun adulte en phase terminale de cancer, cela sinscrit dans le cadre dun projet de soins palliatifs qui sont empreints dhumanité. Cela naugmente pas la souffrance psychique des parents qui, de toute façon, est immense ». Philippe Bataille estime pour sa part qu« il faut que la médecine entière sapproprie ce débat sur la mort. On ne peut pas se contenter de laisser à la société le soin de fixer les bornages éthiques. La distinction légale/illégale na parfois aucun sens. Que les cancérologues, les médecins généralistes écoutent mieux leurs patients ». Le Journal du Dimanche sinterroge : « Peut-on trouver une autre voie ? La réflexion sur la fin de vie menée par le Pr Didier Sicard [ ] esquissera peut-être des pistes pour débrouiller un casse-tête éthique très complexe ».
Cest ce que titre Le Journal du Dimanche, qui observe sur une page qu« interdisant les injections létales pour des bébés nés avec des lésions cérébrales, la loi Leonetti a ouvert la porte à une pratique rare mais controversée : larrêt de toute alimentation ». Le journal explique que le sociologue Philippe Bataille « brise ce tabou » dans un « livre coup de poing » (« A la vie, à la mort », Ed. Autrement). Le Journal du Dimanche relève ainsi qu« avant la loi de 2005, il arrivait que leuthanasie au berceau soit pratiquée, en toute illégalité, sur de grands prématurés ou des enfants nés à terme souffrant de troubles neurologiques irréversibles ». Le journal indique que « la loi Leonetti a souhaité mettre un terme à ces petits arrangements avec la mort : sil nest pas exclu, de lavis de nombreux professionnels, que des euthanasies sauvages surviennent encore, elles seraient aujourdhui exceptionnelles. Car, tout en gravant dans le marbre linterdit de leuthanasie, le texte législatif a aussi autorisé larrêt des traitements, lorsquil ny a plus despoir de guérison ». « Mais un enfant au cerveau lésé peut parfois respirer seul et survivre des mois dans un état végétatif. Cest dans ces circonstances rares et dramatiques [ ] que les médecins en viennent à la moins pire des solutions : débrancher les sondes alimentant le bébé », note lhebdomadaire. Le Journal du Dimanche constate cependant que « si lenfant ne souffre pas (ses douleurs sont calmées par des médicaments), quelques couples ont confié au sociologue Philippe Bataille navoir pas compris pourquoi il leur a fallu traverser cette longue agonie. Les médecins constatent que les morts consécutives aux arrêts dalimentation sont lentes : rarement moins dune journée, une petite semaine en moyenne, trois semaines dans un cas qui a choqué les équipes ». Le Pr Philippe Hubert, chef du service de réanimation pédiatrique et néonatale de lhôpital Necker-Enfants malades (Paris), remarque qu« il y a débat au sein de la communauté soignante autour de larrêt de lalimentation artificielle. [ ] On a fait quelques arrêts dalimentation artificielle. Mais léquipe sest parfois retrouvée scindée en deux. Pour certains, cest tout simplement inhumain. Faut-il coûte que coûte respecter la loi au risque darriver à des situations épouvantables ou la transgresser ? ». Le Dr Jean-François Magny (hôpital Necker) déclare que « comme pour le cas dun adulte en phase terminale de cancer, cela sinscrit dans le cadre dun projet de soins palliatifs qui sont empreints dhumanité. Cela naugmente pas la souffrance psychique des parents qui, de toute façon, est immense ». Philippe Bataille estime pour sa part qu« il faut que la médecine entière sapproprie ce débat sur la mort. On ne peut pas se contenter de laisser à la société le soin de fixer les bornages éthiques. La distinction légale/illégale na parfois aucun sens. Que les cancérologues, les médecins généralistes écoutent mieux leurs patients ». Le Journal du Dimanche sinterroge : « Peut-on trouver une autre voie ? La réflexion sur la fin de vie menée par le Pr Didier Sicard [ ] esquissera peut-être des pistes pour débrouiller un casse-tête éthique très complexe ».