Quand les cheveux ne tiennent qu’à un gène

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Casablanca d'antan
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On savait déjà qu’il existait des familles de chauves, mais les scientifiques comprennent maintenant mieux pourquoi. Deux équipes indépendantes viennent d’annoncer dans la revue «Nature Genetics» qu’elles ont localisé un nouveau gène impliqué dans la chute des cheveux. C’est le second gène clairement associé à la calvitie, mais c’est le premier à pouvoir se transmettre aussi bien par la mère que par le père.

Deux gènes ennemis des cheveux

Markus Nöthen et ses collègues de l’Institut für Humanagenetik de l’Université de Bonn (Allemagne) ont comparé l’ADN chromosomique de 296 hommes perdant leurs cheveux à celui de 347 individus sans problème capillaire. Ils ont ainsi localisé deux gènes dont les variations semblent significativement liées à la calvitie: un premier localisé sur le chromosome sexuel X et un autre localisé sur le chromosome 20. Ces travaux ont été publiés dimanche par «Nature Genetics».

Patriarcat capillaire

En fait, cette même équipe avait caractérisé dès 2005 le premier «gène de la calvitie», et l’avait identifié à un gène codant pour un récepteur androgènique. Ce gène étant situé sur le chromosome sexuel X, il ne peut se transmettre que de mère en fils: il permet d’expliquer pourquoi les grands-pères maternels transmettent parfois leur calvitie à leur petits fils, mais pas comment les pères peuvent la transmettre à leur fils.

«Le nouveau gène découvert est situé sur le chromosome 20, il peut donc être hérité par la mère mais aussi par le père» explique Markus Nöthen à 20minutes.fr «Cela permet d’expliquer les similarités capillaires observées entre les pères et les fils». D’autant que les découvertes de l’équipe allemande ont été confirmées par une autre étude américano-européenne, publiée elle aussi dans la revue «Nature Genetics».

14% de cuirs chevelus à risque

Cette étude menée auprès de 2.775 hommes a notamment montré que ceux qui possèdent les deux gènes «à risque» - celui du chromosome X et celui du chromosome 20- ont sept fois plus de chance de développer une alopécie androgénique, la forme la plus courante de calvitie. «Un homme sur sept possède ces deux variantes à risque. Soit 14% de la population totale» précise Brent Richards, l’un des épidémiologistes qui ont contribué à l’étude.

Si les deux équipes considèrent que la découverte du second gène de la calvitie comme une percée scientifique, ils préviennent toutefois que cela ne débouchera pas immédiatement sur la mise au point de nouveaux traitements contre la chute de cheveux. Les chercheurs devront notamment élucider le mécanisme qui lie les deux gènes et la croissance des cheveux. «Nous avons seulement identifié une cause génétique, indique Richards Mettre au point un traitement contre la calvitie masculine réclamera plus de recherches».




Yaroslav Pigenet
 
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