Quand les partis avaient une âme… et la politique un sens

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Pourtant, le Maroc a connu des hommes — ô combien rares — qui étaient l’âme de la nation. Bouabid, Youssoufi, El Fassi, Aherdane, Ibrahim… Ils n’étaient pas parfaits. Ils étaient mieux que cela : ils étaient justes. Justes envers l’Histoire. Justes envers le peuple. Justes envers eux-mêmes. Ils ne menaient pas des carrières, ils portaient un destin. Ils n’avaient pas de plans de communication, ils avaient une ligne d’horizon. Abderrahim Bouabid, droit comme la justice qu’il servait. Allal El Fassi, érudit au verbe limpide. Mahjoubi Aherdane, enraciné dans la terre et élevé par l’idée. Ahmed Balafrej, bâtisseur silencieux, rigueur en étendard. Abdellah Ibrahim, d’une intégrité qui intimide, d’un calme qui désarme. Le Maroc en a bien connu d’autres. Des hommes faits de roche et de feu, de raison et de flamme. Des hommes de cette trempe, le Maroc en a connu


J'aime bien ce qu'elle dit de Youssoufi (ndlr)

Il ne dominait pas, il rassemblait. Il ne cédait pas, il composait. Il ne cherchait ni à plaire, ni à durer : il cherchait à faire juste. Avec lui, la politique reprenait des couleurs nobles. Celle du compromis sans compromission. Celle du pouvoir sans arrogance. Celle du verbe sans vacarme. Il savait que la force ne réside pas dans le ton, mais dans la tenue. Il croyait au dialogue dans la vérité, à l’unité dans la différence, à l’éthique comme socle du pouvoir. Youssoufi, homme d’épure et d’essentiel, fut la dernière grande leçon d’un Maroc politique. Une leçon que notre époque semble avoir oubliée, emportée par les mirages des likes, des slogans creux et des ambitions vides.

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C’est dire que la grandeur ne se décrète pas. Elle ne se joue pas dans les urnes, elle se forge dans l’épreuve. Elle ne se scande pas dans les meetings, elle se prouve dans la constance. Elle ne se mesure pas au nombre de likes, elle se juge à la trace qu’on laisse dans le réel. Alors, que ceux qui s’accrochent à leur titre comme à un masque, se regardent dans le miroir. Sont-ils vraiment à la hauteur de ce pays qui leur a tant donné ? Ce Maroc mérite des bâtisseurs, pas des stylistes de vide. Des veilleurs, pas des illusionnistes. Des serviteurs, pas des carriéristes. Le Maroc n’attend pas des comédiens du verbe. Il attend des porteurs de vision. Et cette vision commence là où l’ego s’efface, où le peuple est entendu, et où l’Histoire reprend ses droits.
 
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Pourtant, le Maroc a connu des hommes — ô combien rares — qui étaient l’âme de la nation. Bouabid, Youssoufi, El Fassi, Aherdane, Ibrahim… Ils n’étaient pas parfaits. Ils étaient mieux que cela : ils étaient justes. Justes envers l’Histoire. Justes envers le peuple. Justes envers eux-mêmes. Ils ne menaient pas des carrières, ils portaient un destin. Ils n’avaient pas de plans de communication, ils avaient une ligne d’horizon. Abderrahim Bouabid, droit comme la justice qu’il servait. Allal El Fassi, érudit au verbe limpide. Mahjoubi Aherdane, enraciné dans la terre et élevé par l’idée. Ahmed Balafrej, bâtisseur silencieux, rigueur en étendard. Abdellah Ibrahim, d’une intégrité qui intimide, d’un calme qui désarme. Le Maroc en a bien connu d’autres. Des hommes faits de roche et de feu, de raison et de flamme. Des hommes de cette trempe, le Maroc en a connu


J'aime bien ce qu'elle dit de Youssoufi (ndlr)

Il ne dominait pas, il rassemblait. Il ne cédait pas, il composait. Il ne cherchait ni à plaire, ni à durer : il cherchait à faire juste. Avec lui, la politique reprenait des couleurs nobles. Celle du compromis sans compromission. Celle du pouvoir sans arrogance. Celle du verbe sans vacarme. Il savait que la force ne réside pas dans le ton, mais dans la tenue. Il croyait au dialogue dans la vérité, à l’unité dans la différence, à l’éthique comme socle du pouvoir. Youssoufi, homme d’épure et d’essentiel, fut la dernière grande leçon d’un Maroc politique. Une leçon que notre époque semble avoir oubliée, emportée par les mirages des likes, des slogans creux et des ambitions vides.

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C’est dire que la grandeur ne se décrète pas. Elle ne se joue pas dans les urnes, elle se forge dans l’épreuve. Elle ne se scande pas dans les meetings, elle se prouve dans la constance. Elle ne se mesure pas au nombre de likes, elle se juge à la trace qu’on laisse dans le réel. Alors, que ceux qui s’accrochent à leur titre comme à un masque, se regardent dans le miroir. Sont-ils vraiment à la hauteur de ce pays qui leur a tant donné ? Ce Maroc mérite des bâtisseurs, pas des stylistes de vide. Des veilleurs, pas des illusionnistes. Des serviteurs, pas des carriéristes. Le Maroc n’attend pas des comédiens du verbe. Il attend des porteurs de vision. Et cette vision commence là où l’ego s’efface, où le peuple est entendu, et où l’Histoire reprend ses droits.
On pourrait dire la même chose de la politique française et de beaucoup d'autres.
 
La lecture de Mein Kampf ne rend pas optimiste car nous ne sommes par si loin de ce que Hitler avait constaté à son époque.

Lorsque, n’ayant pas encore vingt ans, j’entrai pour la première fois dans le Palais du Franzensring pour assister à une séance de la Chambre des députés, je fus empoigné par le plus vif sentiment de répulsion.
Je détestais déjà le Parlement, mais non pas tout à fait en tant qu’institution. Au contraire, mes tendances libérales ne me permettaient pas d’envisager un autre mode de gouvernement. La pensée d’une quelconque dictature m’aurait apparu, rapprochée de mon attitude vis-à-vis de la maison des Habsbourg, comme un crime contre la liberté et contre toute raison.
.../...
Mais il me fallut bien peu de temps pour me révolter en présence du lamentable spectacle qui se déroulait sous mes yeux !
Quelques centaines de représentants du peuple étaient présents, qui avaient justement à trancher une question économique importante. Cette journée me suffit à faire provision de réflexions pour plusieurs semaines.
La valeur intellectuelle des discours restait à un niveau bien bas, pour autant d’ailleurs qu’on pouvait les suivre ; car quelques-uns de ces messieurs ne parlaient pas l’allemand, mais le slave, leur langue maternelle, ou même un dialecte. J’avais l’occasion d’entendre de mes propres oreilles ce que je ne savais jusqu’alors que par les journaux. Une masse grouillante de gens gesticulant, s’interpellant l’un l’autre sur tous les timbres, et, dominant le tout, un lamentable vieux bonhomme tout en nage, agitant violemment sa sonnette, et s’efforçant tantôt par des appels au calme, tantôt par des
exhortations, de ramener dans le ton un peu de la dignité parlementaire.
Je ne pus m’empêcher de rire.
Je revins quelques semaines plus tard. Le spectacle était changé, à en être méconnaissable. La salle était complètement vide. On y dormait ; quelques députés étaient assis à leurs places, et se regardaient en bâillant ; l’un d’eux « discourait ». Un vice-président était présent, et considérait la salle d’un air visiblement ennuyé.
Je commençai à réfléchir. Maintenant, toutes les fois que j’en eus le loisir, je revins au Reichsrat, et chaque fois, silencieux et attentif, je regardais le spectacle, j’écoutais les discours – quand ils étaient compréhensibles – j’étudiais les visages plus ou moins intelligents de ces élus des nations de cet État lamentable, et je me fis ainsi peu à peu des idées personnelles sur la question. Une année de cette observation tranquille me suffit pour modifier ou rejeter complètement mes vues antérieures sur la nature de cette institution.
 
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