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VIB
La victoire de François Hollande au premier tour marque la résurrection du socialisme en France, après une génération creuse. C'est un moment clé, non seulement pour la France, mais aussi pour toute l'Europe. Sauf maladresse de la part d'Hollande, la victoire lui appartient. Et, déjà, les capitales de l'Union européenne commencent à en considérer les retombées potentielles. A quoi ressemblera l'ère post-Sarkozy ? Et, surtout, faut-il y voir un signe pour la gauche européenne, alors que seul le Danemark dispose actuellement d'un gouvernement social-démocrate ? Cela vaut en particulier pour les sociaux-démocrates allemands, qui feront face à la chancelière Merkel aux législatives de 2013.
A moyen terme, il va falloir s'interroger sur la cohérence "post-Merkozy" de l'axe franco-allemand, vu son rôle crucial dans la gestion politique et économique de l'UE. A Paris et à Berlin, autorités et observateurs se veulent rassurants. Ils soulignent que la continuité est probable et rappellent, à juste titre, que cette relation est plus affaire d'alchimie personnelle que d'idéologie. L'histoire l'a démontré : Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, ou François Mitterrand et Helmut Kohl.
Si cette relation se maintient, Hollande pourrait cependant mettre l'accent sur d'autres questions, notamment celle du traité fiscal. Et cela pourrait constituer un obstacle. Merkel n'a pas vraiment fait campagne pour Nicolas Sarkozy, mais elle n'a pas fait mystère de ses opinions. "Pour l'Allemagne, Sarkozy est le meilleur président parce qu'il partage notre avis sur la discipline budgétaire, accepte le pacte fiscal et rejette les euro-obligations", a déclaré sans détour à la presse Michael Link, le ministre adjoint allemand aux Affaires étrangères.
L'attrait d'un "protocole de croissance"
Toutefois, l'entourage d'Hollande ne parle pas d'amender la substance du traité, comme il l'avait évoqué pendant la campagne - perspective cauchemardesque pour d'autres capitales, à commencer par Dublin -, mais d'y ajouter un protocole. Et, à en croire certains analystes allemands, Merkel serait prête à tolérer une sorte de "pacte de croissance" en guise d'addendum. Ce qui ne déplairait pas non plus à l'Espagne et à l'Italie, entre autres.
Modifier la forme du traité, ou même simplement l'envisager, ne va clairement pas aider l'Irlande dans sa volonté d'organiser, le 31 mai, un référendum sur le pacte budgétaire. Mais la solution d'un "protocole de croissance", elle, n'est pas sans attrait. Pour vendre le traité fiscal, brocardé avec simplicité et efficacité par les partisans du "non" comme le "traité de l'austérité", notre gouvernement, comme d'autres dans l'Union, doit s'efforcer de convaincre que le traité et l'union monétaire sont un moteur de croissance, pas uniquement un instrument de torture économique, aussi utile soit-il.
Le temps nous est sérieusement compté. Au lieu d'attendre le résultat du second tour de la présidentielle française, le gouvernement irlandais devrait déjà défendre publiquement la cause, au sein de l'UE, de ce volet lié à la croissance dans l'union monétaire et la mise en place d'un système de communautarisation de la dette européenne, les euro-obligations.
La perspective d'un changement imminent de régime à Paris pourrait aussi revitaliser une Europe sociale, aujourd'hui menacée de disparaître dans cette atmosphère de rigueur économique et d'orthodoxie néolibérale.
A moyen terme, il va falloir s'interroger sur la cohérence "post-Merkozy" de l'axe franco-allemand, vu son rôle crucial dans la gestion politique et économique de l'UE. A Paris et à Berlin, autorités et observateurs se veulent rassurants. Ils soulignent que la continuité est probable et rappellent, à juste titre, que cette relation est plus affaire d'alchimie personnelle que d'idéologie. L'histoire l'a démontré : Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt, ou François Mitterrand et Helmut Kohl.
Si cette relation se maintient, Hollande pourrait cependant mettre l'accent sur d'autres questions, notamment celle du traité fiscal. Et cela pourrait constituer un obstacle. Merkel n'a pas vraiment fait campagne pour Nicolas Sarkozy, mais elle n'a pas fait mystère de ses opinions. "Pour l'Allemagne, Sarkozy est le meilleur président parce qu'il partage notre avis sur la discipline budgétaire, accepte le pacte fiscal et rejette les euro-obligations", a déclaré sans détour à la presse Michael Link, le ministre adjoint allemand aux Affaires étrangères.
L'attrait d'un "protocole de croissance"
Toutefois, l'entourage d'Hollande ne parle pas d'amender la substance du traité, comme il l'avait évoqué pendant la campagne - perspective cauchemardesque pour d'autres capitales, à commencer par Dublin -, mais d'y ajouter un protocole. Et, à en croire certains analystes allemands, Merkel serait prête à tolérer une sorte de "pacte de croissance" en guise d'addendum. Ce qui ne déplairait pas non plus à l'Espagne et à l'Italie, entre autres.
Modifier la forme du traité, ou même simplement l'envisager, ne va clairement pas aider l'Irlande dans sa volonté d'organiser, le 31 mai, un référendum sur le pacte budgétaire. Mais la solution d'un "protocole de croissance", elle, n'est pas sans attrait. Pour vendre le traité fiscal, brocardé avec simplicité et efficacité par les partisans du "non" comme le "traité de l'austérité", notre gouvernement, comme d'autres dans l'Union, doit s'efforcer de convaincre que le traité et l'union monétaire sont un moteur de croissance, pas uniquement un instrument de torture économique, aussi utile soit-il.
Le temps nous est sérieusement compté. Au lieu d'attendre le résultat du second tour de la présidentielle française, le gouvernement irlandais devrait déjà défendre publiquement la cause, au sein de l'UE, de ce volet lié à la croissance dans l'union monétaire et la mise en place d'un système de communautarisation de la dette européenne, les euro-obligations.
La perspective d'un changement imminent de régime à Paris pourrait aussi revitaliser une Europe sociale, aujourd'hui menacée de disparaître dans cette atmosphère de rigueur économique et d'orthodoxie néolibérale.