Dès aujourd’hui, il nous faut sortir de l’émotion pour engager une vraie réflexion. En ce sens, je vous propose cette intervention à la radio suisse RTS de l’universitaire et spécialiste de l'islamisme François Burgat.
Pour lutter contre la radicalisation de certains jeunes en Europe, on doit regarder en face certaines vérités qui dérangent :
- les politiques étrangères criminelles de certains Etats occidentaux est de nature à « fabriquer » de la radicalisation. Eluder les dizaines de milliers de morts d’innocents en Irak, au Yémen, à Gaza du champ de l’analyse, c’est se priver d’une compréhension du phénomène pour mieux le combattre. Autrement dit, les Etats occidentaux s’indignent de phénomènes de jeunes radicalisés alors qu’ils ne sont pas exempts de responsabilité dans la fabrication des conditions de ces logiques de rupture et de vengeance. Rien ne justifie l’horreur mais au delà de cette indignation, il faut pointer, sereinement, les responsabilités de chacun.
- le « deux poids deux mesures » qui présente un « universel à géométrie variable » est lui aussi à intégrer dans l’analyse. Comment vouloir apaiser certains esprits quand « la liberté d’expression est clamée pour Charlie Hebdo mais refuser à Dieudonné »? Charlie hebdo a été élevé au rang de champion de la liberté d’expression mais a-t-on oublié l’affaire Siné, ce caricaturiste qui a été viré il y a quelques années par la direction de Charlie Hebdo pour un texte comique jugé « non politiquement correct »?
- pourquoi la France s’ingère à ce point dans le processus de représentativité des musulmans de France jusqu’à imposer à la communauté musulmane des représentants (Chalghoumi) qu’aucun musulman n’a choisi? Cette imposition, digne d’une pratique néo-coloniale, n’est pas de nature à faciliter le travail avec les véritables associations de terrain et dignes représentants d’une communauté qui se sent de plus en plus stigmatisée. C’est pourtant avec ces associations légitimes qu’il faut travailler pour endiguer les processus de rupture et de marginalisation.
Ces trois éléments donnent la mesure de trois chantiers qui vont certainement être au coeur du débat public à partir d’aujourd’hui. Dans ces trois éléments, vous observez aussi qu’à chaque fois, la boussole qui détermine notre positionnement est celle de l’égalité de traitement et le principe de justice. On ne peut pas dire qu’il en est de même chez tout le monde.
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/6426079-quelle-est-la-presence-d-al-qaida-dans-la-peninsule-arabique-10-01-2015.html?f=player/popup
Pour lutter contre la radicalisation de certains jeunes en Europe, on doit regarder en face certaines vérités qui dérangent :
- les politiques étrangères criminelles de certains Etats occidentaux est de nature à « fabriquer » de la radicalisation. Eluder les dizaines de milliers de morts d’innocents en Irak, au Yémen, à Gaza du champ de l’analyse, c’est se priver d’une compréhension du phénomène pour mieux le combattre. Autrement dit, les Etats occidentaux s’indignent de phénomènes de jeunes radicalisés alors qu’ils ne sont pas exempts de responsabilité dans la fabrication des conditions de ces logiques de rupture et de vengeance. Rien ne justifie l’horreur mais au delà de cette indignation, il faut pointer, sereinement, les responsabilités de chacun.
- le « deux poids deux mesures » qui présente un « universel à géométrie variable » est lui aussi à intégrer dans l’analyse. Comment vouloir apaiser certains esprits quand « la liberté d’expression est clamée pour Charlie Hebdo mais refuser à Dieudonné »? Charlie hebdo a été élevé au rang de champion de la liberté d’expression mais a-t-on oublié l’affaire Siné, ce caricaturiste qui a été viré il y a quelques années par la direction de Charlie Hebdo pour un texte comique jugé « non politiquement correct »?
- pourquoi la France s’ingère à ce point dans le processus de représentativité des musulmans de France jusqu’à imposer à la communauté musulmane des représentants (Chalghoumi) qu’aucun musulman n’a choisi? Cette imposition, digne d’une pratique néo-coloniale, n’est pas de nature à faciliter le travail avec les véritables associations de terrain et dignes représentants d’une communauté qui se sent de plus en plus stigmatisée. C’est pourtant avec ces associations légitimes qu’il faut travailler pour endiguer les processus de rupture et de marginalisation.
Ces trois éléments donnent la mesure de trois chantiers qui vont certainement être au coeur du débat public à partir d’aujourd’hui. Dans ces trois éléments, vous observez aussi qu’à chaque fois, la boussole qui détermine notre positionnement est celle de l’égalité de traitement et le principe de justice. On ne peut pas dire qu’il en est de même chez tout le monde.
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/6426079-quelle-est-la-presence-d-al-qaida-dans-la-peninsule-arabique-10-01-2015.html?f=player/popup