salam
qui était Moulay Yacoub?
Moulay Yacoub, l’illustre inconnu
Au pied d’une colline près de Fès, jaillit des entrailles de la terre une précieuse source chaude. Depuis des siècles, les Marocains s’y rendent pour ses bienfaits, mais aussi en pèlerinage : on vient rendre visite au mystérieux Moulay Yacoub.
Moulay Yacoub est une de ces figures qui intriguent les historiens. Comment se fait-il qu’un saint qui attire autant de pèlerins depuis des siècles, soit aussi mal représenté dans les archives de nos chercheurs ?
Pour exemple, aucune trace du personnage dans la très complète encyclopédie du Maroc, El Maâlama. Comme souvent dans une société à tradition orale, le mythe prend le pas sur la réalité historique. Les légendes, les symboles, les lieux et les hommes s’entrelacent.
La plus ancienne allusion à la station thermale de Moulay Yacoub semble remonter au temps de Juba II. Au début de l’ère chrétienne, le puissant roi amazigh adopte certaines coutumes romaines. Voulant rivaliser avec l’empereur de Rome, Juba II s’intéresse à la construction de ses propres thermes.
(littéralement, « les eaux de Juba »), raccourci en « Aquioub ». La ressemblance phonétique laisse croire à une récupération postérieure par les Arabes. Arrivés huit siècles plus tard, ces derniers, déjà familiers du nom sémite de Jacob, l’auraient transformé en Yacoub. Mais cette hypothèse, aussi séduisante soit-elle, n’explique pas la vénération que vouent les musulmans au personnage saint de Moulay Yacoub.
Un site, trois légendes
L’historien Lotfi Bouchentouf s’est penché pour Zamane sur le cas de Moulay Yacoub. Les informations glanées dans les ouvrages d’hagiographie El manakibs, et dans Kitab tachaouf de Ibn Zyati, font ressortir trois récits distincts. Les deux premiers font état d’un adepte du soufisme, devenu un saint visité par les pèlerins. Sous les Almohades, pendant la seconde moitié du XIIe siècle, un homme se distingue en devenant un majdoub. Dans le soufisme, un majdoub est celui qu’une force supérieure divine appelle à lui. Au contraire de l’érudit qui, volontairement, consacre sa vie à la spiritualité pour se rapprocher de la Vérité, le majdoub est une sorte d’élu de Dieu qui accède au rang des personnages vénérables.
Une fois les signes divins interprétés, ce majdoub nommé Yacoub entreprend la démarche classique d’un érudit en devenant ermite. A une vingtaine de kilomètres de la capitale Fès, un site semble correspondre à ses attentes de bien être : l’actuel Moulay Yacoub qui, grâce à la présence de sources d’eau chaude jaillissant naturellement à 54°C, est encore un lieu de villégiature privilégié. Au fil du temps, les visiteurs seraient devenus des pèlerins, demandant la bénédiction du saint local.
http://zamane.ma/fr/moulay-yacoub-lillustre-inconnu/
qui était Moulay Yacoub?
Moulay Yacoub, l’illustre inconnu
Au pied d’une colline près de Fès, jaillit des entrailles de la terre une précieuse source chaude. Depuis des siècles, les Marocains s’y rendent pour ses bienfaits, mais aussi en pèlerinage : on vient rendre visite au mystérieux Moulay Yacoub.
Moulay Yacoub est une de ces figures qui intriguent les historiens. Comment se fait-il qu’un saint qui attire autant de pèlerins depuis des siècles, soit aussi mal représenté dans les archives de nos chercheurs ?
Pour exemple, aucune trace du personnage dans la très complète encyclopédie du Maroc, El Maâlama. Comme souvent dans une société à tradition orale, le mythe prend le pas sur la réalité historique. Les légendes, les symboles, les lieux et les hommes s’entrelacent.
La plus ancienne allusion à la station thermale de Moulay Yacoub semble remonter au temps de Juba II. Au début de l’ère chrétienne, le puissant roi amazigh adopte certaines coutumes romaines. Voulant rivaliser avec l’empereur de Rome, Juba II s’intéresse à la construction de ses propres thermes.
(littéralement, « les eaux de Juba »), raccourci en « Aquioub ». La ressemblance phonétique laisse croire à une récupération postérieure par les Arabes. Arrivés huit siècles plus tard, ces derniers, déjà familiers du nom sémite de Jacob, l’auraient transformé en Yacoub. Mais cette hypothèse, aussi séduisante soit-elle, n’explique pas la vénération que vouent les musulmans au personnage saint de Moulay Yacoub.
Un site, trois légendes
L’historien Lotfi Bouchentouf s’est penché pour Zamane sur le cas de Moulay Yacoub. Les informations glanées dans les ouvrages d’hagiographie El manakibs, et dans Kitab tachaouf de Ibn Zyati, font ressortir trois récits distincts. Les deux premiers font état d’un adepte du soufisme, devenu un saint visité par les pèlerins. Sous les Almohades, pendant la seconde moitié du XIIe siècle, un homme se distingue en devenant un majdoub. Dans le soufisme, un majdoub est celui qu’une force supérieure divine appelle à lui. Au contraire de l’érudit qui, volontairement, consacre sa vie à la spiritualité pour se rapprocher de la Vérité, le majdoub est une sorte d’élu de Dieu qui accède au rang des personnages vénérables.
Une fois les signes divins interprétés, ce majdoub nommé Yacoub entreprend la démarche classique d’un érudit en devenant ermite. A une vingtaine de kilomètres de la capitale Fès, un site semble correspondre à ses attentes de bien être : l’actuel Moulay Yacoub qui, grâce à la présence de sources d’eau chaude jaillissant naturellement à 54°C, est encore un lieu de villégiature privilégié. Au fil du temps, les visiteurs seraient devenus des pèlerins, demandant la bénédiction du saint local.
http://zamane.ma/fr/moulay-yacoub-lillustre-inconnu/