L'ambiance est électrique dans l'hémicycle de l'hôtel de ville de Paris en cette rentrée de septembre. Les élus doivent délibérer d'une subvention de 150 000 euros que la municipalité veut allouer à l'association Yes We Camp pour la réhabilitation de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Jean-Baptiste de Froment, membre de l'opposition, s'apprête à la contester lors d'une prise de parole. L'élu a pressenti que quelque chose ne tournait pas rond. Mais les équipes d'Anne Hidalgo lui ont coupé l'herbe sous le pied : la délibération a été retirée à la dernière minute de l'ordre du jour. Ce que Jean-Baptiste de Froment n'a pas eu le temps de dire, c'est que le président de Yes We Camp, un certain Jean-Michel Guénod, est un compagnon de longue date du Parti socialiste.
"Le parachutage d'un copain"
Cet architecte, qui a fait ses preuves dans les plus grands projets d'urbanisme marseillais, figure comme consultant dans un rapport remis en 2010 à l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur). Hasard, sans doute, Anne Hidalgo en présidait le conseil d'administration. Pour Jean-Baptiste de Froment, il ne s'agit ni plus ni moins que du "parachutage d'un copain". Et de dénoncer un "détournement de marché public". Contactée par Le Point.fr, la mairie de Paris fait volte-face. Elle reconnaît que "le projet relevait davantage d'un appel d'offres que d'une subvention à une association".
Depuis la fin de l'ère Tiberi, l'enveloppe des subventions accordées aux associations a explosé de plus de 60 % ! Anne Hidalgo suit le mouvement engagé par son prédécesseur Bertrand Delanoë. Elle a ainsi distribué 242 millions d'euros en 2014. L'addition pour 2015 s'annonce encore plus salée en atteignant 246 millions, admet la mairie de Paris. Les écoles, les crèches, les clubs sportifs et les associations culturelles bénéficient de la majorité de l'aide publique de la ville. Mais difficile pour les Parisiens de savoir avec précision comment cet argent est utilisé.
NKM réclame des contrôles systématiques
Une opacité qui dérange Nathalie Kosciusko-Morizet. La numéro deux des Républicains dénonce "le manque de transparence du modèle Hidalgo" et "le caractère politique" de certaines aides. Elle réclame que toutes les sommes accordées puissent être consultées sur Internet et exige davantage de contrôles. NKM n'est pas la seule à condamner les méthodes de la mairie. Le système des subventions a mauvaise réputation jusqu'au sein même de la majorité.
Yves Contassot, conseiller EELV de Paris, regrette, lui, certaines aides versées à des associations ayant "des liens organiques avec le PS", ce qui devrait être impossible avec la mise en place du code de déontologie voulu par Anne Hidalgo. Voté à l'unanimité des élus, il est censé garantir l'impartialité des conseillers de Paris et éviter les conflits d'intérêts. Mais, à en croire Danielle Simonnet, conseillère de Paris affiliée au Parti de gauche, mieux vaut se montrer fidèle envers la majorité : "Les militants associatifs me disent qu'ils ont la trouille d'afficher leur couleur politique par crainte de perdre leurs subventions."
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Quand les socialistes se sont emparés de l'Hôtel de ville, en 2001, la dette de Paris atteignait 1,39 milliard d'euros ; douze ans plus tard, elle a plus que doublé, à 3,16 milliards d'euros. Mais pas de quoi s'alarmer pour la municipalité en place."C'est une dette saine : nous empruntons pour l'investissement et non le fonctionnement, et ces investissements apportent beaucoup aux Parisiens", se défend Bernard Gaudillère, l'adjoint aux finances.
Lepoint
"Le parachutage d'un copain"
Cet architecte, qui a fait ses preuves dans les plus grands projets d'urbanisme marseillais, figure comme consultant dans un rapport remis en 2010 à l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur). Hasard, sans doute, Anne Hidalgo en présidait le conseil d'administration. Pour Jean-Baptiste de Froment, il ne s'agit ni plus ni moins que du "parachutage d'un copain". Et de dénoncer un "détournement de marché public". Contactée par Le Point.fr, la mairie de Paris fait volte-face. Elle reconnaît que "le projet relevait davantage d'un appel d'offres que d'une subvention à une association".
Depuis la fin de l'ère Tiberi, l'enveloppe des subventions accordées aux associations a explosé de plus de 60 % ! Anne Hidalgo suit le mouvement engagé par son prédécesseur Bertrand Delanoë. Elle a ainsi distribué 242 millions d'euros en 2014. L'addition pour 2015 s'annonce encore plus salée en atteignant 246 millions, admet la mairie de Paris. Les écoles, les crèches, les clubs sportifs et les associations culturelles bénéficient de la majorité de l'aide publique de la ville. Mais difficile pour les Parisiens de savoir avec précision comment cet argent est utilisé.
NKM réclame des contrôles systématiques
Une opacité qui dérange Nathalie Kosciusko-Morizet. La numéro deux des Républicains dénonce "le manque de transparence du modèle Hidalgo" et "le caractère politique" de certaines aides. Elle réclame que toutes les sommes accordées puissent être consultées sur Internet et exige davantage de contrôles. NKM n'est pas la seule à condamner les méthodes de la mairie. Le système des subventions a mauvaise réputation jusqu'au sein même de la majorité.
Yves Contassot, conseiller EELV de Paris, regrette, lui, certaines aides versées à des associations ayant "des liens organiques avec le PS", ce qui devrait être impossible avec la mise en place du code de déontologie voulu par Anne Hidalgo. Voté à l'unanimité des élus, il est censé garantir l'impartialité des conseillers de Paris et éviter les conflits d'intérêts. Mais, à en croire Danielle Simonnet, conseillère de Paris affiliée au Parti de gauche, mieux vaut se montrer fidèle envers la majorité : "Les militants associatifs me disent qu'ils ont la trouille d'afficher leur couleur politique par crainte de perdre leurs subventions."
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Quand les socialistes se sont emparés de l'Hôtel de ville, en 2001, la dette de Paris atteignait 1,39 milliard d'euros ; douze ans plus tard, elle a plus que doublé, à 3,16 milliards d'euros. Mais pas de quoi s'alarmer pour la municipalité en place."C'est une dette saine : nous empruntons pour l'investissement et non le fonctionnement, et ces investissements apportent beaucoup aux Parisiens", se défend Bernard Gaudillère, l'adjoint aux finances.
Lepoint