Salam Aleykoum,
Si je peux me permettre, au-delà du phénomène du bad boy qui semble incarner, aux yeux de bon nombre de femmes, l'homme fort, l'homme avec lequel, du fait de son charisme, de son caractère et de son éventuelle force physique, l'on se trouvera nécessairement en sécurité et qui, du coup, semble particulièrement plaire à cette gente féminine (malgré l'accroissement des chances que celui-ci ne déploie envers elles de la violence à un moment ou un autre), l'on peut également mettre en exergue un autre aspect qui concoure à la prolifération des agressions sexuelles/outrages sexistes à mon sens.
Il s'agit de l'hexis corporelle (
http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/40-hexis) majoritairement déployée par les femmes de nos jours. J'entends par là les manières de se tenir, de se vêtir, de disposer de son corps publiquement. Au-delà du fait que certaines tenues et certaines attitudes représentent, selon moi, un manque de respect envers soi-même et envers les autres, il faut reconnaitre que nous nous trouvons présentement dans une époque où l'apparence devient primordiale et notamment en ce qui concerne le domaine ayant trait au corps pour ce qui est des femmes.
Exister en tant que femme, être reconnue, être considérée cela passe par la détention d'un fort sex-appeal. Il existe un idéal de féminité auquel se doivent de se conformer les femmes sous peine d'exclusion symbolique de la société. En conséquence, il leur incombe d'être les plus séduisantes possible et l'on retrouve très tôt les manifestations de ce phénomène aliénant (on peut aisément le constater au collège et au lycée où les filles les plus considérées sont celles qui sont les plus séduisantes).
La société réduit la femme à n'être principalement qu'un corps. Celle-ci n'existe plus que pour et par le regard des autres. Son apparence devient constitutive de son être. Ainsi, celle-ci se doit de fournir le maximum d'efforts afin que le décalage entre ce qu'elle sera susceptible de produire en terme d'apparence et ce que la société attend des femmes, soit moindre.
L'effet pervers de tout cela c'est que bien évidemment cela crée une omniprésence des tentations qui "égayent" le quotidien des hommes. Plus possible de s'y soustraire, dès que ceux-ci s'en vont au-dehors, les tentations sont légions. Que ce soit au travail, dans la rue, dans les transports les sens sont incessamment titillés par le spectacle que leur offrent toutes ces femmes qui rivalisent d'ingéniosité pour apparaitre dans leurs plus beaux atouts.
Malheureusement certains esprits malades finissent par succomber à tous ces appels implicites et se rendent coupables d'outrages ou d'agressions. Cela n'excuse en rien leur comportement car pour chaque être la vie est remplie de tentations en tout genre et il n'est nullement légitime que d'y céder dans un cadre qui se voudra illicite.
Cependant, ce que je tiens à noter c'est que nous avons une particularité en commun qui est de rejeter sur les autres l'intégralité des responsabilités d'évènements qui se font à nos dépends. Il en est ainsi dans le cadre familial et les disputes qui peuvent survenir, au travail, avec le cercle amical, dans la société plus généralement (le mouvement gilet jaune par-exemple). Ce sont toujours les autres qui sont coupables et nous nous n'y sommes jamais pour rien. Nous ne parvenons pas à voir que les structures, que les personnes que nous blâmons du fait de leurs actions qui nous impactent sont peut-être créées et entretenues (pour les structures) et excitées (pour les personnes) par nos propres actions.
Il en est ainsi de ceux qui blâment un gouvernement pour les effets d'un système, que leur mode de vie consumériste, individualiste et violent envers les autres, perpétue. Il en est de même pour bon nombre de femmes (pas toutes certes) qui sont victimes des effets du suivisme aveugle qu'elles s'imposent afin d'être reconnues et intégrées dans un système qui leur vend une émancipation qui n'est qu'illusoire et qui constitue, en réalité, une profonde aliénation, une prison à laquelle elles ne peuvent plus se soustraire au risque de subir un violent anathème.