Rechercher son plaisir à travers celui des autres; une autre forme d'égoisme ?

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion DKKRR
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Salam Aleykoum

Sommes-nous réellement généreux lorsque nous décidons d'offrir à quelqu'un, quel que soit le lien qui nous unit (famille ou ami), tel ou tel service accompagné d'une totale gratuité ?

Nous opposons assez spontanément les égoistes et les altruistes mais en réalité ne sommes-nous tous pas lancés dans une quête visant uniquement à satisfaire nos sens, à éprouver un plaisir égoiste et ce que l'on donne ou que l'on garde jalousement pour soi.

Je me suis posé la question en tentant d'analyser l'attitude d'un proche qui insistait farouchement pour offrir un type particulier de services (en réalité il était impossible de repartir de chez lui les mains non chargées de fruits, repas ou autres) et ce bien que les personnes destinataires le refusaient systématiquement pour ne pas le priver de ce qui lui aurait été utile.
Et pourtant ce proche refusait concomitamment que l'on déploie les mêmes efforts en sa faveur.
Je me suis interrogé sur le fait que cette personne devait éprouver un plaisir certain à offrir ce genre de choses et que c'est ainsi qu'elle n'avait cure de la volonté des gens en le leur imposant ces offrandes et qu'à contrario elle refusait qu'on lui octroie ce type de services car la perspective de penser qu'elle priverait quelqu'un de ce qui pourrait lui être utile ne lui faisait pas plaisir.

Ainsi, dans cette forme "extrême" de générosité, elle ne se souciait pas de la volonté et donc du plaisir des autres car aveuglée par la recherche du sien à travers ce qu'elle pensait être celui des autres. Mais être généreux, n''est-ce pas également accepter d'être le destinataire de la générosité des autres ?

De même un collègue, qui m'offrait un repas l'autre jour, m'expliquait qu'il ne ferait pas ça pour tout le monde car évidemment il ne rendrait pas ce type de services s'il n'en tirait pas une certaine satisfaction.

L'on m'a parlé de compagnons du Prophète Saws qui donnaient tout (ou en grande partie) ce qu'ils trouvaient de plus beaux en leur possession. Ainsi ils se vouaient exclusivement à Dieu qui était le Seul dont ils recherchaient l'agrément à travers leurs dons tout en minimisant les "perturbations" extérieures qui pouvaient intervenir durant leur adoration (détachés qu'ils étaient du monde matériel) et tout en minorant ainsi l'aliénation que nous impose le monde des objets.

Ne serait-ce pas ainsi que l'on pourrait caractériser la vraie générosité, la seule. Celle qui consiste à se départir de ce qui nous est le plus cher matériellement parlant et à rendre service uniquement pour Dieu que cela nous fasse éprouver du plaisir ou non (et donc non pas uniquement envers nos proches mais également envers les inconnus).
 
@DKKRR

Bonjour, Salam,

Pour ton anecdote, ça me fait penser au don rituel du potlatch. Or, ce qui est en jeu là-dedans, c'est la soif de pouvoir, de statut. Si je te fais un don sans te laisser me le rendre, je me pose comme étant supérieur à toi, mieux placé. Tu as raison de dire que le mec agit pour son plaisir, mais tu dois pousser plus loin : ce plaisir n'est pas celui de rendre service ou de rendre heureux, mais le plaisir de dominer!

Un vrai don altruiste, paradoxalement, va donner la chance au destinataire de le refuser ou sinon, de le remettre plus tard, pour une valeur équivalente. C'est cela une relation égalitaire et respectueuse!
 
Quand on offre quelque chose aussi bien matériel qu'immatériel, le but n'est pas de gêner l'autre mais de lui faire plaisir. La générosité se veut de donner dans le sens du partage et non d'aumône, faire sentir à l'autre qu'on lui fait aumône c'est atteinte à sa fierté et à son ego même si le notre en est bien flatté. Et se sentir supérieur en quelque sorte. Même si laitre est bien dans le besoin.

Une générosité déguisée, il n'y a pas pire.
 
Quand on offre quelque chose aussi bien matériel qu'immatériel, le but n'est pas de gêner l'autre mais de lui faire plaisir. La générosité se veut de donner dans le sens du partage et non d'aumône, faire sentir à l'autre qu'on lui fait aumône c'est atteinte à sa fierté et à son ego même si le notre en est bien flatté. Et se sentir supérieur en quelque sorte. Même si laitre est bien dans le besoin.

Une générosité déguisée, il n'y a pas pire.

:cool:
 
Salam Aleykoum

Sommes-nous réellement généreux lorsque nous décidons d'offrir à quelqu'un, quel que soit le lien qui nous unit (famille ou ami), tel ou tel service accompagné d'une totale gratuité ?

Nous opposons assez spontanément les égoistes et les altruistes mais en réalité ne sommes-nous tous pas lancés dans une quête visant uniquement à satisfaire nos sens, à éprouver un plaisir égoiste et ce que l'on donne ou que l'on garde jalousement pour soi.

Je me suis posé la question en tentant d'analyser l'attitude d'un proche qui insistait farouchement pour offrir un type particulier de services (en réalité il était impossible de repartir de chez lui les mains non chargées de fruits, repas ou autres) et ce bien que les personnes destinataires le refusaient systématiquement pour ne pas le priver de ce qui lui aurait été utile.
Et pourtant ce proche refusait concomitamment que l'on déploie les mêmes efforts en sa faveur.
Je me suis interrogé sur le fait que cette personne devait éprouver un plaisir certain à offrir ce genre de choses et que c'est ainsi qu'elle n'avait cure de la volonté des gens en le leur imposant ces offrandes et qu'à contrario elle refusait qu'on lui octroie ce type de services car la perspective de penser qu'elle priverait quelqu'un de ce qui pourrait lui être utile ne lui faisait pas plaisir.

Ainsi, dans cette forme "extrême" de générosité, elle ne se souciait pas de la volonté et donc du plaisir des autres car aveuglée par la recherche du sien à travers ce qu'elle pensait être celui des autres. Mais être généreux, n''est-ce pas également accepter d'être le destinataire de la générosité des autres ?

De même un collègue, qui m'offrait un repas l'autre jour, m'expliquait qu'il ne ferait pas ça pour tout le monde car évidemment il ne rendrait pas ce type de services s'il n'en tirait pas une certaine satisfaction.

L'on m'a parlé de compagnons du Prophète Saws qui donnaient tout (ou en grande partie) ce qu'ils trouvaient de plus beaux en leur possession. Ainsi ils se vouaient exclusivement à Dieu qui était le Seul dont ils recherchaient l'agrément à travers leurs dons tout en minimisant les "perturbations" extérieures qui pouvaient intervenir durant leur adoration (détachés qu'ils étaient du monde matériel) et tout en minorant ainsi l'aliénation que nous impose le monde des objets.

Ne serait-ce pas ainsi que l'on pourrait caractériser la vraie générosité, la seule. Celle qui consiste à se départir de ce qui nous est le plus cher matériellement parlant et à rendre service uniquement pour Dieu que cela nous fasse éprouver du plaisir ou non (et donc non pas uniquement envers nos proches mais également envers les inconnus).
Wa alaykom assalam,

Il y a toujours une intention derrière une action, très variable. Un cadeau pour t'acheter (attente d'un retour sur investissement), un cadeau pour briller ... (don fait uniquement en public), un cadeau pour apaiser une tension, un cadeau pour solidifier une relation, un cadeau pour récompenser, pour encourager, pour humilier ...
Si la personne estime que la personne offrant ces cadeaux se met dans l'embarras par ce geste et qu'en plus la personne refuse un retour pour compenser, il est possible de lui offrir ce dont elle a besoin ou de l'argent sans qu'elle n'en connaisse l'origine ... et en // améliorer la com pour éviter ce type de situation.
il se peut que cette personne considère que ta simple présence est déjà en soi une bénédiction ...

Une fois j'ai accepté un cadeau juste par respect envers la personne et finalement j'ai pu découvrir après un long moment la valeur de ce cadeau soubhanAllah, Allah ijazi8a.
 
Les cadeaux de certains membres de ma famille m'ont toujours couté très cher, ça n'a jamais été gratuit.
Alors à cause d'eux j'ai beaucoup de mal à accepter des cadeaux, je m'attends à en payer le prix, un prix bien supérieur à la valeur du cadeau " donné ".
Quand j'entends " cadeau " ça sonne comme " arnaque ".

Des personnes qui donnent des cadeaux en public mais qui hors des radars te font payer le cadeau au centuple.
 
Pourquoi faudrait-il absolument être lésé dans l'histoire (en faisant don de ce à quoi on tient le plus), est-ce que le risque n'est pas d'engendrer une forme de frustration (du fait de la "perte" de l'objet auquel on tient) de laquelle pourrait découler une forme de ressentiment à la vue du bénéficiaire jouissant de l'objet en question sous nos yeux ? Cela dit on peut aussi retirer une forme de plaisir à se prouver à soi-même qu'on est capable de donner ce à quoi on tient le plus et s'en enorgueillir.
 
J'avoue ne pas être certaine que ce que je viens d'écrire à du sens, je fais plusieurs choses en même temps et j'écris depuis mon téléphone, bizarrement mes idées sont moins claires et/ou moins bien exprimées quand je poste depuis mon téléphone :indigne:
 
Wa alaykom assalam,

Il y a toujours une intention derrière une action, très variable. Un cadeau pour t'acheter (attente d'un retour sur investissement), un cadeau pour briller ... (don fait uniquement en public), un cadeau pour apaiser une tension, un cadeau pour solidifier une relation, un cadeau pour récompenser, pour encourager, pour humilier ...
Si la personne estime que la personne offrant ces cadeaux se met dans l'embarras par ce geste et qu'en plus la personne refuse un retour pour compenser, il est possible de lui offrir ce dont elle a besoin ou de l'argent sans qu'elle n'en connaisse l'origine ... et en // améliorer la com pour éviter ce type de situation.
il se peut que cette personne considère que ta simple présence est déjà en soi une bénédiction ...

Une fois j'ai accepté un cadeau juste par respect envers la personne et finalement j'ai pu découvrir après un long moment la valeur de ce cadeau soubhanAllah, Allah ijazi8a.
Je disais sensiblement la même chose ici, tu te sentais déjà visée ?
Mdr
 
Je pense que le désintéressement n'existe pas car je pense que l'homme cherche toujours un intêret.

Se soulager en calmant la souffrance des autres est un intêret comme un autre.
 
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