Réflexions sur la mythomanie chronique et autres vices de nos sociétés
SOCIÉTÉ - Malagrida, prêtre jésuite italien, disait à tort ou à raison que la parole a été donnée aux hommes afin de cacher leurs pensées. Si l'homme vivait seul, parler du mensonge serait superflu. Mais la vie en société donnerait ainsi une autre dimension à la parole et c'est ici que le mensonge entrerait en jeu, dans toute sa laideur.
Certains diront qu'il existe différents types de mensonges, justifiables à différentes échelles. Comme Benjamin Constant, ils diront que la vérité n'est un devoir qu'envers ceux qui le méritent. Ils iront jusqu'à affirmer qu'une société ou règne la vérité absolue n'est qu'une utopie, qu'ériger cette dernière en principe moral n'est pas humainement réalisable.
Des autres comme Emmanuel Kant diront que le mensonge, sous toutes ses formes est condamnable, injustifiable, qu'il toucherait même à la valeur intrinsèque de dignité humaine. Mentir reviendrait donc à renier notre humanité. Alors de Kant ou de Constant, qui a raison? Du pieux mensonge à la mythomanie, ou se trouve la limite?
"Le Mensonge" de Félix Vallotton. Oeuvre exposée au Baltimore Museum of Arts
Selon les psychologues, Il y aurait une différence bien distincte entre mensonge et mythomanie. Si un menteur agit pour se protéger, un mythomane élaborera un récit imaginaire et fantaisiste, dont il sera le héros (ou l'anti-héros s'il cherche de la compassion) pour conforter son estime personnelle. Aussi, à force de répéter son mensonge, il finira par y croire.
Pourquoi être honnête, si le mensonge procure un tel confort? Pour Dieu? Pour les hommes? Pour soi-même?
Nietzche répondrait que nous disons la vérité plus par convenance que par peur de Dieu ou des hommes. Plus encore, un mensonge bien fignolé demande concentration, intelligence et mémoire. Car pour soutenir un mensonge, il faudra en créer un autre, puis un autre et ainsi de suite, jusqu'à ce que la bulle éclate.
Le mensonge fait et défait les empires. Il déclenche des guerres comme il peut créer l'illusion de la paix. Mais avant tout, le mensonge blesse et détruit le peu de confiance que nous, faibles êtres humains, arrivons à accorder à nos semblables.
Alors, avant de mentir au monde, à vos proches et à ceux qui vous sont chers, pensez-y à deux fois. La vérité finit toujours par éclater. A bon entendeur
http://www.huffpostmaghreb.com/zine...ur-la-mythoma_b_6319758.html?utm_hp_ref=maroc
SOCIÉTÉ - Malagrida, prêtre jésuite italien, disait à tort ou à raison que la parole a été donnée aux hommes afin de cacher leurs pensées. Si l'homme vivait seul, parler du mensonge serait superflu. Mais la vie en société donnerait ainsi une autre dimension à la parole et c'est ici que le mensonge entrerait en jeu, dans toute sa laideur.
Certains diront qu'il existe différents types de mensonges, justifiables à différentes échelles. Comme Benjamin Constant, ils diront que la vérité n'est un devoir qu'envers ceux qui le méritent. Ils iront jusqu'à affirmer qu'une société ou règne la vérité absolue n'est qu'une utopie, qu'ériger cette dernière en principe moral n'est pas humainement réalisable.
Des autres comme Emmanuel Kant diront que le mensonge, sous toutes ses formes est condamnable, injustifiable, qu'il toucherait même à la valeur intrinsèque de dignité humaine. Mentir reviendrait donc à renier notre humanité. Alors de Kant ou de Constant, qui a raison? Du pieux mensonge à la mythomanie, ou se trouve la limite?
"Le Mensonge" de Félix Vallotton. Oeuvre exposée au Baltimore Museum of Arts
Selon les psychologues, Il y aurait une différence bien distincte entre mensonge et mythomanie. Si un menteur agit pour se protéger, un mythomane élaborera un récit imaginaire et fantaisiste, dont il sera le héros (ou l'anti-héros s'il cherche de la compassion) pour conforter son estime personnelle. Aussi, à force de répéter son mensonge, il finira par y croire.
Pourquoi être honnête, si le mensonge procure un tel confort? Pour Dieu? Pour les hommes? Pour soi-même?
Nietzche répondrait que nous disons la vérité plus par convenance que par peur de Dieu ou des hommes. Plus encore, un mensonge bien fignolé demande concentration, intelligence et mémoire. Car pour soutenir un mensonge, il faudra en créer un autre, puis un autre et ainsi de suite, jusqu'à ce que la bulle éclate.
Le mensonge fait et défait les empires. Il déclenche des guerres comme il peut créer l'illusion de la paix. Mais avant tout, le mensonge blesse et détruit le peu de confiance que nous, faibles êtres humains, arrivons à accorder à nos semblables.
Alors, avant de mentir au monde, à vos proches et à ceux qui vous sont chers, pensez-y à deux fois. La vérité finit toujours par éclater. A bon entendeur
http://www.huffpostmaghreb.com/zine...ur-la-mythoma_b_6319758.html?utm_hp_ref=maroc