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VIB
Même quand tu obtempères , tu peux te retrouver avec une accusation de rébellion , et si il n' y a pas d'image tu es mort
Le jeune homme d’origine haïtienne s’estime «victime d’une bavure policière». Les autorités lui reprochent d’avoir refusé un contrôle et tenté «de porter un coup de poing à un agent».
Mais les témoignages recueillis par CheckNews, ainsi que des vidéos consultées par CheckNews à l’aide d’un appel à témoins lancé par le site Violences policières, contredisent cet élément.
Le jeune homme mis en cause, s’estime «victime d’une bavure policière».
Agé de 19 ans, d’origine haïtienne, J. réside à Bordeaux et travaille en intérim. Il souligne qu’il n’avait «rien à voir avec la manifestation», et ne faisait «que passer par là». Les images de la scène que nous avons obtenues montrent le début de la séquence. J. est en train de discuter avec quatre policiers, dont l’un pointe le doigt vers le haut de la rue. De fait, à quelques mètres de là, se trouve un panneau sens interdit. «Je suis calme, assure J. Je leur explique que je ne comprends pas pourquoi ils m’arrêtent parce que plein de personnes passent là en vélo depuis toujours. D’ailleurs, je leur désigne une dame qui fait la même chose.» Sur la vidéo, on entend en fond un homme crier : «Pourquoi vous lui dites de fermer sa gueule ? Il n’a rien fait !»
La situation, à cet instant, n’est pas tendue. On constate que J. tient son téléphone en main, pour «leur montrer [sa] carte d’identité». Une deuxième vidéo montre qu’un des policiers se saisit alors de l’appareil. Le jeune homme proteste : «Ça va pas ou quoi ? Pourquoi tu me prends mon téléphone ?» Il se tourne vers cet agent, les poings levés. «Je me retiens de l’insulter car je sais que je n’ai pas le droit, admet-il. Depuis le début, eux me provoquent en me faisant passer pour un voyou, en insinuant que j’ai de la drogue sur moi ou que je suis alcoolisé. Mais je n’ai rien fait, je n’ai mis aucun coup.»
Les autres policiers le bloquent. L’un d’entre eux lui assène alors deux coups de tonfa (une matraque disposant d’une poignée latérale) sur la cuisse.
Un autre le tient par le tee-shirt, qui se déchire en partie. Sur la séquence suivante, tandis que J. tente de se débattre, un officier place un pied derrière sa jambe pour le déséquilibrer. Une fois tombé sur le sol, J. continue de résister. Un des policiers le maintient à terre en faisant pression avec son bras. Puis, avec l’intention de lui passer les menottes, deux agents tentent de le plaquer sur le ventre.
Décrié par les associations de défense des droits humains, suspecté d’avoir causé la mort d’Adama Traoré en 2016 et de Cédric Chouviat en 2020, le plaquage ventral est une technique d’interpellation toujours pratiquée par la police française. Afin de maintenir l’individu ventre contre le sol, ce geste peut s’accompagner de moyens d’immobilisation. En l’occurrence, les deux policiers ont chacun un genou posé sur l’arrière du corps du cycliste, l’un sur le haut des jambes, l’autre au niveau du haut du dos.
Pourquoi un cycliste a-t-il été matraqué puis plaqué sur le ventre par des policiers à Bordeaux ?
Le jeune homme d’origine haïtienne s’estime «victime d’une bavure policière». Les autorités lui reprochent d’avoir refusé un contrôle et tenté «de porter un coup de poing à un agent».
«Procédure pour outrage, rébellion, violences sur dépositaires de l’autorité publique»
Le parquet confirme que «l’individu a été interpellé lundi soir à 18 h 40» alors qu’il «circulait à contresens de la circulation à vélo». Puis, «contrôlé par les effectifs en sécurisation devant le consulat, il refusait le contrôle et tentait de porter un coup de poing à un agent». C’est en raison de ce geste, ajoute le parquet, qu’il a été placé en garde à vue. Ainsi, «le mis en cause a fait l’objet d’une procédure pour outrage, rébellion, violences sur dépositaires de l’autorité publique».Mais les témoignages recueillis par CheckNews, ainsi que des vidéos consultées par CheckNews à l’aide d’un appel à témoins lancé par le site Violences policières, contredisent cet élément.
Le jeune homme mis en cause, s’estime «victime d’une bavure policière».
Agé de 19 ans, d’origine haïtienne, J. réside à Bordeaux et travaille en intérim. Il souligne qu’il n’avait «rien à voir avec la manifestation», et ne faisait «que passer par là». Les images de la scène que nous avons obtenues montrent le début de la séquence. J. est en train de discuter avec quatre policiers, dont l’un pointe le doigt vers le haut de la rue. De fait, à quelques mètres de là, se trouve un panneau sens interdit. «Je suis calme, assure J. Je leur explique que je ne comprends pas pourquoi ils m’arrêtent parce que plein de personnes passent là en vélo depuis toujours. D’ailleurs, je leur désigne une dame qui fait la même chose.» Sur la vidéo, on entend en fond un homme crier : «Pourquoi vous lui dites de fermer sa gueule ? Il n’a rien fait !»
La situation, à cet instant, n’est pas tendue. On constate que J. tient son téléphone en main, pour «leur montrer [sa] carte d’identité». Une deuxième vidéo montre qu’un des policiers se saisit alors de l’appareil. Le jeune homme proteste : «Ça va pas ou quoi ? Pourquoi tu me prends mon téléphone ?» Il se tourne vers cet agent, les poings levés. «Je me retiens de l’insulter car je sais que je n’ai pas le droit, admet-il. Depuis le début, eux me provoquent en me faisant passer pour un voyou, en insinuant que j’ai de la drogue sur moi ou que je suis alcoolisé. Mais je n’ai rien fait, je n’ai mis aucun coup.»
Les autres policiers le bloquent. L’un d’entre eux lui assène alors deux coups de tonfa (une matraque disposant d’une poignée latérale) sur la cuisse.
Un autre le tient par le tee-shirt, qui se déchire en partie. Sur la séquence suivante, tandis que J. tente de se débattre, un officier place un pied derrière sa jambe pour le déséquilibrer. Une fois tombé sur le sol, J. continue de résister. Un des policiers le maintient à terre en faisant pression avec son bras. Puis, avec l’intention de lui passer les menottes, deux agents tentent de le plaquer sur le ventre.
Décrié par les associations de défense des droits humains, suspecté d’avoir causé la mort d’Adama Traoré en 2016 et de Cédric Chouviat en 2020, le plaquage ventral est une technique d’interpellation toujours pratiquée par la police française. Afin de maintenir l’individu ventre contre le sol, ce geste peut s’accompagner de moyens d’immobilisation. En l’occurrence, les deux policiers ont chacun un genou posé sur l’arrière du corps du cycliste, l’un sur le haut des jambes, l’autre au niveau du haut du dos.