Interrogations : Et le mouvement du 20 Février ?
Le vote de la Constitution mettra-t-il fin aux manifestations dans la rue ? Des membres du mouvement du 20 Février promettent ne rien changer à leur programme de contestation. «Ils ont des raisons pour le faire du moment que de grandes réformes ne sont pas encore entreprises. Cela d’autant plus que leurs revendications ne se limitent pas à la seule élaboration d’une Constitution démocratique», explique Abdelali Hamieddine qui, lui-même, a pris part aux premières manifestations du mouvement. Un point de vue que ne partage pas Mohamed Darif. Selon ce politologue, «si le mouvement du 20 Février est aussi démocratique qu’il le revendique et sachant que le référendum est l’expression suprême de la démocratie, si le oui l’emporte, ses membres doivent se rendre à l’évidence : ils sont minoritaires et ne doivent, par ce fait, pas imposer leurs positions à la majorité des Marocains». Le mouvement étant à la base un groupe de pression, il pourrait, estime ce politologue, recadrer son action et militer pour la concrétisation des principes contenus dans la Constitution. D’autres estiment que le mouvement qui dispose d’une influence non négligeable, vu qu’il a été le premier à descendre dans la rue pour exiger des réformes, pourrait constituer un contrepoids et veiller aux côtés de la presse et des organes et instances de régulation et de protection des droits et libertés et au respect du texte de la Constitution. Cela d’autant que c’est le Parlement, donc les politiques, qui va débattre et voter les textes organiques qui encadreront la concrétisation des principes fondamentaux annoncés dans la Constitution. Enfin, une autre idée voudrait que le mouvement se transforme en parti politique. L’on pense qu’il devrait se frotter à la réalité et tester sa capacité à rendre ses revendications applicables sur le terrain. Les prochaines semaines nous renseigneront sur la capacité du mouvement à évoluer ou périr.