Retraites des fonctionnaires : un gouffre pour l'état

INFOGRAPHIE - Seul un quart des pensions de la fonction publique est financé par les cotisations des agents de l'État. Les contribuables doivent payer la différence : 37,3 milliards en 2013.

Les retraites des fonctionnaires souffrent d'un déséquilibre abyssal. C'est ce que confirme le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR), que Ayrault des retraites. Un projet de loi qui ne s'attaque nullement au besoin de financement des retraites de la fonction publique.

Et pourtant: d'après les calculs actualisés du COR, seul un quart des pensions est financé par les cotisations salariales et celles (fictives) de l'État employeur, contre 82,9 % pour le régime des salariés du privé. Le régime des fonctionnaires n'est certes pas techniquement en déficit. Mais c'est jouer sur les mots: le trou - la différence entre les recettes et les dépenses - est automatiquement comblé par le budget de l'État. Résultat, un euro dépensé en subvention pour les retraites des fonctionnaires, c'est un euro de moins pour l'éducation. Ou un euro de plus de dette publique.

Au final, l'État subventionne discrètement les retraites des fonctionnaires à hauteur de… 73 % de ses besoins. Concrètement, la facture atteindra 37,3 milliards d'euros cette année, selon les prévisions du COR. L'administration nomme, pudiquement, cette ligne budgétaire «cotisations fictives». Hélas, la douloureuse, elle bien réelle, ne cesse de gonfler: + 5,5 % en 2011, + 4,2 % en 2012 et + 1,7 % en 2013.

Ce nouveau rapport du COR ne prend pas en compte la réforme Ayrault des retraites, qui ne s'appliquera qu'en 2014. Mais qu'importe puisqu'elle ne s'attaque pas aux retraites des fonctionnaires, le gouvernement ayant resserré sa cible sur les seuls 7 milliards de besoin de financement du régime des salariés à horizon 2020. Évidemment, les agents de la fonction publique seront soumis à la hausse des cotisations à partir du 1er janvier 2014.
Mais à un rythme moins prononcé, car le rattrapage de l'écart de cotisation avec les salariés du privé, décidé en 2010, n'est pas terminé. Ils n'échapperont pas non plus à l'allongement de la durée de cotisation à partir de 2020. Mais, au final, ces mesures ne rapporteront que 300 millions l'année prochaine et 800 à horizon 2020. On est loin du trou de 37 milliards comblé chaque année par le budget de l'État…

Pourquoi le régime des fonctionnaires est-il à ce point dans le rouge? Primo, il souffre d'un déséquilibre démographique car il compte plus de retraités (2,33 millions) que de cotisants (2,1 millions). Sur ce point, le régime général des salariés est «avantagé», avec un ratio démographique de 1,38 salarié par retraité. Secundo, les pensions dans le public sont calculées sur les six derniers mois de traitement, contre les 25 meilleures années dans le privé. Une différence qui avantage les futurs ex-agents de l'État.
Régime plus généreux

«Une majorité de fonctionnaires bénéficient d'un “coup du chapeau” avant leur départ en retraite, une forte augmentation de traitement dans les six derniers mois de leur carrière, décrypte Bruno Chrétien, le président de l'Institut de la protection sociale. Un faible coût pour l'administration, qui octroie, pour quelques mois, ladite hausse, mais une charge énorme - un gonflement artificiel de la pension versée pendant des dizaines d'années - pour l'État, et donc pour l'ensemble des contribuables français!» Et pour cause: l'État augmente ainsi la base de calcul des cotisations en fin de carrière, sans que cela corresponde en face aux cotisations versées par le fonctionnaire, à partir de salaires largement moins élevés, durant la vie active.
Le régime de la fonction publique est enfin plus généreux que celui des salariés du privé. Les <«dspositifs de solidarité»

Source Lefigaro
 
Je n'ai pas lu l'intégralité de l'article (plus tard peut-être). Mais aux premières lignes on se doute bien de son contenu, tout le monde sait qu'il serait préférable de fusionner les caisses de retraites privées et publiques. de supprimer les dérogations et autres exceptions favorisant les fonctionnaires. Et ainsi l’État sera obliger de verser les cotisations comme chaque employeur privé. Et cela allégerait les dépenses publiques.

Mais la droite comme la gauche est clientéliste à ce sujet, la droite par peur de mouvements de grèves massifs, la gauche de peur de perdre son électorat. Les choses se font à petits pas... Mais il devient de plus en plus clair que le cap d'aujourd'hui est intenable à long terme.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]

Au final, l'État subventionne discrètement les retraites des fonctionnaires à hauteur de… 73 % de ses besoins. Concrètement, la facture atteindra 37,3 milliards d'euros cette année, selon les prévisions du COR. […]
Pour faire une comparaison, le financement du RSA en 2010, avait couté 1.5 milliards d’euros, et était finalement excédentaire de 999 millions d’euros (6 à 8 milliards en 2005, et je ne connais pas la raison de cette différence). Pour comparaison toujours, le budget débloqué pour l’hébergement d’urgence cette année, semble être de 107 millions d’euros.

Bizarrement, personne ne parle d’«assistés» (avec la connotation péjorative qui est donné au mot) pour parler des fonctionnaires.
 
Dernière édition:
Pour faire une comparaison, le financement du RSA en 2010, avait couté 1.5 milliards d’euros, et était finalement excédentaire de 999 millions d’euros (6 à 8 milliards en 2005, et je ne connais pas la raison de cette différence). Pour comparaison toujours, le budget débloqué pour l’hébergement d’urgence cette année, semble être de 107 millions d’euros.

Bizarrement, personne ne parle d’«assistés» (avec la connotation péjorative qui est donné au mot) pour parler des fonctionnaires.
Bah oui, les gouvernements successifs serrent les fesses pour ne pas subir les grèves des fonctionnaires qui peuvent bloquer tout le pays s'ils le veulent.
 
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