Robert ménard monte au front....

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
En 1985, le journaliste créait Reporters sans frontières. Trente ans plus tard, il se présente à la mairie de Béziers avec l'appui du Front national. Comment cet ancien défenseur des libertés en est-il arrivé à prôner la préférence nationale ? Un parcours tortueux qu'il est le seul à trouver cohérent, au nom de la lutte contre une prétendue "bien-pensance".

C'est un petit matin pâle comme un autre, à Béziers. Le marché de La Devèze, le quartier réputé le plus "chaud" de la ville, s'ébroue mollement dans les frimas de novembre. Entre les étals de fripes et de légumes, les mines sont aussi grises que les HLM de cette cité pas vraiment radieuse. S'il existait un palmarès des villes les plus grognonnes de France, Béziers serait pour une fois tout en haut du classement. Car pour le reste, elle s'est habituée au bas des palmarès : dans la deuxième agglomération de l'Hérault, le chômage atteint 16,2 % et un habitant sur six touche le RSA. Ces chiffres, Robert Ménard les connaît par coeur. Cette sinistrose est son terreau.

C'est un petit matin pâle comme un autre, à Béziers. Le marché de La Devèze, le quartier réputé le plus "chaud" de la ville, s'ébroue mollement dans les frimas de novembre. Entre les étals de fripes et de légumes, les mines sont aussi grises que les HLM de cette cité pas vraiment radieuse. S'il existait un palmarès des villes les plus grognonnes de France, Béziers serait pour une fois tout en haut du classement. Car pour le reste, elle s'est habituée au bas des palmarès : dans la deuxième agglomération de l'Hérault, le chômage atteint 16,2 % et un habitant sur six touche le RSA. Ces chiffres, Robert Ménard les connaît par coeur. Cette sinistrose est son terreau.

Ce matin-là, sur le marché, il est arrivé dès potron-minet pour distribuer ses tracts. "Vous habitez Béziers, que pensez-vous de la ville ?", lance-t-il à un vendeur trentenaire d'origine maghrébine, prénommé Adil. "Je suis arrivé il y a cinq mois et je ne vais pas vous mentir : c'est arriéré, ici. Le centre, c'est un ghetto, j'ai jamais vu ça ! Et puis, franchement, il y a beaucoup d'alcooliques." Le candidat à la mairie de Béziers boit du petit-lait, il écoute, abonde, cajole : "Je veux changer les choses. C'est pour ça que je me présente." Et d'ajouter, en version proprette du classique "tous pourris !" : "Je ne suis pas un politicien, vous pouvez me croire !" C'est son slogan.

Avec Adil, le courant passe. Ils échangent sur l'"insécurité", le "chômage", la "saleté". Puis Robert Ménard repart. On s'attarde quelques secondes, pour demander au vendeur s'il sait que le candidat porte la casaque FN. Il l'ignorait. Mais il n'en a cure. "Après tout, peu importe, il faut bien un tour de vis, non ? Il y a une petite minorité qui emmerde tout le monde." Le candidat, revenu sur ses pas, moque notre étonnement de "Parisien". Cette fois, Robert Ménard jubile. Il tient sa grande démonstration. "Vous voyez, l'étiquette FN ne gêne plus personne. C'est même devenu un atout !"................

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/11/29/robert-menard-monte-au-front_3521702_823448.html
 
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En 1985, le journaliste créait Reporters sans frontières. Trente ans plus tard, il se présente à la mairie de Béziers avec l'appui du Front national. Comment cet ancien défenseur des libertés en est-il arrivé à prôner la préférence nationale ? Un parcours tortueux qu'il est le seul à trouver cohérent, au nom de la lutte contre une prétendue "bien-pensance".

C'est un petit matin pâle comme un autre, à Béziers. Le marché de La Devèze, le quartier réputé le plus "chaud" de la ville, s'ébroue mollement dans les frimas de novembre. Entre les étals de fripes et de légumes, les mines sont aussi grises que les HLM de cette cité pas vraiment radieuse. S'il existait un palmarès des villes les plus grognonnes de France, Béziers serait pour une fois tout en haut du classement. Car pour le reste, elle s'est habituée au bas des palmarès : dans la deuxième agglomération de l'Hérault, le chômage atteint 16,2 % et un habitant sur six touche le RSA. Ces chiffres, Robert Ménard les connaît par coeur. Cette sinistrose est son terreau.

C'est un petit matin pâle comme un autre, à Béziers. Le marché de La Devèze, le quartier réputé le plus "chaud" de la ville, s'ébroue mollement dans les frimas de novembre. Entre les étals de fripes et de légumes, les mines sont aussi grises que les HLM de cette cité pas vraiment radieuse. S'il existait un palmarès des villes les plus grognonnes de France, Béziers serait pour une fois tout en haut du classement. Car pour le reste, elle s'est habituée au bas des palmarès : dans la deuxième agglomération de l'Hérault, le chômage atteint 16,2 % et un habitant sur six touche le RSA. Ces chiffres, Robert Ménard les connaît par coeur. Cette sinistrose est son terreau.

Ce matin-là, sur le marché, il est arrivé dès potron-minet pour distribuer ses tracts. "Vous habitez Béziers, que pensez-vous de la ville ?", lance-t-il à un vendeur trentenaire d'origine maghrébine, prénommé Adil. "Je suis arrivé il y a cinq mois et je ne vais pas vous mentir : c'est arriéré, ici. Le centre, c'est un ghetto, j'ai jamais vu ça ! Et puis, franchement, il y a beaucoup d'alcooliques." Le candidat à la mairie de Béziers boit du petit-lait, il écoute, abonde, cajole : "Je veux changer les choses. C'est pour ça que je me présente." Et d'ajouter, en version proprette du classique "tous pourris !" : "Je ne suis pas un politicien, vous pouvez me croire !" C'est son slogan.

Avec Adil, le courant passe. Ils échangent sur l'"insécurité", le "chômage", la "saleté". Puis Robert Ménard repart. On s'attarde quelques secondes, pour demander au vendeur s'il sait que le candidat porte la casaque FN. Il l'ignorait. Mais il n'en a cure. "Après tout, peu importe, il faut bien un tour de vis, non ? Il y a une petite minorité qui emmerde tout le monde." Le candidat, revenu sur ses pas, moque notre étonnement de "Parisien". Cette fois, Robert Ménard jubile. Il tient sa grande démonstration. "Vous voyez, l'étiquette FN ne gêne plus personne. C'est même devenu un atout !"................

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/11/29/robert-menard-monte-au-front_3521702_823448.html

Et malgré tout, j'aime bien Ménard. En tant que journaliste, je le trouvait franc et combattif. Je pense qu'il se trompe en entrant au FN, mais je comprends aussi ce qui a pu le pousser jusque là. Voyons maintenant ce qu'il deviendra...
 
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