Lorsqu’il en a le temps, tard dans la nuit, il arrive que le président iranien, Hassan Rohani, regarde en direct à la télévision s’empoigner Donald Trump et ses rivaux pour l’investiture du parti républicain à la présidentielle américaine, qui aura lieu en novembre. Il trouve dans ces débats une « forme de divertissement », déclarait-il en septembre 2015 à CNN. Le texan Ted Cruz y a promis de « déchirer en petits morceaux », s’il est élu, l’accord historique sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015 à Genève. M. Rohani le dit avec douceur, mais ces attaques ont pour lui une allure d’arrière-garde « risible ». Il ne peut pas croire à la fragilité de ces feuilles de papier.Grâce à elles, il est, depuis le 16 janvier, date de la levée de l’essentiel des sanctions économique imposées depuis dix ans à son pays, l’homme qui a fait de la République islamique d’Iran un Etat sinon « normal », du moins fréquentable. Hassan Rohani a voulu cet accord, il a su convaincre le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, de son bien-fondé. Mercredi 27 et jeudi 28 janvier, il en tirera les bénéfices en France, lors de la première visite d’un président iranien depuis 1999, en recevant les honneurs militaires aux Invalides. Il signera à l’Elysée avec François Hollande, et avec le premier ministre Manuel Valls au Medef, des protocoles d’accord industriels.
Le
Monde
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